TEXTES CHOISIS d'André Karquel
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UNE REMARQUE SUR LA FAçON DE LIRE
"Comme il est important d'écouter avec attention, dans un parfait silence intérieur mental, il est également sage de lire avec un esprit libre de tout conditionnement et non avec un esprit qui ne remarque ou n'enregistre que ce qui entre dans le jeu familier de ses conceptions ou de ses opinions, un esprit qui prête, peu d'attention ce qui lui semble tout d'abord étranger à ses habitudes de penser.
Il faut revenir aussi longtemps que cela est nécessaire sur ce qui n'est pas compris aux différents niveaux de la profondeur que cela peut représenter et ne pas, par ailleurs, enregistrer un cliché de ce qu'une lecture d'un texte peut créer. Le cliché projette un voile sur ce qui est en réalité et l'on passe sans comprendre, puis sans découvrir."
Lire et relire
"Lire et relire, c'est continuellement découvrir; ce n'est pas répéter. Répéter vous cristallise parce que l'on s'en satisfait. Vous ne cesserez pas de faire des découvertes si vous restez toujours ouvert: sans préjugé, sans opinion et sans jamais penser que vous êtes arrivé."
CONFORT DE LECTURE ? …… "AUGMENTER LA TAILLE DU TEXTE" [1]
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contenu
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UNE REMARQUE SUR LA FAÇON DE LIRE
LIRE ET RELIRE
CITATIONS…au fil des lectures
La vérité
Libéré de la peur
un
labyrinthe
…
(En gras les expressions-clé : 30 000 ans
d'Histoire ! ; …au départ de toute culture ; Au bord du lac… ; Avidité ; chrétien et musulman
; civilisation est
mise en échec ; Effet
et cause ; Éthique et morale ; la civilisation
actuelle, en cours de décomposition,… ; La connaissance d'un monde disparu ; La vérité ; La vigilance ; Le complexe de peur ;
Le flambeau de la tradition ; Le paradoxe ; Le sens de l'Histoire ; Le sens fugitif d'un mot ; Le vrai méditant
; les
formes transitoires ; Les mots ; l'esprit libre ; L'Europe ; L'Europe et l'Afrique ; l'historien
ignore les causes occultes… ; L'humanisme ; l'Intelligence pure ;
L'Islam avait réveillé l'âme endormie des Européens ; Pacifiés ! ; prise de conscience ; souvenir et mémoire ; Une civilisation ;
une civilisation méditerranéenne ; Une nouvelle civilisation ).
Quelques pensées extraites de la
correspondance d'André Karquel entre 1950 et 1968
(En gras les mots-clé : niveau, pardonner,
silence intérieur, magicien, innover, ambition , marche vers l'Esprit ,
enthousiasme, sérénité, Être présent, lire, relire, succès, habitude, La
vigilance, Méditer, Se libérer de soi , rigueur, Ne faiblissez jamais, être
présent, jeu, meilleur, La prise de conscience, , plaindre , 2 voies, extirper
les racines , Initié, chakras, réincarne, souffrance, repos de l'esprit ,
sagesse…)
Mon cœur
J'ai donné mon cœur
Prière
PAPIERS DES ENTRETIENS Thèmes de l'a
à l'w :
CONNAISSANCE DE
SOI,DU SOI, Psychologie, Psychologie ésotérique
Moi, je
COMPLEXE
DE PEUR
1r texte LE COMPLEXE DE PEUR
2e texte
Connaissance du complexe de Peur
confronté
avec la prise de conscience faite en étudiant le Moi... Je.,..
3e texte COMPLEXE DE PEUR
LA
PATIENCE
maîtrise
de soi (On imagine…que l'on s'éloigne en
partant en arrière, à reculons…)
Le
mental, dur obstacle À franchir
INDIVI
– DUALITÉ
La
mÉmoire psychologique
La spiritualité
COURTE COMMUNICATION SUR LE SILENCE
et la CONCENTRATION ou la MÉDITATION
raja-yoga ENTRETIEN-XX DU 22 MARS
1957
JNANA-yoga
ENTRETIEN - XXII DU 16 MAI 1957
Allemagne
Réflexions sur l'Allemagne en
1952(Cahier de notes)
CAUSERIE À DES ALLEMANDS
Conférences &
Article de Presse
MISSION DE LA FRANCE PAR ANDRE
KARQUEL
- FRANCE/ LA
REVUE DE L'UNION FRANCAISE No 2 01/04/1946
CITATIONS …au fil des lectures
Citations extraites au fil des lectures et mise en forme par l'éditeur.
Connais‑toi toi‑même et tu connaîtras l'univers et les dieux.
"La vérité dégagée de toute chose
est la puissance qui installe la paix
dans les cœurs" Prémices d'une civilisation nouvelle
"L'homme libéré de la peur possède déjà la clé
qui lui permettra de sortir de sa prison".
un labyrinthe
P |
arce que nous ignorons ce qu'est la vie nous sommes devant un abîme dans lequel il nous faut descendre. Nous sommes devant un labyrinthe dans lequel il nous faut nous introduire. Ce labyrinthe est celui de notre psyché où nous redoutons de rencontrer le Minotaure: notre orgueil qui nous isole; notre égoïsme qui nous enferme.
Le duel est diabolique, avons-nous dit.
Il y a deux êtres dans l'homme: l'être vrai et l'artificiel. L'être vrai est impliqué dans un corps à deux dimensions: l'une est quantitative, l'autre est qualitative. Ces deux dimensions sont celles de l'être artificiel qui recouvre l'autre. C'est à la libération de l'être vrai que l'œuvre de l'homme prend son caractère noble et élevé.
Si dans l'accomplissement de l'œuvre de libération, nous exerçons ponctuellement notre talent , nous méritons d'être des hommes. Quand l'œuvre est achevée, nous sommes des dieux." L'alchimiste du nouvel age
***
(En gras les expressions-clé : 30 000 ans d'Histoire ! ; …au départ de toute culture ; Au bord du lac… ; Avidité ; chrétien et musulman ; civilisation est mise en échec ; Effet et cause ; Éthique et morale ; la civilisation actuelle, en cours de décomposition,… ; La connaissance d'un monde disparu ; La vérité ; La vigilance ; Le complexe de peur ; Le flambeau de la tradition ; Le paradoxe ; Le sens de l'Histoire ; Le sens fugitif d'un mot ; Le vrai méditant ; les formes transitoires ; Les mots ; l'esprit libre ; L'Europe ; L'Europe et l'Afrique ; l'historien ignore les causes occultes… ; L'humanisme ; l'Intelligence pure ; L'Islam avait réveillé l'âme endormie des Européens ; Pacifiés ! ; prise de conscience ; souvenir et mémoire ; Une civilisation ; une civilisation méditerranéenne ; Une nouvelle civilisation ).
Éthique et morale
Le problème éthique trouble les êtres qui s'intéressent à la spiritualité. Il ne s'agit pas d'être étranger à la morale, de vivre en dehors de la morale, mais il importe de vivre au-delà du problème moral. Car celui qui se pose un problème moral révèle déjà par là qu'il n'est pas spontanément vertueux et qu'il aspire à la vertu en raison d'un besoin. La tragédie cosmique de la conscience, p. 34
Avidité
Quand vous voulez être mieux, faire des progrès, aider votre prochain, vous passez à côté de ce que vous appelez l'initiation, sans trop savoir le sens exact du terme. Vous êtes en état d'avidité. La tragédie cosmique de la conscience, p. 36
Effet et cause
L'homme fait de l'effet une cause dont il tire des effets, ce qui fait de lui un responsable des événements existentiels. La tragédie cosmique de la conscience, p. 48
Le vrai méditant
le vrai méditant ne cesse pas de méditer et que cela implique une attitude intérieure ouverte constante qui le fait rayonner et le rend, non plus satisfait de lui, mais heureux. La tragédie cosmique de la conscience, p. 82
La vigilance
L'homme est vigilant s'il est mentalement libre. Il regarde alors toute chose et l'ensemble des choses qui l'entourent comme elles se présentent dans leur réalité non recouvertes de préjugés, sans idée préconçue, et cela spontanément, sur l'instant. Qu'il ne compte pas sur le temps pour clarifier son regard, car le temps entretient l'habitude et perpétue la fausse vision qu'il a des choses et de luimême. C'est directement et tout de suite qu'il doit voir toutes choses, sans faire intervenir une interprétation conventionnelle, car il n'y a pas de raison qu'il puisse les mieux voir le lendemain. Demain est toujours demain et non aujourd'hui ; c'est à l'instant et à l'instant seul que l'on voit, si l'on ne se met pas un bandeau sur les yeux. La tragédie cosmique de la conscience, p. 106
* * *
…au départ de toute culture
La connaissance de l'homme doit être au départ de toute culture. Car il n'y a pas de véritable culture si à sa base l'homme ne connaît pas son essence et toutes ses virtualités. Prémices d'une civilisation nouvelle p. 43
l'esprit libre
" c'est l'esprit libre qui doit éclairer le milieu et non le milieu influencer l'esprit. Premices d'une civilisation nouvelle Prémices d'une civilisation nouvelle p. 44
prise de conscience
La prise de conscience est efficace quand elle est réelle — parce qu'elle a une action sur les neurones, sur l'appareil cérébral entier et sur le centre cardiaque.
L'homme peut, par une pratique quotidienne dans l'existence, une attention de tous les instants, observer ses réactions et découvrir leur cause profonde. Il prend conscience ainsi de ses états psycho‑somatiques, des habitudes contractées dans un milieu, des préjugés et des conditionnements divers. Prémices d'une civilisation nouvelle p. 44
souvenir et mémoire
Toute expérience totalement comprise, totalement vécue, ne laisse plus de trace importune. La conscience a fait son œuvre en temps voulu.
Il y a lieu de ne pas confondre dans ce cas souvenir et mémoire.
Si le souvenir est la représentation d'un fait passé, la mémoire est le magnétophone qui l'a enregistré. Prémices d'une civilisation nouvelle p. 58
L'humanisme
L'humanisme estime l'homme avant tout, de l'esclave au patricien ; quand celui‑ci prouve ses qualités d'homme et se veut digne de l'humanisme avec tout ce que cela comporte d'harmonieux, de vrai, d'intelligent, de bon et de beau. Prémices d'une civilisation nouvelle p. 85
l'historien ignore les causes occultes…
L'Histoire est un squelette habillé à la mode du temps de l'historien, mais dépourvu de chair et de sang, et d'âme véritable parce que l'historien ignore les causes occultes qui déterminent ainsi les hommes à se conduire de même façon depuis le début des temps dits historiques (personne ne prétendant connaître les temps qui les ont précédés). Prémices d'une civilisation nouvelle p. 106
Le flambeau de la tradition
Le miracle grec !... L'Europe l'a prolongé. […] Européens, nous portons le flambeau de la tradition. Ne méconnaissons pas, par inconscience, de quoi cette tradition est faite, si nous voulons mener à bien notre mission qui consiste à transmettre ce que nous avons reçu et que nous avons enrichi de notre expérience. Prémices d'une civilisation nouvelle p. 129
Au bord du lac…
Au bord du lac, je regarde le ciel que des nuages ensoleillés occupent partiellement ; je me sers de leurs volumes pour modeler, de façon imaginaire, la carte du monde, tel que ce monde m'apparaît aujourd'hui.
C'est curieux, je ne vois plus que trois continents à ce monde. Prémices d'une civilisation nouvelle p. 131
[30 000 ans d'Histoire !]
Notre histoire qu'il faut faire remonter assez loin dans le passé pour bien comprendre ce qu'elle signifie. Celle qu'il nous faut connaître pour discerner, sans erreur, ce que le destin attend de nous pour obéir à la loi qui est notre loi pour répondre aux impératifs constants qui sont ceux de la Vie.
Il faut remonter assez loin dans le passé, dis‑je. Il faut prendre conscience que du fond de ce passé, trente mille ans se sont déversés sur le cours ondoyant du temps, formant un fleuve de tradition qui charriait les eaux renouvelées de l'existence. Le long du cours majes‑
tueux de ce fleuve, les esprits des peuples sémites étaient fécondés : Egyptiens, Chaldéens, Phéniciens, Juifs, Arabes... Prémices d'une civilisation nouvelle p. 133
civilisation est mise en échec
Une civilisation est mise en échec par ceux qui la détournent de son courant ascensionnel en développant les attraits qu'elle peut offrir à leur avidité, à leur sensualité. Prémices d'une civilisation nouvelle p. 145
Le sens de l'Histoire
Les empires disparaissent les uns après les autres. Mais leur tâche est remplie lorsqu'ils lèguent ce qui fait la seule richesse de l'humanité.
C'est là qu'il faut sans doute chercher le sens de l'Histoire. Prémices d'une civilisation nouvelle p. 163
La connaissance d'un monde disparu
La connaissance d'un monde disparu n'est valablement abordée qu'à partir du moment où la loi dont dépend l'évolution des choses est reconnue, et que son action est découverte. Les choses alors ne sont plus simplement réfugiées inertes dans notre mémoire, mais apparaissent fluides et vivantes sous l'effet de notre appréhension continuellement active. Nous ne sommes plus alors tentés d'opposer l'écran d'une image conservée dans le bricà‑brac de la mémoire à ce que nous abordons sur le chemin de l'existence qui est neuf, toujours neuf parce que toujours renouvelé. Prémices d'une civilisation nouvelle p. 166
Les mots
Il faut dire que les mots ont une mobilité déconcertante. Ils se déplacent dans la pensée pour orienter ce qui en est l'objet selon une perspective particulière. Le même mot a des couleurs variables, des nuances presque insaisissables. C'est pourquoi, il est nécessaire d'avoir l'esprit libre et une intelligence fluide pour percevoir le sens fugitif d'un mot qu'une pensée vous transmet. Eh bien, le mot évolution est vivant parce qu'il évoque justement le mouvement que la vie emprunte pour multiplier ses créations… Prémices d'une civilisation nouvelle p. 180
la civilisation actuelle, en cours de décomposition,…
Une technicité exagérément poussée favorise une production de plus en plus massive de choses utiles et superflues indifféremment, et qu'il faut à tout prix écouler à peine de catastrophe. Il est question ici de catastrophe économique, financière et sociale. Catastrophe qui peut avoir d'ailleurs de graves répercussions politiques. Par conséquent, catastrophe qui éprouverait l'humain, puisque la civilisation actuelle, en cours de décomposition, a lié le sort de l'homme à la comptabilité qui règle les échanges économiques et financiers et méconnaît la loi de la Vie qui inspire générosité, dons gracieux et manifestation de l'intelligence extra‑terrestre. La règle comptable, ne l'oubliez pas, est observée à l'Est comme à l'Ouest. L'Est et l'Ouest, concurremment, peut-on dire, revendiquent hautement le privilège d'améliorer cet état de choses existant. Selon leurs prévisions, la machine sera de plus en plus puissante ; son mouvement, s'accélérant sans cesse, accélérera sa marche aveugle, somnambulique, entraînant la société humaine dans des excès d'avidité incontrôlée. La crainte qu'une catastrophe survienne plane sur le monde, comme si l'homme était étranger à toute participation de sa part à l'œuvre qui détermine son destin. Prémices d'une civilisation nouvelle p. 188
* * *
L'Europe
L'Europe — regardons autour de nous — est encore, pour un temps, sans rivale. C'est pourquoi elle peut dire, sans craindre de se tromper : ma civilisation vaut encore pour ce monde qui rompt toutes les amarres et vogue sur un océan qu'agite une tempête de passions.
… Car ce qui fait la grace et le charme de l'esprit européen, ce qui fait de l'européen un homme de bonne compagnie, malgré ses fautes récentes, c'est qu'il s'est nourri, durant de nombreux siècles, de ce suc savoureux que représentent la culture grecque et la beauté attique.
islam et chrétienté p.10
L'Europe …"un temple où peuvent se recueillir les représentants légitimes d'une véritable république des peuples, d'une république d'où les démagogues (cette ivraie de la jungle politique) sont rejetés, parce que les menteurs en sont exclus."
… Dire la vérité, c'est d'abord savoir la dégager de toute chose.
