TEXTES CHOISIS d'AndrŽ Karquel

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UNE REMARQUE SUR LA FAON DE LIRE

"Comme il est important d'Žcouter avec attention, dans un parfait silence intŽrieur mental, il est Žgalement sage de lire avec un esprit libre de tout conditionnement et non avec un esprit qui ne remarque ou n'enregistre que ce qui entre dans le jeu familier de ses conceptions ou de ses opinions, un esprit qui prte, peu d'attention ce qui lui semble tout d'abord Žtranger ˆ ses habitudes de penser.

Il faut revenir aussi longtemps que cela est nŽcessaire sur ce qui n'est pas compris aux diffŽrents niveaux de la profondeur que cela peut reprŽsenter et ne pas, par ailleurs, enregistrer un clichŽ de ce qu'une lecture d'un texte peut crŽer. Le clichŽ projette un voile sur ce qui est en rŽalitŽ et l'on passe sans comprendre, puis sans dŽcouvrir."

 

 

 

Lire et relire

"Lire et relire, c'est continuellement dŽcouvrir; ce n'est pas rŽpŽter. RŽpŽter vous cristallise parce que l'on s'en satisfait. Vous ne cesserez pas de faire des dŽcouvertes si vous restez toujours ouvert: sans prŽjugŽ, sans opinion et sans jamais penser que vous tes arrivŽ."

 

 

 

 

 

 

 

CONFORT DE LECTURE ? ÉÉ "AUGMENTER LA TAILLE DU TEXTE" [1]

 

Avertissement

Ces textes ont ŽtŽ rŽalisŽs dÕaprs des feuillets dactylographiŽs anciens, parfois de mauvaise qualitŽ, gr‰ce ˆ un logiciel de reconnaissance optique de caractres. MalgrŽ le soin apportŽ ˆ ce travail, il peut subsister des coquilles ; le lecteur voudra bien nous en excuser.

 

 

contenu

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UNE REMARQUE SUR LA FA‚ON DE LIRE

LIRE ET RELIRE

 

 

 

CITATIONSÉau fil des lectures

La vŽritŽ

LibŽrŽ de la peur

un labyrinthe

É

(En gras les expressions-clŽ : 30 000 ans d'Histoire ! ; Éau dŽpart de toute culture ; Au bord du lacÉ ; AviditŽ ; chrŽtien et musulman ; civilisation est mise en Žchec ; Effet et cause ; ƒthique et morale ; la civilisation actuelle, en cours de dŽcomposition,É ; La connaissance d'un monde disparu ; La vŽritŽ ; La vigilance ; Le complexe de peur ; Le flambeau de la tradition ; Le paradoxe ; Le sens de l'Histoire ; Le sens fugitif d'un mot ; Le vrai mŽditant ; les formes transitoires ; Les mots ; l'esprit libre ; L'Europe ; L'Europe et l'Afrique ; l'historien ignore les causes occultesÉ ; L'humanisme ; l'Intelligence pure ; L'Islam avait rŽveillŽ l'‰me endormie des EuropŽens ; PacifiŽs ! ; prise de conscience ; souvenir et mŽmoire ; Une civilisation ; une civilisation mŽditerranŽenne ; Une nouvelle civilisation ).

 

 

EXTRAITS DE COURRIERS

Quelques pensŽes extraites de la correspondance d'AndrŽ Karquel entre 1950 et 1968

(En gras les mots-clŽ : niveau, pardonner, silence intŽrieur, magicien, innover, ambition , marche vers l'Esprit , enthousiasme, sŽrŽnitŽ, ætre prŽsent, lire, relire, succs, habitude, La vigilance, MŽditer, Se libŽrer de soi , rigueur, Ne faiblissez jamais, tre prŽsent, jeu, meilleur, La prise de conscience, , plaindre , 2 voies, extirper les racines , InitiŽ, chakras, rŽincarne, souffrance, repos de l'esprit , sagesseÉ)

 

POéMES

Mon cÏur

J'ai donnŽ mon cÏur

Prire

 

 

PAPIERS DES ENTRETIENS Thmes de l'a ˆ l'w :

CONNAISSANCE DE SOI,DU SOI, Psychologie, Psychologie ŽsotŽrique

Moi, je

COMPLEXE DE PEUR

1r texte LE COMPLEXE DE PEUR

2e texte Connaissance du complexe de Peur

confrontŽ avec la prise de conscience faite en Žtudiant le Moi... Je.,..