La vérité, dégagée de toute chose, est la puissance qui installe la paix dans les cœurs.
islam et chrétienté p.12
les formes transitoires
Je ne suis pas pessimiste parce que je ne suis pas attaché aux formes que je sais transitoires.
islam et chrétienté p.14
L'Europe et l'Afrique
L'Europe et l'Afrique ne sont pas séparées par la Méditerranée comme on le croit. La Méditerranée n'a pas de marée. C'est un lac, un grand lac mis au service d'une grande famille humaine.
islam et chrétienté p.14
Une civilisation
Une civilisation en plein éclat est donc un foyer vif de lumière spirituelle.
islam et chrétienté p.19
Observons, en passant, qu'une civilisation qui décline est une civilisation mise en échec par ceux qui la détournent de son courant ascensionnel en développant les attraits qu'elle peut offrir à leur avidité, à leur sensualité. Par cette mise en échec, la civilisation voit son moule se disloquer. La dislocation du moule crée le désarroi dans les esprits, et ces esprits cherchent un refuge dans la religion. Cette religion peut offrir un nouveau moule à l'aspiration spirituelle civilisatrice qui est de valeur mystique; et c'est ainsi qu'on peut constater ce retour constant aux grandes traditions religieuses chaque fois que l'ordre politique et social subit une crise de dégradation. Quand l'esprit dépasse le cadre temporellement donné à la religion, le triomphe sur l'échec lui assure la vue lucide de ce que la civilisation tente de représenter ici‑bas. Ce phénomène se manifeste régulièrement au cours de l'Histoire.
islam et chrétienté p.27
chrétien et musulman
C'est donc un même coeur — un même esprit — qui chante la Seigneurie Céleste de l'homme ; une même voix qui est celle du chrétien et du musulman ; une même source qui sourd de la grande tradition spirituelle de l'humanité.
islam et chrétienté p.29
l'Intelligence pure
Quand l'intellect n'est pas assaini par le souffle de l'Intelligence pure qui a son siège dans le cœur, le goût de l'homme se corrompt et il a un penchant de plus en plus prononcé pour la pensée faisandée, comme certains amateurs de gibier prétendent qu'il n'est rien de meilleur à consommer qu'une bécasse quand elle est en décomposition.
islam et chrétienté p.32
Le paradoxe
Il ne faut pas ignorer que le paradoxe est semblable à une caméra qui
enregistrerait une scène non destinée à être connue. Quand elle est projetée
sur l'écran, cette scène, à la lumière crue des faits, l'on est fortement
surpris de découvrir ce qu'elle révèle.
islam et chrétienté p.55
L'Islam avait réveillé l'âme endormie des Européens
Une autre de ces conséquences fut cette extraordinaire Renaissance qui fit éclore l'esprit français promis à une floraison exubérante et qui amena la grossièreté barbare à se transformer en subtilité. Et cela, il faut s'en souvenir, parce que l'Arabe nomade avait véhiculé dans son esprit les divines résonances de la culture orientale et grecque; parce que l'Islam dans son exaltation, avait réveillé l'âme endormie des Européens.
islam et chrétienté p.57
Le complexe de peur
Autrefois, un psychologue français, Georges Dumas, s'était entretenu, par lettre, avec Freud, du complexe de peur. Georges Dumas prétendait que ce n'était pas un complexe de sexualité qui décidait de la majeure partie des refoulements, mais que d'après ses observations, il s'agirait plutôt d'un complexe de peur.
islam et chrétienté p.69
Le monde créé, tel qu'il est conçu dans les Upanishads, n'est pas seulement le monde que notre science moderne soumet à l'investigation des savants et des chercheurs. Il y a, dans cette création, un monde émotionnel et aussi un monde intellectuel, car les choses ont été définies avant d'être créées, nommées subjectivement avant d'être objectivées.
Cette peur est conséquence directe de l'avidité, de la volonté de posséder dans le domaine des idées, et la créature qui fait l'objet de cette peur, pour mieux retenir l'intellection, s'enferme dans son orgueil, se refuse à réviser l'idée, et, par ce refus, devient sectaire, d'un sectarisme orgueilleux.
On voit généralement l'orgueil, on voit généralement le sectarisme, et l'on néglige, assez couramment, la peur intellectuelle qui est à l'origine de cet orgueil.
islam et chrétienté p.70
Une nouvelle civilisation
Roger Bacon… Méditant, observant, expérimentant, il rêve d'une grande réforme scientifique, il projette de bouleverser son époque et d'ouvrir une large voie à une nouvelle civilisation.
… Il ouvre une large voie à la civilisation qui s'annoncera trois siècles plus tard, mais que pour l'instant, un monde enténébré ne voit pas.
islam et chrétienté p.73-74
Pacifiés !
Ah ! que les hommes sont proches les uns des autres et combien ils sont stupides de se croire séparés (voyez où aboutissent les croyances) parce qu'ils ne parlent pas la même langue, ou parce qu'ils bavardent inconsidérément de ce qu'ils ignorent et de ce qu'ils ne pourraient se communiquer qu'en se montrant pacifiés les uns vis‑à‑vis des autres. Ce qui serait la preuve que la découverte serait faite. Retenons la parole de saint Augustin : "la recherche de la vérité coûte plus de paroles que sa découverte".
islam et chrétienté p.97
Le sens fugitif d'un mot
Il faut dire que les mots ont une mobilité déconcertante. Il se déplacent dans la pensée pour orienter ce qui en est l'objet selon une perspective particulière. Le même mot a des couleurs variables, des nuances presque insaisissables. C'est pourquoi il est nécessaire d'avoir l'esprit libre et une intelligence très fluide pour percevoir le sens fugitif d'un mot qu'une pensée vous transmet. Eh bien, le mot évolution est vivant parce qu'il évoque justement le mouvement que la vie emprunte pour multiplier ses créations. Il est riche d'un contenu en éternelle transformation. Il est puissant parce qu'en lui l'énergie causale est présente lorsqu'on le prononce
islam et chrétienté p.101
une civilisation méditerranéenne
Un appel à la fraternité doit s'accompagner d'un appel à l'intelligence ; car pour être fraternel, il faut disposer de la faculté de comprendre toutes choses ; il faut disposer d'un esprit libres. Nous ne pouvons pas considérer la mise en œuvre en commun de tous nos moyens pour donner naissance à une civilisation nouvelle, une civilisation méditerranéenne, sans prendre conscience qu'une civilisation ne représente pas exclusivement l'application d'un système économique, d'une organisation technique et scientifique et d'une doctrine sociale et politique ; même si cette doctrine, chaudement couvée, promet de rendre les hommes heureux selon les principes conçus par des doctrinaires passionnés et généreux, mais prisonniers d'un intellect conditionné.
islam et chrétienté p.104
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Réalisés par l'auteur.
Quelques pensées extraites de la correspondance
d'André Karquel entre 1950 et 1968
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(En gras les mots-clé : niveau, pardonner, silence intérieur, magicien, innover, ambition , marche vers l'Esprit , enthousiasme, sérénité, Être présent, lire, relire, succès, habitude, La vigilance, Méditer, Se libérer de soi , rigueur, Ne faiblissez jamais, être présent, jeu, meilleur, La prise de conscience, , plaindre , 2 voies, extirper les racines , Initié, chakras, réincarne, souffrance, repos de l'esprit , sagesse…)
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Il faut toujours tenter de se mettre au niveau de celui qui vous parle. Il faut prendre sa couleur comme dirait Bouddha.
Il faut toujours pardonner du fond du coeur mais être ferme. Un Chevalier sait tirer l'épée quand cela est nécessaire. Il n'a point de haine pour l'adversaire avec lequel il se bat. S'il le blesse, il le soigne avec dévouement.
L'essentiel est le silence intérieur. Si vous étiez silencieux intérieurement, vous n'auriez pas besoin de vous connaître car vous vous reconnaîtriez.
On est magicien quand on EST. Pratiquer la magie, sans ÊTRE c'est usurper des pouvoirs dont on se sert très mal, même en opérant d'apparentes guérisons.
Gardez-vous de nourrir le sentiment que vous faites des progrès. Peu à peu, le VRAI s'incorpore dans cette enveloppe de soi qui progresse et qui est satisfait de le constater. Il faut ETRE et non pas comparer ce que l'on était à ce que l'on croit être devenu.
(Suite N° 2) entre 1950 et 1968
Dans l'existence, il faut toujours innover. Recueillez-vous au lieu de regarder votre situation; détachez vous d'elle et faites comme si vous aviez à conseiller quelqu'un qui soit dans votre "très exacte" situation. Que lui diriez-vous ? Le serpent change de peau. La vieille peau reste là. . . . et il s'en va pour une chasse nouvelle.
La fermeté n'exclut pas l'Amour. Il faut tuer l'ambition et vivre comme si l'on était ambitieux, fortement ambitieux. Dans sa pureté, c'est difficile à réaliser. Mais la vraie Joie, la vraie Vie .... tout est à ce prix.
La marche vers l'Esprit exige de celui qui l'entreprend la reconnaissance prudente de la route, la mesure de ses forces et leur économie; car la route est pleine de chausse-trappes et celle qu'il faut craindre en premier lieu est l'exaltation incontrôlée du marcheur qui veut toucher le but avant d'avoir étudié et compris les règles de Vie que la marche impose.
L'enthousiasme est de la terre. La sérénité est du Ciel. Entre les deux, il faut laisser agir l'humour.
Être présent, c'est "ÊTRE" toujours, même dans les tâches ingrates de l'existence. Fuir la difficulté de la tâche à accomplir sous prétexte qu'elle n'est pas "spitituelle" est une évasion qui ne conduit pas à la connaissance. Soyez présent partout. Songez que l'on prétend DIEU omniprésent et omnipotent. Soyez à son image.
Lire et relire, c'est continuellement découvrir; ce n'est pas répéter. Répéter vous cristallise parce que l'on s'en satisfait. Vous ne cesserez pas de faire des découvertes si vous restez toujours ouvert: sans préjugé, sans opinion et sans jamais penser que vous êtes arrivé.
Le succès le plus grand est celui qui ne se matérialise pas.
Il ne faut pas que les membres de la Croix Blanche s'enferment dans l'agréable habitude de se réunir en oubliant qu'il faut "essaimer".
(suite N° 3) entre 1950 et 1968
La vigilance
L'ascèse n'a pas de fin. La vigilance est de plus en plus exigée. Il faut en prendre son parti ou périr. "Quiconque met la main à la charrue et regarde en "arrière n'est pas propre au Royaume de Dieu (St Luc IX 62)".
Cherchez sans cesse car la vision de la Réalité évolue suivant l'évolution de la conscience du chercheur. La réponse est en soi. On découvre 2 âmes en soi:
1°/ - l'âme née de la personnalité terrestre,
2°/- l'âme céleste.
La célébration de l'hymen de ces deux âmes est attendue par le Fils crucifié. Mais le péché est dans l'amour et le service de cette âme (personnalité périssable si le dépassement d'elle-même ne se fait pas). La mort de cette âme-personnalité est la sanction de l'erreur ou de l'échec. C'est pourquoi il faut tant cultiver l'épanouissement des facultés de découvrir hors de tout conditionnement. C'est pourquoi il faut être vigilant (Jésus: "ce "que je dis, je le dis à tous: veillez."
Veillez, amis, ne vous laissez pas duper. Regardez vous aussi comme on peut vous regarder. Regardez autrui pour le comprendre.
Méditer n'est pas vaguement rêver. Rêver est une hémorragie psychique. Méditer est agir.
Se libérer de soi est beaucoup plus difficile que de s'évader d'une prison bien gardée s'il en existe.
La rigueur constante, parfaitement comprise et appliquée, ferait de l'ascète immédiatement un Saint.
Ne faiblissez jamais. On s'arrête toujours 5 minutes trop tôt. Beaucoup de batailles sont perdues à cause de celà.
Le présent porte en soi les causes des incidents passés, des réactions présentes et des faits à venir. C'est pourquoi, étant parfaitement conscient présent qui est seul existant tout le passé et tout le devenir est là. Selon la réalité de la prise de conscience sur l'instant, la vision du chemin indique l'orientation. De l'orientation dépend l'êtreté. Les incidents sont les indicateurs dressés sur la route. Ils ne sont que celà. On ne peut plus les lire quand ils sont derrière nous. On lit ceux que l'on rencontre et c'est tout. D'après eux, l'on doit savoir où l'on est et, d'après les dispositions de l'esprit à ce moment là, où l'on va.
(suite N° 3) entre 1950 et 1968
L'Existence est un jeu. Tout jeu doit être joué sérieusement, c'est-à-dire dans le respect des règles qui font que le jeu est ce qu'il est. Le joueur habile et vrai n'est pas celui qui triche mais celui qui se sert finement des règles pour parvenir à la finalité qui tend vers la réussite et le meilleur emploi des règles. Là encore l'action est indissociable de la pensée intelligente. Menez le jeu comme il faut et triomphez.
Lorsque l'on cesse d'être bon par faiblesse, on devient meilleur.
La prise de conscience
"Que chacun essaie de se connaître lui-même en sa profondeur".
La profondeur de chacun, c'est l'Homme Vrai. Si on ne le connaît pas, c'est d'abord qu'il n'est pas à connaître mais à révéler ou à démasquer.
Or, le fameux chacun est celui qui recouvre la profondeur (qui est l'Homme Vrai).... est celui qui ne se connaît pas. S'il se connaissait, ce fameux chacun, toutes les stratifications qu'il représente et qui recouvrent la profondeur (ou l'Homme Vrai) s'évanouiraient, seraient dissoutes .... et l'Homme Vrai serait là, dans toute sa clarté et comme l'Homme Vrai est connaissance……?
La prise de conscience se fait donc à partir de la surface, puis de stratification en stratification, les surfaces disparaissent. Mais l'échec est fréquent et vient de ce que la surface prétend juger la profondeur ou préjuger, ce qui est plus exact. Quand quelques surfaces s'évanouissent dans le passé, il est recommandé de ne pas les rappeler puisque la Rédemption est là, toujours présente.
Quand on a à se plaindre de soi, le coeur devient trouble et l'on se plaint des autres. Être rigoureux, c'est être présent partout dans ses paroles, dans ses actes, dans ses pensées.
Ne pensez pas qu'il y ait 2 voies: une spirituelle, une matérielle. Le sage est sage et sait qu'il ne peut pas vivre 2 personnages parce qu'il se promène sur deux plans différents. Tout doit se conduire selon les conditions de l'état occupé mais toujours avec une vue large qui ne suggère pas de cloison de séparation. L'Existence est une manifestation de la Vie. Il y a entre elles fil de relation.
Le "Petit Prince" d'Antoine de St Exupery faisait chaque matin la toilette de sa planète afin d'extirper les racines de baobab qui risquaient d'envahir et de faire éclater cette planète ou mini-planète. chaque matin nouveau, il était là, vigilant et prudent, les racines étant toujours prêtes à repousser et la planète toujours en péril.
( suite N° 4) entre 1950 et 1968
L'Initié ne fait jamais état de cette qualité fragile sans risquer de se voir écarter du Sentier par la Hiérarchie Blanche qui ne reconnaît que l'initiation "majeure". l'Initié doit être simple et discret avec les êtres qu'il côtoie dans l'existence.
Sur la mise en action des chakras, il n'y a pas de livre valable car la sensibilité des êtres n'est pas semblable et il y aurait danger de pratique. On peut être aidé par un "ainé". Il faut être attentif et vigilant sans être obsédé par le désir de parvenir à un résultat. Tout se fait dans la simplicité. L'opportune prise de recul peut se faire, sans connaissance particulière des chakras.
Réfléchissez que c'est une conscience chargée de passé, d'expériences... etc.... qui se réincarne, qui est colorée par ce passé. En renaissant, il n'y a pas de rupture avec le passé ? Il y a donc nécessité d'être présent, constamment présent afin d'être le passé, le fruit du passé et la semence de l'avenir . . . . . pour finalement ETRE.
La souffrance n'est que l'effet de nos erreurs. Secourir autrui, c'est lui faire voir ou comprendre l'erreur. Que votre affectivité soit haute, forte et sereine. On aide plus quelqu'un en le rendant vrai et juste dans son appréciation des choses qu'en lui donnant de l'argent. Soyez ferme, plein de courage, sans perdre la vertu et la générosité du coeur.
Les problèmes sont des cumulus sur le ciel de la sérénité. Il faut toujours les dissoudre pour que le ciel soit toujours serein. Ne pas oublier que la manifestation de la Vie étant mouvante, l'esprit doit être agile et en constant mouvement. Il n'y a pas de repos. Autrement dit, il ne faut pas confondre repos et inertie.
Le repos de l'esprit est dans ce qu'il se meut dans la paix sans trêve.
La sagesse de "l'existant', est de reconnaître son état dans les limites en se liant à la conscience du sans-limite. Autrement dit, en agissant dans ce monde dense, en s'exprimant comme il est bon de "s'y" exprimer tout en étant conscient du monde illimité ou de l'espace infini. On entretient des rapports avec un petit animal, avec un homme séparé de la partie qui constitue un sommet et avec un frère éclairé? On change de langage suivant le niveau qui intéresse le moment et l'interlocuteur. Cet état d'être, (toujours relié bien que dans le jeu de l'existence) entretient la disponibilité. Autrement dit encore, vous jouez avec vos enfants: vous parlez français. Un homme passe et vous questionne en allemand et vous répondez en allemand. Suit un anglais qui vous questionne en anglais et vous répondez en anglais .... et vous reprenez votre jeu en français.
…/…
Mon coeur
(Hymne à l'amour)
S |
i j'avais su à ma naissance
Combien de battements aurait mon coeur
J'aurais compté ces battements depuis ce jour
Et je saurais combien il m'en reste à entendre
Et je saurais, sans angoisse et sans peur
Ce qu'aujourd'hui je sais, sans prétendre
Du mystère avoir mis tout au jour.
Je sais que je m'avance inexorablement
Vers le silence et le repos de ce coeur éprouvé
Il se videra du bruit des choses vaines
De l'agitation des désirs passionnés.
Il se videra de son sang et de mes peines
Mais dans l'Eden se conservera plein d'amour.
C'est pourquoi, je sais aussi, depuis toujours
Qu'on ne meurt pas quand on aime.
III
J'AI PORTÉ MON COEUR
J |
'ai porté mon coeur sur la terre froide,
Le regard fixé sur un long chemin.
Courbé sous le poids de ma tête roide,
J'ai porté mon coeur fermé dans ma main.
J'ai glissé mes pas dans le cimetière
Des efforts perdus pour un vain honneur.
Mon coeur ramassé sur une civière,
J'ai prié longtemps en portant mon coeur.
J'ai porté mon coeur au sein des orages
Où la terre éclate en sourds grondements ;
Où l'homme se grise au sein des carnages
De chairs en lambeaux dans un bain de sang.
Puis je suis entré dans la prison triste
D'une société fermée au bonheur,
Où l'on tourne en rond comme on tourne en piste ;
Et, tout en tournant, j'ai porté mon coeur.
J'ai porté mon coeur vers le bout du monde,
Cherchant la clarté d'un vaste horizon.
Il tombait du ciel que les vents émondent
Des rameaux de fleurs à perdre raison.
L'horizon fuyait hors du champ sensible,
Je le poursuivais, tendant ma vigueur
Pour saisir sa trame à peine visible ....
Et dans l'ombre, alors, j'ai porté mon coeur.
J'ai porté mon coeur dans la nuit profonde
Épuisant ma force en un gouffre noir.
J'avais poursuivi jusqu'au bout du monde
Ma quête d'amour, sans perdre l'espoir.
Alors j'ai porté mon coeur en prière,
Sans jeter un regard sur un lendemain.
Et mon coeur soudain s'emplit de lumière !...
J'appris que mon coeur était mon chemin.
III
PRIERE
O |
mon Père, qui êtes en chaque homme aux cieux immarcescibles de la conscience,
Que votre Nom soit sanctifié dans l'ombre des consciences végétatives humaines,
Que votre Règne, qui est Lumière, arrive et pénètre ces zones obscures.
Que votre Volonté, vivifiante parce qu'elle est la Vie, soit faite sur la
terre comme au ciel de chacun ; afin
Que l'Unité unisse toutes les consciences dans la Conscience –
Nuit, Jour et Aurore de l'Eternité,
Que chaque jour le pain de Vie (qui dépasse toute substance) nous soit
donné dans l'existence ;
Que les offenses que nous faisons à la Sublime Réalité par ignorance,
Nous soient pardonnées comme nous devons pardonner l'offense que nous
croyons faussement qu'autrui nous a faite -
Et délivrez-nous des filets de l'illusion, ce qui fait notre mal et nôtre
errance dans les conflits du coeur et les déserts de l'âme.
O mon Père, dans les plus dures épreuves de l'existence
Que votre Paix nous soit toujours donnée
Afin que nous ne nous aigrissions pas et ne fassions pas supporter à
autrui, les sottes réactions à nos épreuves qui ne sont pas les siennes,
O mon Père, donnez-nous Votre Paix
pour que soit encore plus sensible en nous votre adorable présence
et qu'en notre coeur, rempli de Vous, Votre Règne commence.
III
Titres et intertitres par l'éditeur.
Quelques
textes dactylographiés servant dans les réunions, les entretiens, les causeries comme
base de travail, de méditation et de discussion. Certains textes sont ensuite
réintégrés dans les ouvrages.
La longueur de certaines phrases peut surprendre le lecteur moderne, habitué au style journalistique. Mais ce style est familier au domaine scientifique, d'une part, et d'autre part il imprime un rythme à la pensée propice à la réflexion philosophique. Dit, il prend une dimension musicale supplémentaire. (Les trois extraits disponibles sur ce site, de textes dits par André Karquel, en sont une illustration).
Son enseignement attire l'attention du lecteur sur l'harmonique des mots :
"Soulignons qu'il est bon de savourer l'émanation qu'un mot, qu'une expression spontanée, qu'un symbole de qualité propage dans les espaces infinis de la conscience"…
…"Heureux, peut‑on dire, sont ceux qui perçoivent les harmoniques, les sens étagés le long d'une gamme ascendante de prises de conscience ou d'arpèges successifs et de plus en plus subtils au fur et à mesure qu'ils expriment l'épanouissement d'une conscience". (La tragédie cosmique de la conscience, p 72, p108)
I
Thèmes de l'a à l'w: CONNAISSANCE DU SOI, YOGA, SPIRITUALITÉ, Allemagne, CIVILISATION…
"Ne pensez pas qu'il y ait deux voies: une spirituelle, une matérielle."
I
CONNAISSANCE DE SOI,DU SOI
Psychologie
Psychologie ésotérique
I
Moi, je
"Je" |
pense...
Et parce que "Je" pense, un monde est créé.
Il est créé et il est projeté... où, comment, dans quel lieu ?
Dans un lieu où "Je" suis. Un lieu que "Je" dois définir, puisque "Je" a pensé, a créé et projeté. "Je" suppose dans une substance ambiante où se modèle, se forme, ce qui a été pensé et projeté.
Mais qu'est-ce que la pensée qui crée et qui projette ?
"Je" suppose encore qu'elle est un phénomène d'énergie : énergie révélée par un électroencéphalogramme. Cette énergie doit impressionner une substance sensible, en sympathie avec elle. Par la pensée, c'est tout un monde de représentations, d'images, de fantasmes qui enveloppe l'humanité, et qui teinte en coloris variés à l'infini, ce qui est notre atmosphère psychique.
Parce que "Je" pense, la peur, l'avidité, l'ambition, la volonté de puissance, le vice, la duplicité, enfin mille complexités existentielles sont créées.
Mais ce que "Je" pense, par réaction et en retour, est-il influencé par ce monde ou cette atmosphère psychique impressionnée ?
Il semble que oui.
Donc si "Je" ne pensais pas, ce monde ne serait pas créé.
Mais s'il ne pensait pas, "Je" existerait-il ?
S'il existe sans penser, par conséquent sans créer un monde animé par sa projection, peut-il être vivant ou bien est-il seulement végétatif ?
Sans sa pensée, aucune chose n'est impressionnée dans son aura, ni dans l'aura du monde ou "souffle" qui se condense dans son atmosphère.
Mais, à bien y réfléchir, ce n'est peut-être pas "Je" qui est influencé par la réaction de ce que la pensée a projeté, mais une coagulation provoquée par la réaction qui, en retour, rencontre le flux de projection et crée le "Moi". Le "Moi" serait une sorte de symbiose du "Je". En ce "Moi" qui masque le "Je" s'établit par choc d'énergie à double courant, un centre conscientiel qui devient actif dans une sorte de créateur née de la réaction pensée.
Le "Moi", par cohérence et sous l'effet positif de la projection et négatif sous l'effet de la réaction ou de la réflexion, dégage un état émotionnel et mental. Et le "Moi" envahissant dit très souvent : "Moi, je..."
Le "Moi", cette fistule parasitaire de l'esprit vivant, s'émeut, désire, se fâche, nourrit des rancunes par amour-propre, des haines envers d'autres moi, il échafaude des habitudes, des conventions, des règles figées dans lesquelles il s'emprisonne en s'opposant au mouvement de la Vie, puis en se débattant devant la vision de la mort.
Le "Je" se doit de connaître le "Moi" pour trouver sa légitime liberté d'être et d'agir dans la direction où est son origine.
Le "Je" alors exerce sa vigilance à observer le "Moi" pour bien le connaître, mais comme on ne peut connaître qu'en s'identifiant, il faut donc que "Je" s'identifie au "Moi".
Ce n'est que par la connaissance provoquée par l'identification du "Je" au "Moi" que le moi se dissout. Cette dissolution fera un "Je" connaissant, et c'est par la connaissance que le "Je" connaîtra son origine, et seulement par la connaissance de plus en plus lucide qu'il trouvera le fil de relation qui lui permet de la rejoindre.
Ceci posé, examinons plus attentivement le "Moi", cette symbiose si complexe.
Il faut remarquer que cette complexité est alimentée par de nombreux courants. Tout d'abord par le "Je" porteur d'hérédité, d'ancestralité personnelle, de causalité karmique, ensuite de réactions multiples : glandes endocrines, système nerveux sensible à toutes les influences extérieures et intérieures, familiales, sociales, astrales, telluriques, météorologiques...
Le "Moi", dès sa naissance, est conditionné par cet ensemble passablement déterminant qui colore son caractère. Le milieu familial et social développera le mimétisme, le psittacisme, aussi bien que des réactions spontanées provoquant des conflits permanents dont le "Moi" s'entretient.
Le "Moi" sera ainsi une symbiose personnalisée, douée d'imagination de seconde main qui créera un dieu ou un démon, tous deux à son image, selon la variété de ses humeurs.
"Il hait le mouvement qui déplace les lignes", mais prise l'agitation sur place qui lui donne l'illusion d'être vivant.
Il est contradictoire, c'est pourquoi il est difficile à connaître. S'il domine le "Je", il justifie tout ce qu'il prétend être et brille dans la société au détriment du "Je", qui cependant lui survivra.
L'être humain, dès son début dans l'existence et dès qu'il peut s'exprimer, affirme la dualité. Le bébé dit "moi" a soif, (il a soif), "moi" a faim (il a faim) ; "moi" veut ceci, "moi" veut cela. (Il veut ceci, il veut cela).
"Moi", ou le petit personnage nommé, se désigne à la fois étranger et familier en employant la troisième personne du verbe. Et nous découvrons qu'il y a une première personne ou "Je" pour le singulier, et "Nous" pour le pluriel. Alors, dès qu'il est fait usage d'une deuxième personne "tu" ou "vous" , nous pouvons devenir conscient de la notion de séparativité ; il y a dualité, il y a conflit.
Mais ceci posé, demandons-nous si la première personne, "Je" représente l'Unité : l'Un sans second.
Nous savons que "persona" veut dire masque.
"Je" porte en lui l'essence, son origine. Il, troisième personne, le masque. "Je" est l'égo que l'essence manifeste.
"Je" créateur du "Moi" en créant le "Moi" a découvert la puissance : structurative = de la pensée.
Si, en s'identifiant au "Moi", il a perçu comment et pourquoi le "Moi" entre en existence, il en connaît la réalité causale et se connaît selon qu'il le veut pensant ou non pensant.
Il peut être non pensant en procédant au dépouillement absolu de tout ce qui a été accumulé : dans les paroles, les écrits, les sentiments, dans tout ce qui se traduit par un refus complet, total, de tout ce qui ne s'impose pas, de tout ce qui n'est pas existence foncière de l'individu.
Il faut constamment détruire une limite et la dépasser. Cela élimine tout ce qui est superficiel et tout ce qui relève de l'inconscient.
"Je" - vivant, ainsi vivant - est alors (parce que vivant) identifié à l'Essence, à l'ETRE.
COMPLEXE DE PEUR
LE COMPLEXE DE PEUR
1r texte
"…ce n'était pas un complexe de sexualité qui décidait de la majeure partie des refoulements,
mais que plutôt d'après ses observations, il s'agirait d'un complexe de peur…"
U |
n psychologue français, il s'agissait en l'occurrence de Georges DUMAS s'était mêlé d'entretenir FREUD, par lettre, du complexe de la peur.
Ce psychologue français prétendait que ce n'était pas un complexe de sexualité qui décidait de la majeure partie des refoulements, mais que plutôt d'après ses observations, il s'agirait d'un complexe de peur.
Depuis FREUD, les psychanalystes ont tant soit peu varié leurs méthodes sinon dans le fond, du moins dans le détail. On a traité depuis d'un complexe d'agressivité et d'un complexe de culpabilité.
Les psychologues qui se prétendent les plus modernes, mettent en avant le complexe d'agressivité. Pourtant, s'il est permis ici de relater ce qui sera considéré par les uns comme une tradition, par les autres comme une simple légende et comme une légende que l'on peut inclure dans les lois d'un symbolisme universel, appartenant par conséquent au patrimoine de tous on peut conter ici un épisode de la BHRAD UPANISHAD,
Il est toujours, agréable de conter ce qui dépend d'UPANISHAD à des allemands, puisque les UPANISHADS ont été traduits pour la première fois en allemand et que l'Allemagne a donné au début du siècle dernier, les premières traductions des UPANISHADS, se trouvant ainsi, avec quelques anglais et quelques français à l'avant-garde de l'orientalisme,
La BHRAD UPANISHAD conte qu'au commencement du monde, il n'y avait comme créateur de ce monde que MRTU. MRTU signifie la mort originelle. Cette mort originelle sera Cependant la créatrice du monde pour être aussi la faim originelle aussi avide de matière que d'esprit. Cette faim est dévoratrice ; et seulement au moment où elle n'a plus rien à dévorer, elle peut prendre conscience qu'elle est la mort.
Comme elle est à l'origine du monde, elle ne dévore, pratiquement que ses propres créations, ses créations qu'elle a conçues pour échapper à sa solitude. La faim ayant présidé à la création du monde, il est logique de déduire que cette faim s'est retrouvée dans toutes les créatures, dans tous les produits de la création.
Cette faim est l'avidité en soi - l'avidité qui ne connaît pas la satiété et qui craint qu'en arrêtant cette absorption, elle découvre le caractère de mort qui est celui de la matière et non de l'esprit, car l'esprit a précédé la création et succédé à la création pour être, à la fois : "éternel, immanent et transcendant".
L'avidité étant, et l'avidité étant à l'origine de chaque créature, cette avidité appelle de la matière à absorber, disons des éléments de possession afin que constamment il soit possible de satisfaire à une faim originelle qui est une faim insatiable. Et avec ce besoin, ce besoin relatif à la satisfaction de la faim, naît comme conséquence directe de cette faims originelle, la crainte du manque de continuité dans la production des éléments susceptibles de satisfaire à cette faim originelle.
Le monde créé, tel qu'il est conçu dans les UPANISHADS, n'est pas seulement le monde que notre science moderne soumet à l'investigation des savants et des chercheurs.
Il y a dans cette création un monde émotionnel, et aussi un monde intellectuel, car les choses ont été définies avant d'être créées, nommées subjectivement avant d'être objectivées.
Ainsi, la possession qui seule peut satisfaire aux besoins révélés par cette avidité originelle qui préside à l'existence de chaque créature est en même temps qu'une possession émotionnelle, une possession intellectuelle.
Chaque créature est dévoratrice dans un certain domaine ; en même temps qu'elle reste dévoratrice dans ce qui est appelé "les trois mondes" dans certaines traditions, notamment dans la BAGHAVAT GÎTA - qui est le premier message offert aux hommes de cet âge troublé qui est l'âge que nous vivons et qui dure depuis 5 000 ans et qui doit s'étendre, d'après la tradition orientale, sur un cycle de 432 000 ans, période où les valeurs sont mélangées et difficiles à reconnaître - âge noir par excellence.
Il en est, parmi les créatures, qui offrent comme combustible au feu de leur avidité, des idées, des intellections, et qui ont peur de perdre la possession de ces intellections. Cette peur est conséquence directe de l'avidité, de la volonté de posséder dans le domaine des idées, et la créature qui fait l'objet de cette peur, pour mieux retenir l'intellection, s'enferme dans son orgueil, refuse de réviser l'idée et par ce refus, devient sectaire, d'un sectarisme orgueilleux.
On voit généralement l'orgueil, on voit généralement le sectarisme, et l'on néglige assez couramment la peur intellectuelle qui est à l'origine de cet orgueil. Pourtant la créature qui fait preuve de ce sectarisme, et de cet orgueil, ne le fait que pour affirmer sa puissance, et cette puissance, elle la définit selon un champ de possession qui est là, un champ intellectuel.
Et s'il est traité ici de créature, c'est que, par cette volonté d'affirmation de puissance par un champ possédé qui est un champ intellectuel, il y a foi en ce qui est transitoire, en ce qui est création, en ce qui est éphémère et négligence et négation de l'esprit qui fait l'individu par son expression.
Ce qui joue pour un homme, joue pour une foule, joue collectivement et joue pour un peuple.
Le peuple qui s'enferme dans le sectarisme d'une idéologie dont il tire son orgueil sans passer au crible de la raison, la valeur de cette idéologie, de peur de perdre sa foi en cette idéologie et en craignant de croire en son anéantissement, s'avère un peuple faible au nom d'un complexe de peur relevant d'un doute quant à sa valeur et à ses possibilités une fois l'idée non retenue, une fois qu'il y a en plus possession d'un terrain idéologique surfait et artificiel.
Le complexe de ce peuple prouve le manque de foi en lui, c'est-à-dire son manque de foi en l'esprit de ce peuple qui précède et qui succède à toute idéologie factice.
Ce peuple ne croyant plus en lui, au nom de ce complexe de peur, tend à défendre son terrain idéologique, et, pour le défendre à prouver, en dépit des faits, la valeur de l'idéologie dans ce sectarisme orgueilleux, ce peuple s'oppose aux autres peuples afin de survivre par une création artificielle, en négligeant l'esprit de ce peuple qui reconnaît par affinité et par identité, l'esprit de n'importe quel autre peuple.
Ainsi le conflit surgit alors que la foi en la pérennité de ce peuple, par l'esprit aurait, en éliminant le complexe de peur, dissout toutes les causes de conflit, toutes les causes de heurt et de séparation entre ce peuple et les autres peuples.
Dans un plan émotionnel, la créature qui offre au feu dévorateur de son avidité, des émotions - St. THOMAS dirait des passions - veut retenir et posséder l'aliment nécessaire à l'entretien de ce feu: sous forme d'émotions.
Mais ces émotions entreront dans un champ de possessions précises et cette créature décidera, par projection des émotions, que certaines créatures sont siennes et doivent répondre aux rapports décidés par cette projection, aux sentiments qui découlent. Il y aura exclusivisme familial et racial, suivant qu'il s'agissent d'un peuple ou d'un homme. Et pour défendre des rapports, toujours en négligeant l'esprit par complexe de peur, un homme entrera en conflit avec les autres hommes, un peuple s'opposera aux autres peuples.
Lorsque l'avidité sera purement physique, la peur se rapportera au manque possible, à la nécessité, et l'homme cultivera l'avarice et le goût du lucre il sera conservateur par complexe de peur, alors que le peuple prendra des mesures draconiennes pour défendre ses richesses et son territoire, et s'opposera aux autres peuples afin d'étendre ce territoire. Dans tous les cas, la foi dans les forces vives d'un homme et dans les forces vives d'un peuple, dans ce qui demeure chez l'homme et dans ce qui demeure chez le peuple, détruit le complexe de peur, qui n'est que la négation de l'homme et la négation du peuple.
———
Connaissance du complexe de Peur
confronté avec la prise de conscience
faite en étudiant le Moi... Je.,..
2e texte
"Le texte que je vous ai soumis tient compte
d'un "Moi" (le corps), d'un "je" (âme), de l'essence (esprit).…"
O |
n s'intéresse, aujourd'hui, à la médecine psychosomatique, à la psychanalyse ou Çiva et Vishnou s'ébattent, sans souci des dommages qui sont parfois causés. La psychologie a pris son droit de cité avec assurance, bien que pénétrant dans un domaine encore plein d'inconnu. Ce domaine est ombragé par la pluralité des "complexes" qu'on y fait naître. Ne soyez donc pas étonné si je vous ai rappelé une très ancienne tradition qui vous conte qu'au commencement du monde, il n'y avait comme créateur de ce monde que MRTU [morrtu].
Mrtu signifie la mort originelle. Et cette mort sera créatrice, parce qu'elle est créatrice et destructrice de matière. Elle dévore ce qu'elle crée (digestion, digestion...). Tout être existant est avant tout un tube digestif. Il broie la matière pour effectuer une transformation de matière. La matière - dans son activité énergétique - révèle une échelle créatrice de substance soumise à une énergie qui crée un monde ; diversement sensible, émotionnel, mental et intellectuel, une sorte de fédération psychique. Si, après avoir bien étudié le complexe de la peur (1er texte que je vous ai envoyé), vous reprenez l'étude du Moi, je... que découvrirez-vous ? Vous découvrirez, sans doute, que le "Moi" est une concentration sensible de matière transformable, et vous pourrez évoquer la scholastique : St Thomas d'Aquin disant que l'homme est corps, âme, esprit.
Le texte que je vous ai soumis tient compte d'un "Moi" (le corps), d'un "je" (âme), de l'essence (esprit).
Le "Moi" est matière ou expression sensible de la matière ; il redoute Mrtu, la mort originelle. Le Moi est soumis à la faim, à la nécessité de dévorer. Faim insatiable. Il se détruit, il se transforme en produits chimiques et en évaporation énergétiques conscientielles. Mais ce n'est pas à celui qui tient pour l'instant la plume à faire le travail de recherche,de prise de conscience, de révélateur du Je médiateur entre le Moi et l'Essence.
Le Moi, le Je et l'Essence formant - existentiellement - un tout ; il faut méditer profondément sur l'évolution ou le déplacement subtil du centre de conscience qui se situe peu à peu au plus haut niveau de l'ensemble, quelle que soit l'activité quotidienne à laquelle on doive se prêter. Ne pas se fournir une justification de difficulté ou d'impossibilité parce qu'on fait la vaisselle. Quoi qu'on fasse, on doit Etre.
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COMPLEXE DE PEUR
3e texte
"…ceux qui n'atteignent pas encore l'esprit scientifique…"
Q |
ue l'on s'attache actuellement à une étude de l'Est Européen ou que l'on se rende au cours d'une même enquête outre-Atlantique, on se trouve en présence d'une formule scientifique qui a trouvé ses applications pratiques et qui est une formule de planification.
Les plans traitant aussi bien de la production que de la médecine ou de l'éducation. On trouve dans cette tendance à planifier, 1'aboutissement normal d'une méthode d'investissement qui exige, quant à ses résultats, les classements et les catégories chers à Bacon, comme la méthode en soi chère à Descartes qui, en somme, n'est que l'heureux continuateur de l'illustre anglais.
Toute question se trouve cernée, et ainsi, se trouve étudiée dans le milieu et dans le temps, selon un principe qui mène du particulier au général en retenant dans des catégories ce qui est général pour en faire l'objet d'applications purement pratiques
On limite ainsi les chances d'erreur et en même temps on standardise comme diraient nos amis d'outre-Atlantique.
On se trouve là dans une application qui répond pleinement à une formule d'un rationalisme intégral et, naturellement, cette méthode poussée à l'extrême, devient, alors qu'elle est théoriquement logique et raisonnable, pratiquement irrationnelle pour ne pas admettre l'imprévisible, l'impondérable, ou n'admettre seulement, ce qui est fréquent, cet imprévisible ou cet impondérable que dans le cadre du prévisible, et le classer déjà, -alors qu'il n'est même pas ébauché dans sa forme et dans son fond- dans l'une des catégories existantes, dans l'une des séries existantes.
Il y a là, sous le signe de cette planification, un appareil à l'usage de tous, mis à l'usage de tous et devant, pratiquement, permettre à chacun d'atteindre au même résultat que tous les autres.
Mais cet appareil, en lui-même si rigoureux, ne peut justement pas être mis à la disposition de tous parce qu'il comporte des sous-entendus qui ne seront compris - et par là utilisés - que par la partie intelligente d'une population ; Bacon disait : "les têtes pensantes".
D'avoir mis cet appareil entre les mains de ceux qui n'atteignent pas encore l'esprit scientifique par l'habileté à utiliser la méthode, par la curiosité appliquée à la recherche par tous ceux qui n'atteignent pas à l'esprit philosophique, lequel commence à se traduire par la recherche de solutions à des problèmes qui touchent à la connaissance humaine, il y a de quoi, dans cette méthode, dans cette formule de planification, développer le complexe de peur, accentuer sa portée, qu'il soit sensible à celui qui en fait l'objet ou, au contraire, extrêmement refoulé.
La formule de planification, même lorsqu'elle parle de valeurs relatives, même lorsqu'elle prétend faire sa part à un certain jeu de probabilité, reste par sa nature même, d'un déterminisme foncier. C'est ce déterminisme qui fait que, dans un plan donné, de l'hypothèse à la conclusion, tout l'enchaînement demeure logique, et que se succèdent des catégories qui sont sensées tout prévoir et tout résoudre, du moins pour un certain temps, dans certaines conditions, puisque, ne l'oublions pas, on s'appuie sur de solides données scientifiques, et l'on use de ces données en fonction d'une méthode correspondante.
C'est ainsi que tout ce qui a été imaginé et tout ce qui n'est pas encore imaginé est sensé devoir entrer dans une classification qui est comprise dans le plan.
Quand on met l'appareil relatif à ce plan dans les mains d'un certain individu habitué à admettre les exigences d'un plan, il se trouve assuré comme s'il s'agissait là d'une réaction physique ou d'une réaction chimique, que son expérience menée dans certaines conditions, doit le conduire, s'il est nanti des moyens suffisants, à la solution prévue par ce plan.
Il entre dans ce plan une valeur d'organisation qui peut se substituer en se basant sur des épreuves répétées, sur des statistiques éprouvées, à l'indigence de certaines pensées humaines, aux négligences de l'esprit humain se jouant pour cette substitution sur les observations d'équipes de gens qualifiés et compétents qui, eux, n'ont pas révélé cette indigence et n'ont pas fait état de ces négligences.
Si l'on analyse un peu mieux cette formule de planification, on s'aperçoit que l'on charge du soin de penser, du soin d'observer, des gens intelligents versés dans une certaine science ou dans un certain art, et qu'on met à la disposition de tous, pour le bien et l'avantage de tous, le résultat du travail de ces gens intelligents et spécialisés avec, en même temps et en plus, un instrument dont chacun peut disposer pour réaliser, dans la même spécialité, certaines expériences sans pour cela dépenser à des observations particulières et à des expériences analogues, la même somme d'énergie en faisant preuve d'un même efforts.
Il y a dans la planification poussée à l'extrême, une rationalisation qui se veut scientifique et pratique et qui devient intellectuelle sans manquer de comporter, comme contrepartie, certaines tares dont certaines répondent à une facilité de pensée généralisée et à un moindre effort qui est, non point un moindre effort physique, cela ne manquerait pas d'intérêt, mais un moindre effort d'imagination, un moindre effort d'invention ce qui, somme toute, répond à une moindre facilité de création.
Il entre dans la planification poussée à l'extrême, une manière d'amenuisement de la valeur créatrice et une tendance dans cette forme de vulgarisation de l'intelligence, un art de scinder toute société en deux tronçons, un tronçon mineur qui est numériquement le plus important, qui comprend la masse de la population et qui s'en réfère constamment à une autorité qui lui permet, on lui octroyant constamment les schémas et les plans, d'user d'un instrument qui évitera, dans certains cas, l'effort de pensée, l'effort d'imagination, et un tronçon majeur, qui représente cette autorité et qui est fait des favorisés de l'intelligence, de ces chercheurs, de ces savants, de ces spécialistes qui façonnent pour d'autres, les schémas, les plans, les instruments capables de concurrencer certaines facultés de l'intelligence, et certaines facultés de l'intellect.
Le tronçon mineur accapare les schémas et les instruments qui lui sont nécessaires, et les individus qui composent ce tronçon prennent l'habitude de se trouver en sécurité à l'abri de ces schémas qui doivent tout résoudre. Il suffit que dans un cas non prévu et en raison d'un impondérable, la méthode se révèle inefficace pour que ces individus se trouvent complètement désemparés et que surnage alors la peur demeurée chez chacun de ces individus sous forme de complexe de peur.
Les individus qui composent le tronçon majeur utilisent également leurs schémas, leurs plans, parce qu'il y a là un moyen de simplifier la partie matérielle du travail et de ne pas remettre constamment à l'ordre du jour les mêmes questions ; mais ils en usent avec ce fond de doute systématique cher aux logiciens, possédant en même temps, outre le plan et le schéma, son explication et sa clé philosophique ; ce qui ne veut pas dire, qu'ils ne croient pas à son efficacité, mais ce qui signifie qu'ils ne croient pas à sa toute puissance.
Le tronçon majeur d'une société a tendance à devenir de plus en plus réduit par rapport au tronçon mineur du fait que les méthodes à penser qui dépendent d'un plan, dispensent la plupart des gens de se livrer à un approfondissement personnel, de se soumettre, à des disciplines intellectuelles autres que celles qui permettent d'employer le schéma mis en honneur sur un plan.
Il y a ainsi une manière de transfert de responsabilité qui relève d'un besoin de sécurité ; ce besoin de sécurité étant assuré par une planification simplificatrice.
Ce transfert des responsabilités n'intervient que parce que chacun, dans un soubassement d'inquiétudes, a peur d'une autonomie qui l'obligerait à assumer lui-même ses responsabilités ; non seulement pratiques, mais encore intellectuelles et morales.
Cette peur des responsabilités entraîne à une peur de la liberté qui n'est pas, en fait, qu'une peur de soi-même.
Pour pailler cette peur de soi-même, le monde moderne échafaude un mur de conventions qui se rapportent à des plans et qui permettent de ne point analyser, de ne point tenter de comprendre autrement que d'après les échelles de valeur vulgarisées au nom d'un plan et fournies par des hommes qui ont, eux, tenté une expérience, mené à bien une certaine investigation, et réuni leurs observations.
Par cette peur de soi-même, les individus acceptent aisément de renoncer à leurs libertés, de se soumettre à des contraintes qui les distraient par l'inconvénient qu'elles présentent, du souci de leur réalité qui, sans ces contraintes, se ramènerait à une préoccupation plus urgente en les obligeant à poser leur propre problème.
On peut se demander pourquoi, de même me actuellement des plans servent aux hommes se masquer l'existence de ce complexe de peur. A toute époque, il y a eu de ces murs de sécurité qui étaient tantôt un sectarisme religieux, tantôt l'appartenance à un credo philosophique.
Il serait difficile d'analyser, dans sa substance et dans ses éléments, la peur en elle-même ; par contre, il est assez aisé de prendre le problème et le phénomène à rebours et de rejoindre, à partir des effets, les causes, et à partir de ces causes la Cause. On peut dire que cette peur est complémentaire, chez l'homme, du besoin. Ce besoin existant, l'homme est avide de le satisfaire et la mémoire de l'expérience lui ayant démontré que ce besoin peut, dans certains cas, ne pas être satisfait, il aime à se prémunir contre le manque éventuel, la notion relative à ce manque possible génère un goût de sécurité qui se transforme très vite en obsession et en préoccupation de l'éventualité du manque ; ceci se joignant pour composer le complexe, à une réticence devant l'effort, effort d'une part nécessaire à l'élimination de l'obsession et d'autre part, nécessaire, soit à parer le manque soit moralement à l'atteinte d'une indifférence morale et d'un détachement du besoin et surtout du besoin surajouté.
Un chapitre préalable concernant l'effort est une autre étape qui, en se joignant à la préoccupation inquiète du besoin, vient générer le complexe. Pour éviter l'accentuation de cette fatigue, il y a transfert des responsabilités ; ce qui ne fait qu'accentuer la difficulté puisque le phénomène complexe, au lieu d'être conscient devient très vite aussi subconscient et demeure au deuxième plan, prêt à proposer au mental conscient des justifications faisant admettre cet état de choses.
Il est impossible de résoudre le complexe de peur s'il y a, au départ acceptation de ces justifications.
Or, accepter intégralement une planification, c'est accepter une sollicitation de justification et c'est souscrire d'abord à son esclavage individuel, puis ensuite à l'esclavage collectif. C'est l'acceptation de telles justifications qui ont fait la fortune, au départ, de certains partis lénino-marxistes qui en usent et qui en abusent, du fait que le parti prend la responsabilité de penser et de prévoir pour l'individu qui est absorbé dans une collectivité et nié, par cela même, en tant qu'individu il y a transfert de responsabilités sur les responsables du parti qui n'ont plus qu'à se soumettre, sans discussion, aux ordres, ce qui peut se justifier au départ comme l'acquiescement à une doctrine, mais ce qui entraîne pour l'homme et pour la collectivité qui, ne l'oublions pas, est composée d'hommes, un esclavage progressif avec, en même temps, du fait qu'à chaque instant, sur ordre des dirigeants, les moyens d'assouvir certains besoins peuvent être supprimés, une accentuation du complexe de peur, sans qu'il y ait recherche d'une solution à ce problème, solution qui intéresse tous les individus d'une collectivité.
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LA PATIENCE
D |
ans les “Aventures de Télémaque" , Fénelon écrivait: “C”est pour vous apprendre à être patient, mon cher Télémaque, que les dieux exercent tant votre patience, et semblent se jouer de vous dans la vie errante où ils vous tiennent toujours incertain.”
Il est vrai que rien ne peut être réalisé dans le monde le mieux choisi de nous-mêmes et dans le moment le plus opportun, sans qu’une longue suite de mutations antérieures ne nous ait préparé déjà au niveau où la conscience participe à une transformation de façon éveillée. Et c’est la conscience qui est amenée à accepter l’installation de la patience dans le processus d’évolution.
La patience pourrait être un mot qui se réfère à deux sortes d’étymologie: au latin patientia et au grec pathos, ce dernier ayant trait à la maladie que l’âme doit supporter patiemment.
L’homme doit prêter une oreille vigilante aux harmoniques que le mot patience dégage. Soulignons qu’il est bon de savourer l’émanation qu’un mot, qu’une expression spontanée, qu’un symbole de qualité propage dans les espaces infinis de la conscience. Ainsi la patience est le crédit accordé à tout ce qui est, mais non compris par l’enveloppe psychique de l’homme (affective et mentale). Elle est la vertu latente auréolée de foi ; c’est la promesse constamment et éternellement donatrice de la Vie dans la forme et hors la forme. C’est une porte ouverte sur l’espérance éternellement renouvelée.”
Dès que la foi se manifeste dans la conscience éveillée, bien que prisonnière du milieu où elle s'éveille, la foi est alors un commencement et aussi une fin reliée par un fil de relation où elle se situe là où la conscience dans l'homme se trouve sur la trajectoire de l'évolution. Là, la foi est un foyer où la conscience se considère - quel que soit le point de la trajectoire ou du fil de relation où elle est - le commencement et la fin, le Tout qu'elle peut embrasser. La foi est une certitude que la conscience porte et qui est une connaissance du Tout dans son partage, clans sa multiplicité et dans son unité.
La foi ne peut pas être et vivre dans son immutabilité sans être accompagnée de la patience cette attente de ce qui est, sera et a toujours été dans le choeur du temple sacré de tous les temps où la rosace de la Vie répand sa lumière aux multiples couleurs.
La foi, dans le ciment de la patience s'est fortifiée dès que la vigilance et l'attention ont été mises en fonction par l'homme conscient dans l'exercice quotidien de son existence.
Cependant, une autre exigence se présente, c'est la pureté, la pureté de la pensée silencieuse et active, ce miroir qui reflète la réalité et dont toute poussière qui pourrait le ternir doit être écartée. Pour que la pensée soit pure, elle doit éliminer tout vagabondage du quelque nature il soit dans les sentiers de la distraction sensorielle. La folle du logis trouble et détourne la vigilance et l'attention de leurs fonctions, car auprès de ces dernières, il n'y a pas de place pour elle. Ces dernières sont les étraves du navire de l'existence qui vogue vers la Vie. (la tragédie cosmique de la conscience)
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maîtrise de soi
On imagine…que l'on s'éloigne en partant en arrière, à reculons…
Il est nécessaire de poursuivre une maîtrise de soi qui répond en elle même à une ascèse. Cette maîtrise doit être celle de la pensée aussi bien que celle de la parole. Il est nécessaire de procéder à une conscience du milieu avant tout entretien, toute prise de contact humain. Il faut procéder à une sorte de retraite qui répond à un silence intérieur, à un rejet de personnalité et à une autorisation d'envahissement pour des fins de connaissance avec ceux avec qui on veut s'entretenir. Pour procéder à cette retraite certains systèmes mécaniques peuvent être utilises et ces systèmes mécaniques se rapprochent de systèmes qui usent de l'imagination. Il s'agit, au départ, d'éloigner toute pensée parlée et formulée et de se concentrer sur le sentiment propre au moment, sans définir ce sentiment, sans apporter de formules qui expliquent ce sentiment.
Ceci établi et poursuivi, il s'agit d'imaginer une sorte de dédoublement qui opère de la façon suivante. On imagine, bien que l'on soit dans me position immobile, que l'on s'éloigne en partant en arrière, à reculons. Et l'on procède à cette opération tout en demeurant attentif à l'interlocuteur qui peut être un individu ou une foule, ou même à l'objet auquel on appliquerait son intérêt. Cela a pour effet de ne laisser subsister que cet interlocuteur ou cet objet, et cela permet la prise de conscience de cet interlocuteur ou de cet objet. Cette technique n'est pas à utiliser occasionnellement mais constamment, puisqu'il y a constamment quelque chose qui sollicite l'attention et qui appelle l'intérêt. L'avantage de cette technique est de permettre d'éviter une dispersion qui peut être néfaste comme funeste dans une action, car cette dispersion empêche toute conscience, toute connaissance réelle.
Sans que cette technique soit délaissée, des moments de détente sont nécessaires. Dans ces moments de détente, on reste conscient des sentiments après élimination des mots. On procède à ce même recul mécanique, nais on applique son attention à aucun être, à aucun objet.
La journée doit être entrecoupée de courts moments de cette sorte qui doivent être des moments de solitude complète et qui peuvent, de temps en temps, être des moments où l'on s'adonne au sommeil sans autre préoccupation.
Ne pas procéder à ces moments de détente peut être nuisible à l'efficacité de l'action qui sera, de par le manque de détente et de reprise de soi, embrouillée et confuse.
L'excuse du manque de temps n'est pas acceptable, car ce qui est accompli en moment de surexcitation sensible ou non, est mal accompli sans portée ou à portée nuisible. Moins de dispersion est à rechercher, car ce qui est à viser et à réaliser ne relève pas d'une fonction quantitative mais d'une valeur qualitative.
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Le mental, dur obstacle À franchir
(1969)
Q |
uand le grand appel d'en haut retentit dans le secret de l'être, le Son vibrant qui émeut l'âme vivante, l'âme encore enrobée par les couches denses de la terre, cette âme, teintée d'épaisseurs affectives et mentales, subit l'influence des créations troublantes de la chair 1.
Le contact et la coopération avec l'esprit vivifiant n'est pas réalisé. Mais dans sa quête, l'homme de la Terre évolué rencontre les limites de sa claustration, les couches difficiles à percer de son mental réactif, attractif, dominateur, chargé de créations artificielles. Dans le cercle de la Terre, le mouvement évolutif développe l'emprise du mental, et augmente ses moyens effectifs de perversion sur la pensée et l'imagination.
L'homme chérit l'illusion qui voile la réalité, car l'illusion pare son moi. Cependant, son ascension ne peut se poursuivre que s'il parvient à briser la coque mentale qui l'enferme et à favoriser à la conscience son passage au-delà de ces limites terrestres et des nuages trompeurs.
Mais que constatons-nous aujourd'hui ?
Le climat dans lequel l'homme existe actuellement est un climat d'inquiétude et de désarroi.
Que peut être son attitude dans ce climat ?
S'il a approché quelque vérité, a-t-il le droit d'être inquiet et désemparé, de quêter à droite et à gauche un semblant de solution, d'attendre de livres ou de personnes l'indication d'une opinion, d'une voie à adopter ?
Dans la confusion, que peut-être l'attitude de l'homme qui se veut libre ?
S'il est lui-même confus, il ne fait qu'ajouter à cette confusion. Et s'il accepte sa propre confusion, il renonce à cette vocation qui l'a conduit là où il cherche, qui l'a amené à se poser certaines questions.
L'inquiétude, ne nous méprenons pas, est une forme de peur.
Le désarroi, ne nous y méprenons pas non plus, est l'expression de l'ignorance. L'homme, en quête de vérité et de liberté peut-il être peureux et ignorant ? Non ! Naturellement. Mais il ne peut pas non plus refuser ou renier cette peur et cette ignorance si elles le possèdent.
Qu'importe-t-il de faire ?
D'abord savoir que l'on est la proie de la peur et de I'ignorance lorsqu'on est en proie à l'inquiétude et au désarroi. Sachant cela, il importe de comprendre le moteur de cette peur et de cette ignorance, et aucun livre ne nous amènera à comprendre cela. Aucun homme ne vous fournira une solution définitive. On pourra vous donner une explication qui sera satisfaisante parce qu'elle répondra à votre système logique, mais cela ne résoudra rien.
Pour comprendre cette inquiétude et ce désarroi, il faut que vous soyez dépourvu de préjugés, que vous chassiez toutes les explications sans pour cela guetter la peur et le désarroi. Mais en vous écoutant, en chassant les mots et les phrases qui viennent définir vos manières d'être et vos sentiments ; il faut que vous sachiez que ce que vous êtes à un certain moment vous représente complètement à ce moment là. Or ce que vous êtes à ce moment là est illusoire, et si vous n'êtes que cette illusion, et que cette illusion n'est rien, vous en venez à tout effacer et à découvrir ce qui seul importe.
Vous direz qu'avec quelques difficultés et beaucoup d'attention, vous pouvez peut-être réaliser cela, mais que vous ne voyez pas le rapport entre cette découverte et la résolution de la peur et de l'ignorance. Or cette découverte que vous faites à chaque instant en vous identifiant à l'illusion exprime justement cette connaissance qui efface l'ignorance. Et cette reconnaissance de l'illusion à un degré tel qu'on en vient à l'effacer, élimine la peur parce qu'elle élimine la dualité ou plus exactement la division.
Si à un moment donné vous êtes votre interlocuteur parce que vous conversez avec quelqu'un et êtes en même temps cette relation entre l'interlocuteur et vous, il ne peut y avoir peur de l'autre puisque vous êtes l'autre. Si en même temps vous effacez tout ce qu'il y a d'illusoire dans ce rapport, seule demeure la connaissance du fait.
La même chose joue dans la relation avec la chose lue. Dans l'appréhension d'un fait, d'une action, etc...
Ne dites pas que la peur et l'ignorance ne constituent pas un élément de notre nature. Vous reconnaissez que vous ne comprenez pas un certain nombre de choses, qu'un mur s'élève à l'intérieur de vous-même. Vous vous sentez séparé des êtres, par conséquent, il y a ignorance ; et cette ignorance détermine la peur. La peur naît de la division, de la dualité. Quand elle s'accentue, c'est que le sentiment de la dualité s'accentue. Et quand ce sentiment s'accentue, que ce soit en mode interne ou en mode externe, dans l'homme ou dans le milieu social qui n'est que sa projection, il n'y a que possibilité et naissance de conflit ; et cela peut conduire aux pires oppositions, aux drames, aux guerres.
Pour ce qui touche à la situation quotidienne, naturellement, vous avez besoin de vous documenter. Or cette documentation ne vaut que dans la mesure où elle n'alimente ni votre peur, ni votre ignorance.
Vous pouvez la juger en dehors de tout préjugé, de toute illusion morale, affective, nationale, que dans la mesure où vous pouvez vous identifier à elle et l'effacer comme illusoire pour en trouver la racine et en découvrir le sens.
Sans doute, vous rendez-vous compte que vous êtes distrait, pris, captivé par les évènements qui se déroulent dans les limites des effets des activités systématiques humaines lesquelles vous invitent à vous engager dans un des aspects (toujours illusoires) ou dans un des camps de la dualité dont "vous ne vous affranchissez pas". Vous démontrez ainsi que vous n'êtes pas encore sensible à la vie, donc à la liberté. La liberté que vous voulez conquérir est illusoire et vous vous complaisez à être toujours le prisonnier de l'illusion. Que vous vous déclariez matérialiste ou spiritualiste, puisque vous vous limitez à une opinion, la Réalité vous échappe.
Vous vous faites des démonstrations qui vous prouvent que vous avez raison, car chacun de vous part d'un postulat différent, mais que chacun de vous développe au même niveau mental à l'aide d'un même système logique existentiel.
Le spiritualiste et le matérialiste sont des hommes de la Terre possédant une âme vivante susceptible de s'enfermer en elle-même sans parvenir à s'élever au niveau médian qui permet l'union avec l'esprit vivifiant.
Beaucoup d'hommes ont la prétention d'avoir compris ce que la tendance vers la spiritualité leur apprend parce qu'ils ont lu beaucoup de livres et, parfois, connu, sans bien le reconnaître dans sa simplicité existentielle, un homme animé par un esprit vivifiant.
Ils sont victimes de l'illusion qu'ils pratiquent sans être parvenus à briser leur mental. Ils auront grande difficulté à le briser parce qu'il est pour eux un utile et merveilleux instrument qui se prête à leur donner grande satisfaction dans l'existence, mais qui les empêche de voir que la porte est étroite et qu'il leur faut beaucoup d'humilité pour l'approcher.
Il leur faut - même quand ils pensent avoir raison - poser des "pourquoi" plutôt que des "parce que".
Un pourquoi, qui marque une perplexité prudente, efface toute réponse hâtive à ce qui se présente et favorise la découverte de la racine et du sens vrai qui était caché et se révèle étranger à ce qu'on estimait logique de penser.
Le premier homme a une âme vivante, le second homme aura un esprit vivifiant.
(la tragédie cosmique de la conscience)
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1 d’après Saint-Paul les œuvres de la chair et de l’âme sont liées.
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P |
eut-être vous souvenez-vous de la conférence
que j'avais faite rue Las-Cases, il y a environ dix ans, sinon plus. Elle avait
pour sujet la dualité et son dépassement par la Connaissance. Je parlais de la
re-connaissance en chacun de nous de deux aspects apparemment en opposition
comme les deux pôles électriques dont le contact fait surgir la lumière ou, par
ailleurs, des cellules vivantes acides qui déterminent l'existence. L'un des
aspects semble être provoqué par les forces telluriques, les forces primitives
vitales et animales, forces qu'on déclara sombres ; l'autre se révèle plus ou
moins ouvert aux énergies de l'esprit, énergies déclarées claires. Je disais
alors : "par une prise de conscience profonde et une acceptation
inconditionnée, (tu ne jugeras pas, disait Saint Paul) cette re-connaissance conduit à la
découverte de ce que nous pouvons représenter par un triangle qui a pour base
les deux aspects de la dualité au centre de laquelle s'élève une verticale (triangle
du haut) qui porte à son extrémité l'indivi (triangle du bas)
et à sa base, comme nous l'avons dit, la dualité. "Indivi-dualité".
La base représente la personne, le triangle lui-même l'individualité. C'est la
mise en ordre d'un premier état où la conscience s'éveille à l'observation et à la connaissance de la
nature première de l'être, car dès cet éveil il y a recherche instinctive
d'harmonie, re-connaissance de l'éternelle trinité.
Dès cet instant, le processus d'ascension évolutive psycho-somatique et spirituelle est en marche ; la pointe du triangle (indivi accordé à la dualité) révèle la nature duelle et ce nouvel état se doit de réaliser une harmonie que nous pouvons représenter par un triangle élevé sur le sommet de l'ancien, (I) Partant de là, nous observons comment la conscience peut poursuivre son épanouissement d'étape en étape (disons de triangle en triangle pour conserver la même représentation) en allant d'une réalisation triangulaire plus subtile à une résolution harmonieuse, ou d'une personne à une individualité qui de nouveau se personnalise par la re-connaissance d'une dualité plus subtile, puis d'une harmonie, qui concilie les oppositions, découvertes au degré auquel la conscience est parvenue. Il y a évolution de la conscience qui engage à observer une stricte vigilance afin de s'élever sur des plans de plus on plus subtils et à éviter le phénomène de stagnation contraire au mouvement de la Vie.
La Conscience dès lors manifeste la qualité éblouissante de la Vie qui d'énergie involutive créatrice apparaît maintenant comme l'expression spirituelle de la Vie, son rayonnement divin (évoquez le caducée).
La conscience est active, elle résout par - l'harmonie - hypostase de l'Amour - les conflits de la dualité, autrement dit, elle libère l'homme de l'emprise qu'exerce le jeu des opposés sur le mental.
Il est important d'observer cette emprise à la fois destructrice et constructrice des formes qu'emprunte la nature, - du minéral jusqu'à l'humain- et de comprendre que les deux aspects opposés de la dualité sont du même ordre ou de la même essence. Le physicien démontre que la matière est susceptible de s'évaporer en lumière et la lumière susceptible de se condenser en matière. Lumière et matière sont de même essence et de même origine, mais de structure ou de cristallisation (soit en cube, soit en octaèdre...) différente selon les plans où on les observe. C'est par la cristallisation du minéral que ce dernier révèle sa double polarité : positive et négative, ou, par analogie, masculine et féminine. Nous trouvons cette dualité dans le règne végétal et le règne animal, et c'est à travers ces règnes que l'humain émergea révélant une activité inhérente à la Vie : la conscience ou qualité essentielle de la Vie.
C'est à la collaboration de ces trois premiers règnes que l'homme doit son existence soumise aux évolutions passées de la création du monde.
L'homme est donc le fruit du passé, fruit qui mûrit au soleil de la Vie-Conscience.
Nous pouvons alors parler d'une dualité dont la conscience discerne l'origine divine en reconnaissant l'aspect divin de l'immanence et celui de la transcendance, dualité que le symbole de la croix + peut éclaircir.
A tous les niveaux de la marche ascensionnelle, le chemin de la Vie que nous parcourons est bordé par ces deux aspects d'une dualité originelle qui sollicitent notre attention, et notre conscience s'identifie à la Vie-Conscience dont elle est l'expression de l'instant présent, éternellement présent, puisqu'à l'instant succède l'instant.
Ainsi en observant la figure suivante, vous verrez qu'au cours du développement de la conscience nous retrouvons la loi des nombres.
Six triangles ou treize pointes 7 + 6 = 13 nombres évoquant la grande
hiérarchie. Pensez aux douze signes du zodiaque + le Soleil. Les douze apôtres
et jésus…Sept tierces ; do, mi, sol, si, ré, fa, la et treize notes de la gamme
diatonique.
Ce texte est fait pour vous inviter à profondément méditer et à solliciter des explications qui motiveront d'autres recherches.
(la tragédie cosmique de la conscience)
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La mÉmoire psychologique
L |
a mémoire technique touche à l'usage. Il est nécessaire d'avoir les réflexes de son métier, les rudiments de culture reçus, le sens de l'orientation dans la ville ; il faut savoir son âge, (certains préfèrent l'oublier) connaître son adresse, les particularités de son état civil.
Quant à la mémoire psychologique elle touche aux sentiments, au jugement et aux préjugés. Face à un être, on peut éprouver un sentiment de malaise ou un sentiment de bonheur parce qu'il ressemble à un être qui a fait éprouver de la peine ou de la joie. Ce sentiment qui s'applique à un fait passé, qui s'appuie sur une ressemblance et qui relie à ce fait passé appartient à la mémoire psychologique. Autre exemple : on sera agréable à quelqu'un qui appartient à un pays ou l'on été heureux, ou désagréable si l'on y a été malheureux. C’est un fait de mémoire psychologique.
Si l'on efface le facteur de mémoire psychologique, on appréhende un être "au moment où on le rencontre” et l'on appréhende l'être nouveau qu'il représente à ce moment-là. Pour effacer cette mémoire psychologique il faut commencer par s'identifier avec l’impression qu’elle détermine, n’être que cette impression pour découvrir ce qu'elle est réellement, et l'effacer par la connaissance.
Croix blanche universelle, avril 1960
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I
La
spiritualité
…I |
l n'y a pas de moyen pour atteindre la spiritualité. Il n'y a pas de méthode, de systèmes, qui peu vent prévaloir dans ce domaine. Des qualités telles que la volonté, l'unité de direction vers le but, le pouvoir de concentration peuvent permettre de développer des pouvoirs.
Ces pouvoirs peuvent être plus subtils que les possibilités physiques grossières, mais ne représentent jamais que des valeurs supra-sensorielles, c'est à dire d'autres sens plus complexes, plus fins, capables d'investiguer un domaine qui, pour n'être pas sensible avec les sens habituels, n'en est pas moins un domaine purement matériel.
Ce développement de pouvoirs s'adresse à une qualité de matière plus élaborée, mais qui demeure matière. Le problème du pouvoir touche à un art, mais cet art est, non seulement à la portée de l'homme doué, mais à la portée de l'homme obstiné. Cela n'a rien à voir avec quoi que ce soit de spirituel, cela appartient au monde des phénomènes.
Et que signifie, pour vous, aspirer à une vie spirituelle ? La Vie en soi est spirituelle en son essence et matérielle dans ses manifestations. Aspirer à un monde spirituel peut quelquefois signifier et traduire un mécontentement, et non la vraie compréhension de ce qui est spirituel.
Ce mécontentement peut être intéressant. Il peut amener l'être à chercher les raisons de ce mécontentement, à comprendre ces raisons, à s'identifier avec ce mécontentement au point d'atteindre une connaissance intime de cet état de fait.
Il y a là une possibilité d'expérience et d'expérience valable parce que connaissance. Quand ce mécontentement intervient et qu'on en rejette les termes sans essayer de comprendre ces termes et qu'on décide à priori de s'adonner à une recherche spirituelle, il y a là culture d'illusion, refus d'examiner les réalités, refus de comprendre et culture de valeurs vaniteuses et compensatrices. On se dit alors que l'on a soit du mérite, soit de la valeur parce qu'on se livre à une vie spirituelle, cela permet de masquer le mécontentement et d'entretenir une illusion.
Il faut bien se dire que celui qui mène une véritable existence spirituelle, que celui qui a de vraies aspirations spirituelles ne parle pas de spiritualité, ne cherche pas à savoir s'il mène une vie spirituelle ou non, mais cherche spontanément et constamment à se débarrasser de tous les préjugés et à comprendre toute chose sans avoir décidé à priori de ce qui était mal.
Il n'y a pas d'installation dans un domaine spirituel sans connaissance préalable.
Et il n'y a pas de connaissance sans identité avec les êtres et avec les choses.
Pour s'identifier avec les êtres et avec les choses, il faut savoir être rien pour pouvoir devenir l'autre, que ce soit un être ou une chose.
Pour être rien, il faut, bien sûr, chasser tout facteur de mémoire, toute opinion, tout préjugé et toute personnalité ; et cela il faut être capable de le faire constamment et appréhender ainsi toute chose dans l'Univers.
Il n'y a qu'une seule clé au monde spirituel, c'est la connaissance et pour connaître, il faut s'identifier. Ce n'est pas un moyen, c'est une manière de vivre.
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I
COURTE COMMUNICATION SUR
LE SILENCE
et la CONCENTRATION ou la MÉDITATION
I |
l est beaucoup parlé de silence, de concentration, de méditation et même de provocations de phénomènes, qui sont toujours des effets de la sensation et formés de matière à des degrés plus ou moins subtils, sans pour cela parvenir à pénétrer dans cet état inconnu qu'est le SILENCE, la CONCENTRATION ou la MEDITATION.
Un simple ensemble de mots. C'est tout.
Nous voulons avec opiniâtreté que l'esprit soit silencieux, concentré. Mais que faut-il faire pour que cela soit ? Examinons le problème.
L'esprit est avant tout "ESPRIT" et l'ESPRIT" s'individualise "Esprit". Cet esprit individualisé, dans l'existence, est enfermé dans la structure physique et psychique qui constitue l'individu, puis dans l'univers constitué par l'ensemble des sensations qu'éprouve cet individu. Les sensations donnent naissance à despensées, à des idées, des théories. L'esprit est enfermé dans tout ce que cela limite. Il voltige alors dans l'espace qu'offre l'entre-limites. Il voltige et veut se concentrer sur un point situé dans cet "entre-limites” où sont denombreux points semblables surgis dans l'espace créé par cet esprit individuel limité.
Ce point peut être un objet, un être, une idée représentative d'objets ou d'êtres, une théorie, une abstraction représentative d'idées, mais le tout toujours enfermé dans l'universde cet esprit individuel. Ce n'est que lorsque l'esprit cesse de vouloir fixer les choses de cet espace quelui-même limite, qu'il peut être vivant dans l'ESPRIT sans limite qu'il cesse d'être cet esprit individuel (soumis à un nombre grandissant de conditions, d'accumulations de sensations,d'impressions, de savoir ou choses connues) qu'il est "ESPRITAMOUR, ESPRIT-SAGESSE, ESPRIT-INTELLIGENCE).
Mais qui peut le plus, peut le moins, et qui EST sans limite peut accepter existentiellement la limite, sans se heurter à la limite qu'il connaît puisqu'elle est ce qu'il est à ce moment. Il est alors SILENCIEUX dans l'ESPACE SILENCE tout en participant à un entretien dans un espace limité.
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Cette communication est faite pour être fouillée, puis pour susciter des questions.
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raja-yoga
ENTRETIEN DU 22 MARS 1957
xx
L |
e raja-yoga est la relation entre la semence qui est l'unique et le méditant selon le raja-yoga qui est également cet unique, mais cet unique capable de s'exprimer comme tel. Cette relation ne se contente pas de demeurer une tension vers l'unique, mais elle intègre dans l'unique le méditant qui tente de demeurer cet unique ainsi réintégré, ou simplement intégré lorsqu'il y a chez le méditant un développement encore insuffisant pour n'être pas encore parvenu à son terme, que cela soit faute de temps ou par excès de lenteur.
Cette semence qui est l'un, l'unique et le principal, qui permet au fils de roi de se savoir le roi et de connaître son origine qui est sa tradition, aussi bien que d'en offrir 1' expression, doit normalement se situer sur une voie qui doit, aussi étonnant que cela puisse apparaître, contenir cette semence, là et ailleurs; car, pour que le méditant puisse établir la relation et réunir cette semence au médiateur qu'il est, il faut à la fois la place de cette semence dans le médiateur et hors le médiateur.
En Orient, on interprète la méditation (qu'il s'agisse de raja-yoga ou d'autres yogas selon d'autres méthodes atteignant d'autres buts qui sont d'autres origines) comme une soustraction des lieux les plus lourds afin d' échapper, par allègement, à la souffrance et aux contingences qui font du méditant un relatif ignorant en dehors de sa méditation, afin de traverser le produit et les traces de sa tradition pour en atteindre l'origine, se reconnaître en celle-ci et éclairer, dans sa redescente vers les lieux où la matière est plus lourde, ces traces, ces produits et ces reliquats de sa tradition, afin, d'en connaître aussi bien les raisons, les causes et les effets que de demeurer indifférent à ce produit pour se ressouvenir de son origine et l'avoir éclairée à cette lumière. C'est pour être absorbé dans son origine et la connaissance de celle-ci que le méditant est illuminé parce que concentré dans cette origine.
La raison aurait pu admettre - même en Occident - que si cette illumination peut se poursuivre et demeurer de plus en plus longtemps quand le méditant est revenu de sa méditation, c'est que le point atteint au cours de cette méditation est présent dans le méditant.
Sauf quelques exceptions, preuves d'intelligence et de compréhension, les interprétations se sont révélées mauvaises et le procédé employé dans la pratique de ce yoga a été un procédé installé selon des méthodes de dialogue où le méditant s'en allait colloquer après s'être livré à de nombreux efforts riches en difficultés quant à la mise en pratique, avec un autre méditant, celui-ci reconnu comme parfait, que l'on pouvait, soit avec une certaine logique, soit avec une certaine imagination, soit la plupart du temps, par la foi dans les textes, par la foi dans le Maître ou le Gourou, admettre comme soi-même, l'archétype du méditant que l'on était, imparfait au départ, parfait à l'arrivée.
Cela ressemblait en somme à une manière de voyage qui tenait du pèlerinage avec un point de départ, un point d'arrivée. Et à chaque étape de ce périple, depuis le point de départ jusqu'au point d'arrivée, il s'agissait de délaisser un vêtement, puis une fois parvenu à l'arrivée, un vêtement était repris à chaque étape du retour; mais ce vêtement, s'il ressemblait dans la contexture de ses fils et dans sa matière à celui qui avait été abandonné à la même étape, avait une netteté et une blancheur que l'autre ne possédait pas; et c'était une manière de remplacer l'étoffe brut par le lin blanc.
Revenu au point de départ, l'expérience du voyage mettait un discernement plus étendu, grâce aux souvenirs et à ce qui avait été retenu de ce voyage.
Si cela n'est pas incompatible avec le bon sens et la raison; si cela n'apparaît pas à première vue dénué de spiritualité, cela demeure pas moins une interprétation légèrement déformée de ce que se propose tout yoga; car le yoga dans sa relation veut obtenir une identité entre le méditant et son origine, ce qui n'est jamais que considérer l'origine dans le méditant, de même que la semence du lotus est dans le lotus.
Cette semence permet d'être à soi-même sa tradition et de s'exprimer selon une tradition que l'on est, que l'on poursuit, que l'on développe et que l'on continue.
Cette semence qui est l'unique dans le méditant, comme la semence dans le lotus est le lotus latent dans le lotus épanoui, le devenir de ce méditant en même temps que sa tradition, ne peut s'exprimer que si cette origine est connue en conscience.
Pour qu'elle soit connue en conscience, il faut que le méditant - qui a rejoint cette origine pour l'avoir dégagée - soit devenu conscience de cette origine, qu'il soit devenu l'unique et la conscience de l'unique; la conscience de l'unique n'est rien d'autre que l'observation de l'unique par l'unique, ce qui veut dire la connaissance de l'unique connaissance en soi, aussi bien que pour l'unique et par l'unique. Cette connaissance est l'unique, s'appuie sur l'unique et s'identifie au méditant selon le raja-yoga.
Le méditant est l'unique, peut discerner ce qui répond à cet unique et correspond à sa tradition; et la connaissance de lui-même autorise sa compréhension et son discernement.
Ayant intégré l'unique, principal et indivisible, contenant ce qu'il a intégré, il choisit selon cette connaissance, et ce choix permet le discernement. Il choisit grâce à la connaissance de l'unique par l'expérience que représente sa méditation; cette connaissance se traduit en pensées lucides selon l'idée ou selon l'image, et c'est une pensée juste émanant d'une connaissance pour être conscient de cette connaissance qui permettra le choix juste, fruit de l'illumination obtenue par la pratique de la méditation selon le raja-yoga.
S'il y a traduction selon la pensée - que la pensée se définisse, par l'image ou par l'idée, il y a pour le méditant mise en jeu de ce qui permet la pensée chez ce méditant, l'image ayant été perçue grâce à la vue sera retenue par un souvenir capable de reconstituer l'image, comme si la vue était à nouveau employée et l'idée se traduira en phrases parlées ou pensées; ces phrases surgiront comme provenant du souvenir à nouveau entendu, à nouveau lu et à nouveau parlé dans le souvenir.
Et tout cela dépend de la vue, de 1'ouîe, de la parole, pour être recueilli dans une pensée qui retient tout ce produit à traduire et à exprimer afin de décider entre vérité et erreur dans la tête du méditant, laquelle, semblable au lotus épanouit contient la semence qui contient tous les lotus futurs, et contient toutes les connaissances futures et tous les développements futurs du méditant.
Ce méditant, qui est un médiateur, en même temps que l'objet de sa méditation, doit rejoindre la semence pour la faire germer en lui. Car sa méditation selon le raja-yoga lui apprend à percevoir cette semence partout et sur chacun de ces plans. Si cette semence est sur chacun des plans, elle est aussi présente dans ce médiateur, là où il s'exprime où il est conscient, où il se pose des questions, revenu do sa méditation.
Puisque c'est en mode de pensées que les questions surgiront, puisque sa vue, son ouïe, sa parole susciteront les questions, c'est que la semence doit être installée pour s'épanouir comme le lotus et s'épanouit sur les eaux, au siège même de cette pensée qui s'exprime ici et tout de suite; et c'est dans la tête de ce méditant que sera installée, pour se développer et illuminer son action, cette semence qui se retrouve sur un même cordon, sur chaque plan et sur chaque degré de chaque plan, jusqu'à la semence origine qui ne peut et ne doit être différenciée de la semence qui est ici, dans la tête du méditant, et qui est non seulement la même, mais qui constitue avec la semence origine, une seule et même semence.
C'est là la méditation selon le raja-yoga au cours de laquelle le méditant devient la relation, développant ainsi l'unique, le principal et l'indivisible, ici, dans sa tête, dans le présent.
Le méditant, selon le raja-yoga, développera cette origine pour avoir relié, grâce au cordon, cette origine au présent dans le médiateur qui est la médiation. Le médiateur n'est que le méditant, et la médiation l'est aussi. Le méditant est donc ce cordon qui est entièrement contenu dans l'origine. Le méditant atteint à l'illumination et s'exprime selon la connaissance, en cultivant la semence dans le présent et dans sa tête; et cette culture fait tout l'objet de sa méditation selon le raja-yoga. Le méditant ainsi illuminé peut comparer l'illusion à sa tradition contenue dans la semence et développée grâce à la culture de cette semence et agir ainsi avec discernement. Cultiver la semence dans le présent et dans sa tête est aussi, pour le méditant, la culture du discernement.
Le méditant cultivera cette semence dans sa tête ici, tout de suite, et tout le temps, qu'il soit debout, assis ou couché, errant ou dans sa demeure. Le méditant ne confondra pas l'épanouissement de cette semence, qui doit faire de lui l'illuminé à tout moment, avec le lotus qui est au-dessus de la tête et qui permet aussi la relation, mais qui n'est pas le siège de la conjonction de l'origine et du médiateur, mais simplement le point de départ qui permet de dépasser le présent pour gagner, degré par degré, l'origine de la relation qui est cette semence, point de départ du cordon qui aboutit au présent et qui peut être développé ici et tout de suite, si la méditation selon le raja-yoga a appris au méditant que, tout comme Krishna, il peut demeurer l'origine et créer avec une part de cette origine dans le présent.
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JNANA-yoga
ENTRETIEN DU 16 MAI 1957
XXII
L |
e Jnana-yoga est la relation du méditant avec Jnana, la sagesse en soi, la connaissance, la conscience de l'unique, de l'indivisible, de la semence indivisible, de la vie en soi.
La relation avec la sagesse est la relation avec la compréhension qui est la compréhension de l'unique; et le méditant selon le Jnana-yoga doit se savoir la relation et la jnana. Le raja-yoga l'a intégré dans l'unique et a fait de lui la relation qui est le cordon à chacun de ses noeuds, avec tous ses noeuds, chaque nœud demeurant toujours l'égal du précédent dans sa puissance, dans sa conscience dans son rayonnement, chaque noeud contenant, latentes, la puissance, la conscience, et permettant le rayonnement. Le méditant selon le raja yoga est la relation qui considère la relation et en même temps que le réel qui se considère.
Le méditant, ce médiateur qui est aussi la médiation, est la semence installée dans la semence et se sait la semence, comme il se sait l'illumination par le développement de la semence à chaque degré, à chacun des plans où l'unique est toujours l'unique, quelle que soit la qualité, quelle que soit la subtilité.
Le Jnana est la conscience dans la relation à l'origine et à l'aboutissement, à chaque bout du cordon. Et l'extrémité qui est origine est en tous points pareille à l'autre extrémité, comme elle est pareille sur tout le cordon de plan en plan, de degré en degré.
Le Jnana n'est que la conscience lucide de l'unique et de la relation qui est l'unique et le méditant. Pratiquer la méditation selon le Jnana-yoga, c'est prendre conscience de soi en tant qu'unique, en tant qu'unique et relation
La méditation selon le Jnana-yoga est introspection à chaque degré sur tous les plans. La méditation selon le Jnana-yoga est intuition puisque relation qui est l'unique à chaque degré et sur tous les plans. Le méditant selon le Jnana-yoga se livre à l'introspection en toute lucidité. Il possède l'intuition de l'unique pour s'être installé dans l'unique : semence, origine et indivisible
Le Jnana-yoga est le reflet qui est la conscience claire où s' observe le réel qui est indivisible. Le méditant selon le Jnana-yoga ne peut être ce méditant que s'il s'est livré auparavant au raja-yoga au point d'être devenu la relation, pour être la conscience claire qui se sait l'unique; à chaque noeud du cordon il doit pratiquer la méditation selon le Jnana-yoga. Le Jnana-yoga n'est que conscience, que lucidité, que lumière, qui sait le rythme de la semence et l'étendue du rayonnement lorsqu'il y a illumination.
L'illumination fait du méditant l'illuminé; l'illuminé propage la lumière, la connaissance de la lumière, la connaissance du rayonnement, de ce qui l'éclaire et comment il éclaire; c'est l'intuition qui est la conscience, la Jnana qui est la connaissance.
Le méditant selon le Jnana-yoga est le méditant selon la connaissance. Le Jnana-yoga est le mariage de l'unique et du méditant, parce que le méditant se sait l'unique à chaque degré et sur tous les plans. Le mariage de celui qui se sait l'unique avec l'unique engendre la conscience de l'unique qui est la conscience de soi. Pour accomplir ce mariage, le méditant dégage l'unique, se relie à l'unique et l'observe pour le savoir lui même. C'est là le Jnana-yoga, toute la conscience de soi, toute la connaissance de soi.
La connaissance de soi en tant qu'unique est aussi la connaissance de l'unique en soi, à chaque point d'origine qui est aussi l'unique. La connaissance de l'unique en soi, la conscience de l'unique en soi est la connaissance de l'universel, la connaissance de l'universel - à partie de l'unique - dépend du rythme latent et présent dans l'unique, de l'illumination qui propage ce rythme; c'est une connaissance lucide, parce que sans voiles, à la lumière du rayon, selon la nuance du rayon, selon la tendance du rayon.
Le méditant, selon le Jnana-yoga, connaît l'unique et est conscient, à la lumière de l'unique, de chacun des plans, de chacun des degrés de ces plans. Il est conscient de chaque qualité et du jeu des rayons dans chacune des qualités.
Chacun des plans éclairés par l'unique, chacune des qualités, et le jeu des rayons dans la qualité, est la conscience de l'unique; et c'est cette conscience qui est atteinte par le méditant, selon le Jnana-yoga. C'est la qualité éclairée par l'unique, grâce à l'illumination, qui perçoit l'unique au coeur de la qualité.
Le méditant — selon le Jnana-yoga — est la conscience qui est la qualité, la conscience illuminée qui sait la qualité, perçoit la qualité, et l'unique derrière la qualité.
Le méditant selon le Jnana-yoga s'est installé dans la semence qui est au coeur du bourgeon, qui est au centre de la tête, et est devenu l'illuminé, et le Jnana-yoga a commencé non parce que le méditant a été la semence installée dans la semence, mais pour avoir perçu la semence grâce à l'illumination. L'illumination a éclairé la qualité; c'est la qualité éclairée qui a été conscience, connaissance, jnana; la qualité a été le reflet de l'unique, a perçu l'unique et n'est que l'unique.
La qualité a été le lac aux eaux tranquilles qui reçoit le reflet en sachant d'où vient le reflet. C'est cette conscience de l'unique, à chacun des plans, à chacun des degrés, chacun des plans et chacun de degrés devenant conscience de l'unique et de ce qui est éclairé par l'unique, que recherche le méditant selon le Jnana-yoga.
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I
Allemagne
I
André KARQUEL entreprend "une série de conférences outre-Rhin, pour redonner confiance en la valeur humaine à ce peuple complexé par sa défaite. Cette démarche humaniste lui fut d'ailleurs souvent reprochée par des résistants plus ou moins valables qui n'avaient pas compris le but de sa mission,." (Jacques DUCHAUSSOY, Mystère et mission des rose+croix, Ed du Rocher, Collection Gnose, 1981)
Voici deux textes en français illustrant brièvement cet aspect de son travail.
Réflexions sur l'Allemagne en 1952
(Cahier de notes)
Trois points doivent servir de base à tout développement d'action en Allemagne:
a) La création, la mise sur pied d'une doctrine purement européenne, sans arrière-pensée d'hégémonie ni d'utilisation de l'Europe par l'Allemagne qui exprimerait ainsi une volonté de puissance.
b) Le sens que l'action et que la mission de l'Allemagne est tournée non pas vers l'Ouest, mais vers l'Est et que son influence ne peut être bénéfique que vers l'Est.
c) La renonciation à ses luttes partisanes qui morcellent effectivement l'entité morale allemande, qui l'épuisent, qui diminuent sa faculté de rayonnement.
Si l'on prend ces trois points, on s'aperçoit que l'Allemagne est favorable à la création de l'Europe, mais encore faut-il que cette Europe soit une Europe viable ; que l'Allemagne tienne sa place exacte dans l'ensemble européen, qu'elle comprenne son rôle et qu'elle connaisse ses limites.
L'expansion vers l'Est pose le problème de l'Allemagne unie ou plutôt de l'Allemagne fédérée. La première forme d'influence vers l'Est doit s'exprimer dans le sens de l'unification en tenant compte de la nécessité de fédérer des états qui possèdent chacun leur originalité. Cette influence doit s'exprimer à travers les faits qui sont nécessairement en résonnance sociale et humaine.
On ne peut pas empêcher en Allemagne ni nulle part ailleurs, la floraison d'une multitude d'opinions qui entraîne la multitude d'organisations qui chacune entraîne la défense d'une idéologie.
Il n'y a pas de délit d'opinion, mais il peut y avoir la co-existence des organisations qui collaboreraient pour conserver des différents projets idéologiques que ceux qui conviendraient exactement aux besoins du pays, en sacrifiant momentanément ceux qui dans le plan conçu par les différentes organisations, représentent un caractère dont l'utilité échappe aux membres des autres organisations. Ce sacrifice volontaire accepté par chaque organisation représenterait un respect de la pensée adverse et une volonté de collaboration pour l'utilisation de toutes les forces vives du pays dans un but de reconstruction morale et sociale.
Ces trois points peuvent être évoqués et signalés à des Allemands de valeur et à des Allemands qualifiés qui eux-mêmes se chargeraient de la développer, de comprendre leur utilité.
Mais il faut comprendre qu'aucun étranger - sauf Karma tout à fait particulier - n'est missionné pour donner à un pays dont il n'est ni originaire, ni citoyen, des règles de vie et des règles de pensée. Il y a toujours chez l'étranger certains points de psychologie subtils qui ne sont pas entrevus ni compris. Par contre un étranger peut apporter une idée générale qui vaudrait aussi bien pour un autre pays que pour le pays où il apporte l'idée. Pour que cette idée générale ait quelque intérêt, il faut qu'elle soit diffusée dans un lieu où certains individus en comprennent la portée, en voie l'utilisation et l'inscription dans l'évolution naturelle, politique et sociale du pays.
Il faut naturellement que cette idée générale séduise les nationaux et soit propagée en raison de cette séduction.
Il faut tenir compte d'une idée qui a été généralement admise par tous les Allemands bien que beaucoup d'entre eux s'en défendent. Cette idée porte sur l'appartenance à une race héroïque. Ce thème demande à être repris, mais non pas en exaltant l'orgueil allemand et son côté tellurique, mails en donnant à l'élite allemande une pleine conscience de ses devoirs. Il importe que l'élite allemande se sache en tant que représentante de la race aryenne, tenue à un certain genre de vie, à un certain caractère chevaleresque, à un devoir de protection des faibles. Il ne s'agit pas d'opposer l'aryenne à tout autre représentant d'une race actuelle ou disparue. Il ne s'agit pas de développer un racisme, bien au contraire, mais l'aryen doit obéir à des lois bien particulières, se soumettre à un certain genre de vie, adopter un régime et une hygiène digne de lui, appliquer une éthique et une métaphysique qui lui convienne.
Il importe de montrer aux Allemands que l'intérêt porté par certains des leurs aux études sanscrites, naissait de ce que les textes examinés n'étaient que des messages destinés aux aryens et que des indications concernant l'existence d'un aryen.
Il importe aussi d'user à titre symbolique et à titre d'exemple d'arguments puisés dans l'histoire d'Egypte et dans la mythologie égyptienne, en tenant compte de l'origine collective des Allemands actuels qui "dans l'ensemble" épuisent un Karma qui remonte à la période du Bas-Empire égyptien.
Les ramener à cette histoire et à cette symbolique, c'est leur offrir la clé de leur existence actuelle, existence collective, cela s'entend.
Il importe aussi d'établir un parallélisme en prenant le temps de ce qui a joué dans l'espace et de tenir compte du fait que la Grèce a puisé son enseignement initiatique en Egypte; cela dans l'espace. Comme actuellement l'Allemagne trouve ses causes dans l'Egypte, cela entraîne pour l'Allemand la nécessité de s'imprégner de culture grecque et de forme pensée grecque.
Naturellement, étant donné la mission actuelle de développement de l'Allemagne, les êtres les mieux qualifiés en Allemagne pour remplir cette mission et pour influencer leurs contemporains, ne sont pas comme on pourrait le croire, les techniciens et les politiciens, mais les hellénistes, les égyptologues, les philosophes, les archéologues et les gens de lettres, journalistes en particulier qui s'attachent, étant donné leur culture et leurs préoccupations à contacter les gens de cette nature.
Il importe de savoir qu'en Allemagne l'homme d'élite trouve son moule dans l'Université, c'est là qu'il esquisse la figure qui sera la sienne demain, qu'il choisit le parti ou l'association qui lui convient. C'est le point de départ de sa véritable existence. Cela fait que l'Universitaire en Allemagne tient une place influente et prépondérante ; que l'Universitaire Allemand est généralement très qualifié pour l'accomplissement de sa tâche. Le corps Universitaire Allemand est généralement très qualifié pour l'accomplissement de sa tâche. Le corps Universitaire d'autre part comprend suffisamment d'initiés pour qu'il y ait une mission bien définie de l'Universitaire Allemand et une influence marquante de l'Université Allemande.
Nota
Qu'il s'agisse des Védas ou des Upanishads qui ne sont que le côté secret voilé de ces Védas, il y a un enseignement réservé à l'Aryen, mais l'enseignement type, l'enseignement le plus précis, le plus proche, est contenu dans la Bhagavad-Gîtâ qui a été donné il y a 5000 ans, à l'avènement du Kâlî Yuga afin que l'aryen sorti des ténèbres de l'age noir, retrouve la loi et sa vérité, et vive avec noblesse. Les lois de Brahmâ, elles aussi, ont été données à l'homme de race aryenne.
CAUSERIE À DES ALLEMANDS
La plupart des Allemands prétendent réfuter le nazisme, l'avoir refusé, n'avoir rien accepté de son idéal et de sa structure ; pourtant, aux grandes heures du nazisme, l'Allemagne offrait le spectacle d'une nation enrégimentée certes, mais travailleuse, et surtout exaltée. Tous les jeunes Allemands étaient fiers d'être allemand, étaient sûrs d'appartenir à la race des seigneurs, surs d'avoir pour mission de régner sur le monde afin de le dominer et de le transformer.
À un certain type physique devait rejoindre un certain type moral ; on se trouvait devant un phénomène de groupe ; or, le groupe implique toujours l'élimination de certaines notions d'indépendance. Ce phénomène de groupe voulait faire du peuple allemand un peuple élu. Il faut se méfier des peuples élus car le caractère électif s'applique à une mission particulière, et cette mission est limitée sinon dans l'espace, du moins dans le temps. Un peuple é1u est un peuple amené par une série de circonstances, à accomplir une mission précise. Cette mission accomplie, il faut que le peuple élu soit suffisamment digne de sa mission pour être capable d'effacement. C'est la mission qui importe et non le peuple; le peuple doit donc s'effacer devant celle-ci et disparaître en perdant le côté grégaire nécessaire à la mission, afin de ne plus comporter que des individus isolés ayant acquis, dans l'action relative à la mission, une conscience élargie et une expérience intérieure et humaine d'une valeur particulière.
Si le peuple élu n'accepte pas cet effacement au profit de la mission, il perd tout simplement son caractère d'élection pour la raison bien simple que l'orgueil du groupe l'emporte sur l'intelligence et le sens de la mission, le dévouement et l'abandon à la mission.
En général les peuples élus le sont pour recevoir une vérité, laquelle vérité est dispensée par un homme né et élevé parmi les élus. Ces élus ont pour devoir de reconnaître le messager et de s'éparpiller ensuite pour dispenser le message. Le message, encore une fois, n'est bien dispensé que si le porteur s'efface et disparaît au profit de ce qu'il propage.
En général un caractère spirituel s'attache à la notion de peuple élu. Une petite minorité qui constitue ce peuple obéit à des règles particulières de vie pour être à même de reconnaître parmi les siens le messager capable de révéler quelques vérités au monde. Le peuple juif a été un peuple élu tant qu'il a constitué le berceau de Jésus et il a perdu son caractère d'élection quand, en partie, il a discuté le caractère messianique de Jésus. Son caractère d'élection a été alors remplacé par un phénomène de dualité accentuée, dualité venue de la croyance en un caractère d'élection, d'une part, et du refus de reconnaissance de la raison révélée de ce caractère électif pour conserver une personnalité accentuée et renforcée au détriment de l'effacement devant le service. Ce phénomène de dualité et intéressant car, dans l'humanité actuelle, la dualité est le propre de tout être pensant, et une dualité accentuée entraîne des tensions internes d'une telle violence qu'elles signalent et affirment, par l'excès, toute la gamme des problèmes que peut se poser un cerveau humain, organe du mental et souvent incapable de dépasser ces données mentales bien qu'aspirant à le faire.
Le problème d'élection que se posait 1'Allemagne, en le croyant résolu, était un problème matériel qui se voulait matériel par certains cotés ; il avait trait à la race et il découlait des faits: dans un certain secteur géographique, dans certaines conditions et pour certaines raisons, du fait d'une évolution scientifique et inhumaine, une race supérieure se développait. Il semblait logique à cette race supérieure de guider, de dominer les races inférieures qui peuplaient le reste de l'Univers. Cela pouvait être matériellement concevable, et l'on pouvait admettre logiquement et matériellement une race possédant des caractéristiques physiques données et des caractéristiques morales et intellectuelles correspondantes.
C'était possible, ce n'était pas certain. Pour que ce soit certain, il eut fallu pouvoir renier et éliminer des notions que la science pure peut, à la rigueur, éliminer et renier, mais que l'angoisse humaine, inconsciemment reliée à certaines réalités, ne peut pas négliger. Je ne vous dirai pas que les êtres ont une âme, pour la bonne raison que cela ne veut rien dire et que cette âme, psyché, qui peut être saisie et appréhendée par la science, relève du domaine psychologique et appartient encore pleinement au domaine matériel. Disons tout de suite qu'il y a des données matérielles, d'autres qui le sont moins, pour relever du mariage des données matérielles et spirituelles, et d'autres purement spirituelles. Ces valeurs ne sont jamais pures parce qu'il n'y a pas de dissociation, possible entre matériel et spirituel, mais une tournure du mental humain qui reconnaît ou ne reconnaît pas les valeurs spirituelles ou qui refuse, tantôt les valeurs matérielles, tantôt les valeurs spirituelles.
Dès qu'on admet l'existence de valeurs spirituelles sans dissocier celles-ci des valeurs matérielles, on doit tenir compte de la qualité de l'individu qui habite un corps, cet individu ne pourra être conscient que de son corps, c'est-à-dire que de ce qui peut être enregistré et traduit par ce corps, mais cet enregistrement et cette traduction entraîneront des déductions propres à la nature de l'individu. Il n'y a pas dans le monde des millions d'individus supérieurs. Une race élue n'est pas une race supérieure, elle peut être tout au plus une race pure qui comporte, à chaque génération, un certain nombre d'individus de valeur, de très grande valeur même, capables d'orienter vers son destin cette race pure et réceptive. Elle peut se signaler par son mode de vie ; elle ne peut pas essaimer pour la bonne raison que par l'essaimage, elle perd son caractère de pureté et de réceptivité. Étant donné les mélanges qui ont existé depuis le départ de la race aryenne, il ne peut y avoir que des rameaux isolés de cette race pure proto-aryenne partie à l'origine du Cachemire d'une part, et des bords du Gange d'autre part. Il peut y avoir des îlots témoins, il ne peut pas y avoir de race entière. Il est certain qu'un peuple riche d'un certain passé, fier d'une certaine évolution, peut posséder une majorité d'individus de valeur qui ont choisi de venir s'incarner là. Mais ce qui met en échec les conceptions sociales allemandes, c'est que ce pourcentage (et cela relève de simples statistiques) d'hommes de génie (savants, peintres, musiciens, littérateurs, etc.) dans la race juive est supérieur au pourcentage de génies équivalents en France, en Allemagne, en Angleterre. À moins d'admettre que le génie représente une décadence, et aucun de vous ne pense cela ici, il faut admettre que, quel que soit le caractère de malédiction qui s'attache à une race, cela n'empêche pas la qualité d'une partie des individus qui la composent. Or, c'est cette part qui fait la grandeur d'un pays, qui en affirme la vitalité et qui en provoque l'évolution. Mais ce qui fait généralement l'infériorité d'un pays est la même chose qui fait l'infériorité d'un homme, c'est son caractère de dépendance. Or, il se trouve que celui qui éprouve le besoin de dominer n'est pas libre, soit-il peuple ou individu, car ce besoin de domination signifie un besoin d'affirmer sa puissance et de découvrir les preuves effectives de cette puissance pour effacer un manque d'assurance, une incompréhension ou pour obtenir une revanche, un sentiment de compensation. Celui qui tend à dominer - il importe peu qu'il s'agisse simplement du monde ou de son voisin - est déjà l'esclave de son sentiment de domination. Et esclave de ce sentiment, il l'est de ce qu'il domine et opprime. Ainsi le raciste oppresseur est esclave de l'opprimé, car il a besoin de cet opprimé pour être l'oppresseur, et comme il est l'oppresseur parce qu'il n'est pas sûr de lui, il a peur de celui qu'il opprime et, sans le savoir, il essaie de transformer en complexe de supériorité ce qui est, en fait, un complexe d'infériorité. Un être vraiment humain, et un peuple constitué et mené par des êtres vraiment humains, indépendamment de tout souci de race, de tout souci de croyance, de tout souci d'origine, ne voit jamais qu'un problème humain qui se pose partout, tente de résoudre ce problème individuellement ou socialement, mais n'envisage jamais des problèmes arbitraires qui sont très étrangers à ce que l'être est en réalité, qui sont très superficiels et ne touchent jamais le problème fondamental de l'homme, ni ses besoins, ni son évolution. Le sectarisme est une marque de ces problèmes arbitraires résolus arbitrairement. Le fait d'admettre comme vrai ou valable une seule race ou une seule religion, ou un seul type d'existence, conduit les hommes ou les peuples à oublier le problème humain, à limiter leur horizon, à s'enfermer dans une théorie fausse et à devenir prisonniers de cette théorie. Cela entraîne la fermeture de l'intelligence et du cœur, et cela a souvent une influence fâcheuse pour la suite de l'évolution des peuples.
On a pu voir, pendant la guerre, que parmi les meilleurs officiers allemands au caractère le plus chevaleresque, se trouvaient les émigrés français devenus allemands depuis la révocation de l'Edit de Nantes. Une part de la force allemande est donc venue de la réaction au sectarisme français. Si les persécutés ne se retournent pas toujours contre les persécuteurs, il est certain que les persécutés de valeur peuvent aller exercer leur valeur ailleurs et favoriser l'évolution d'autres lieux que ceux qui les ont rejetés. Tous les problèmes de sectarisme, qu'ils soient raciaux, religieux ou nationaux peuvent se résoudre en un seul problème, un problème de liberté. Si les hommes sont libres, ils ne sont pas conditionnés par des haines mesquines, ils n'ont pas besoin non plus de dépendre d'un mythe racial ou religieux ou national, et d'opérer sur ce mythe un transfert de responsabilité pour être sûrs de leur valeur. Ils n'ont pas besoin de preuves et ne cherchent pas de preuves dans des facteurs de limitation. Mais le problème de la liberté, pour s'étendre à un peuple, doit commencer chez ces individus, et pour ceux qui comprennent et le sens et la nécessité de cette liberté, il n'y a pas un instant à perdre, il faut tout rejeter, se savoir rien, et identifier à tout moment ce rien à toutes choses présentes pour comprendre toute chose et connaître sans préjuger.
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Conférences & Articles de Presse
A simple titre d'illustration.
ROYAUME DE L'HOMME DANS L'EMPIRE COSMIQUE
Simple exemple d'une annonce d'une de ses conférences publiques, En 1959 à Nancy.
…/…
Simples exemples de titres parus dans des revues de 1946 :
L'INTELLIGENCE SAUVEGARDE DE LA PAIX - A. KARQUEL
- FRANCE/ LA REVUE DE L'UNION FRANCAISE No 1 - 01/03/1946
MISSION DE LA FRANCE PAR ANDRE KARQUEL Cf. ci-dessous
- FRANCE/ LA REVUE DE L'UNION FRANCAISE No 2 01/04/1946
…/…
MISSION DE LA FRANCE
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OYEZ DEVANT UN PLANISPHÈRE; votre regard sera attire par un petit hexagone incrusté dans la physionomie de notre globe; un petit hexagone harmonieusement équilibré dans lequel se jouent des lignes souples et élégantes: une figure qui n'a point sa pareille de l'Occident à l'Extrême‑Orient, du Septentrion au Midi; une figure que des dieux telluriques ont dû dessiner amoureusement. Elle semble un pôle d'attraction, cette figure placée sur la ligne médiane du monde. Un centre géographique qui capte les ondes universelles pour nourrir son rayonnement. Cette figure, c'est la France au front de laquelle brille un oeil cyclopéen: Paris.
Un pôle d'attraction disons‑nous! Romains, Scythes, Germains, Vikings, Anglo‑Saxons, Sarrasins, vinrent abreuver de leur sang cette terre privilégiée. Et, de cette communion de chair, l'esprit universel se transfigura. Le XllIe siècle devait le magnifier en dotant Paris d'une Université, incontestablement
la première université d'un monde qui recherchait son unité par la coopération intellectuelle. Des hommes d'élite, de Belgique, d'Allemagne, d'Italie, d'Angleterre, vinrent y professer leurs sciences, y développer leur éloquence. Par l'Occitanie, la culture grecque et la culture arabe pénétrèrent le pays.
La France allumait son flambeau aux feux universels de l'esprit et son flambeau devait répandre sa lumière sur le monde. Ainsi la France était spontanément chargée de guider les peuples vers des voies civilisatrices et sa mission s'incarna dans un amour profond de l'humanité. La France découvrit le Dieu vivant en aimant l'homme, l'homme réel, avide de connaître, de mesurer, d'ordonner; l'homme constructeur d'édifices impérissables, ambitieux de créer un monde à son image, l'homme libre enfin dans la vie inconditionnée. Elle voulait que, par la raison, l'homme embrassât toutes les données de l'expérience, de l'intuition et du sentiment.
Déjà Abelard, dans un de ses ouvrages, le « Sic et non » conseillait le doute méthodique pour découvrir avec sécurité le chemin de la vérité. Par ailleurs il disait: «Le pouvoir de lier et de délier n'appartient qu'aux dignes : le pénitent peut quitter son supérieur indigne pour chercher un meilleur médecin de l'âme». Ce qui conférait à l'homme une indépendance qu'on tendrait, de nos jours, à lui ravir.
Plus tard, sur la colline de Montmartre, naissait une notion nouvelle, révolutionnaire; une notion qui voulait que l'homme fût jugé sur ses intentions et non point sur les faits. Puis au xvIIe siècle, Descartes donnait au monde la rigueur de sa méthode, A sa suite, Montesquieu, raisonnable et passionné, inspirait l'esprit révolutionnaire fleurissant parmi les philosophes du xvIIIe siècle, et la grande révolution éclata : la grande révolution qui portait dans son sein le foyer resplendissant des valeurs éternelles, éternelles parce qu'elles consacraient la grandeur de l'homme, de l'homme, mesure de toute chose. Le mot « Grandeur » ne doit pas évoquer des idées de puissance, d'apparat, mais l'idée d'un épanouissement spirituel.
Le 26 août 1789, l'Assemblée Nationale votait la « Déclaration des Droits de l'homme et du citoyen ». Déclaration que le monde devait accueillir avec enthousiasme et ferveur; déclaration qu'il serait sage aujourd'hui de méditer pour, s'évadant de la confusion générale et du tourbillon des passions, retrouver le sens même de la mission de la France.
«Les représentants du peuple français, constitués en Assemblée Nationale, considérant que l'ignorance, l'oubli ou le mépris des droits de l'homme sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des gouvernements, ont résolu d'exposer, dans une déclaration solennelle, les droits naturels, inaliénables et sacrés de l'homme; afin que cette déclaration constamment présente à tous les membres du corps social, leur rappelle sans cesse leurs droits et leurs devoirs; afin que les actes du pouvoir exécutif pouvant être à chaque instant comparés avec le but de toute institution politique, en soient plus respectés; afin que les réclamations des
citoyens, fondées désormais sur des principes simples et incontestables, tournent toujours au maintien de la constitution et du bonheur de tous ».
Quel sens admirable de l'Universel! Comment le monde aurait‑il pu ne pas s'émouvoir! Enfin, l'on proclamait que la contrainte, l'oppression, étaient bannies des sociétés humaines. On proclamait que les hommes naissaient libres et égaux en droit! Que nul homme ne devait être inquiété pour ses opinions, même religieuses. Que la libre communication des pensées et des opinions était un des droits les plus précieux de l'homme... que si la garantie des droits de l'homme et du citoyen nécessitait une force publique, cette force était donc instituée pour l'avantage de tous et non pour l'utilité de ceux à qui elle était confiée.
La France installait l'homme enfin dans le royaume de sa liberté essentielle. La liberté qui consistait à pouvoir faire «tout ce qui ne nuit pas à autrui ». La liberté qui donnait l'essor au génie. La fructification des initiatives individuelles devait donner à l'humanité les instruments de sa prospérité et un nouvel épanouissement des sciences, des lettres et des arts. Les étrangers, dans un élan irréfutable d'amour, disaient : la France est notre seconde patrie.
La France généreuse, belle par son harmonie, maîtresse pleine de cour et d'audace dans la pensée, maîtresse à laquelle on s'unissait sans jamais se ligoter, s'aveugler; sans jamais perdre le self‑contrôle de sa personnalité; maîtresse aux dons multiples que Minerve couronnait; maîtresse accueillante et bonne, joyeuse et distinguée, que les hommes sensibles à son charme, à sa culture exceptionnelle, visitaient avec tendresse et respect. Ses adversaires mêmes, qui la combattaient par intérêt, l'admiraient. Ils l'admiraient, malgré leurs tentations égoïstes, parce que la France générait des idées d'ordre, de justice et de grandeur morale.
En 1790, aux fêtes du Champs de Mars, des pancartes étaient dressées. L'une d'elles disait notamment: « Vous chérissez la liberté, vous laposséde maintenant; montrez‑vous digne de la posséder. » Cela, non‑seulement s'adressait au peuple français, mais à tous les peuples.
Si le monde avait réalisé l'homme de la déclaration des droits, l'homme que la France honorait, nous pourrions croire la mission de la France terminée. Mais le monde, durant ces dernières années, a reforgé, dans un aveuglement obstiné, l'arme du despotisme, sans qu'aucun peuple ‑ pendant que la France se repliait sur sa douleur ‑ ne reprît le flambeau pour le rallumer aux feux universels de l'esprit.
La France doit donc s'en saisir de nouveau pour le dresser, rayonnant au‑dessus des souverainetés nationales et partisanes, afin que les hommes de toute la terre, conscients de leur commune origine, recommencent à espérer.
Non, la mission de la France n'est pas terminée; elle se poursuit et doit favoriser la naissance d'une société universelle dont l'homme sera la pierre angulaire.
ANDRE KARQUEL.
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