3e texte COMPLEXE DE PEUR

LA PATIENCE

ma”trise de soi (On imagineÉque l'on s'Žloigne en partant en arrire, ˆ reculonsÉ)

Le mental, dur obstacle Ë franchir

INDIVI – DUALITƒ

La mƒmoire psychologique

 

 

 

SPIRITUALITƒ

La spiritualitŽ

 

YOGA

COURTE COMMUNICATION SUR LE SILENCE

et la CONCENTRATION ou la MƒDITATION

raja-yoga ENTRETIEN-XX DU 22 MARS 1957

JNANA-yoga ENTRETIEN - XXII DU 16 MAI 1957

CIVILISATION

Allemagne

RŽflexions sur l'Allemagne en 1952(Cahier de notes)

CAUSERIE Ë DES ALLEMANDS

 

 

ConfŽrences & Article de Presse

 

MISSION DE LA FRANCE PAR ANDRE KARQUEL

- FRANCE/ LA REVUE DE L'UNION FRANCAISE No 2 01/04/1946

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

CITATIONS Éau fil des lectures

Citations extraites au fil des lectures et mise en forme par l'Žditeur.

 

 

Connais‑toi toi‑mme et tu conna”tras l'univers et les dieux.

 

 

 

"La vŽritŽ dŽgagŽe de toute chose

est la puissance qui installe la paix

dans les cÏurs" PrŽmices d'une civilisation nouvelle

                                        

 

 

"L'homme libŽrŽ de la peur possde dŽjˆ la clŽ

qui lui permettra de sortir de sa prison".

 

 

 

un labyrinthe

P

arce que nous ignorons ce qu'est la vie nous sommes devant un ab”me dans lequel il nous faut descendre. Nous sommes devant un labyrinthe dans lequel il nous faut nous introduire. Ce labyrinthe est celui de notre psychŽ o nous redoutons de rencontrer le Minotaure: notre orgueil qui nous isole; notre Žgo•sme qui nous enferme.

Le duel est diabolique, avons-nous dit.

Il y a deux tres dans l'homme: l'tre vrai et l'artificiel. L'tre vrai est impliquŽ dans un corps ˆ deux dimensions: l'une est quantitative, l'autre est qualitative. Ces deux dimensions sont celles de l'tre artificiel qui recouvre l'autre. C'est ˆ la libŽration de l'tre vrai que l'Ïuvre de l'homme prend son caractre noble et ŽlevŽ.

Si dans l'accomplissement de l'Ïuvre de libŽration, nous exerons ponctuellement notre talent , nous mŽritons d'tre des hommes. Quand l'Ïuvre est achevŽe, nous sommes des dieux." L'alchimiste du nouvel age

 

 

 

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(En gras les expressions-clŽ : 30 000 ans d'Histoire ! ; Éau dŽpart de toute culture ; Au bord du lacÉ ; AviditŽ ; chrŽtien et musulman ; civilisation est mise en Žchec ; Effet et cause ; ƒthique et morale ; la civilisation actuelle, en cours de dŽcomposition,É ; La connaissance d'un monde disparu ; La vŽritŽ ; La vigilance ; Le complexe de peur ; Le flambeau de la tradition ; Le paradoxe ; Le sens de l'Histoire ; Le sens fugitif d'un mot ; Le vrai mŽditant ; les formes transitoires ; Les mots ; l'esprit libre ; L'Europe ; L'Europe et l'Afrique ; l'historien ignore les causes occultesÉ ; L'humanisme ; l'Intelligence pure ; L'Islam avait rŽveillŽ l'‰me endormie des EuropŽens ; PacifiŽs ! ; prise de conscience ; souvenir et mŽmoire ; Une civilisation ; une civilisation mŽditerranŽenne ; Une nouvelle civilisation ).

 

 

ƒthique et morale

Le problme Žthique trouble les tres qui s'intŽressent ˆ la spiritualitŽ. Il ne s'agit pas d'tre Žtranger ˆ la morale, de vivre en dehors de la morale, mais il importe de vivre au-delˆ du problme moral. Car celui qui se pose un problme moral rŽvle dŽjˆ par lˆ qu'il n'est pas spontanŽment vertueux et qu'il aspire ˆ la vertu en raison d'un besoin. La tragŽdie cosmique de la conscience, p. 34

 

 

AviditŽ

Quand vous voulez tre mieux, faire des progrs, aider votre prochain, vous passez ˆ c™tŽ de ce que vous appelez l'initiation, sans trop savoir le sens exact du terme. Vous tes en Žtat d'aviditŽ. La tragŽdie cosmique de la conscience, p. 36

 

 

Effet et cause

L'homme fait de l'effet une cause dont il tire des effets, ce qui fait de lui un responsable des ŽvŽnements existentiels. La tragŽdie cosmique de la conscience, p. 48

 

Le vrai mŽditant

le vrai mŽditant ne cesse pas de mŽditer et que cela implique une attitude intŽrieure ouverte constante qui le fait rayonner et le rend, non plus satisfait de lui, mais heureux. La tragŽdie cosmique de la conscience, p. 82

 

La vigilance

L'homme est vigilant s'il est mentalement libre. Il regarde alors toute chose et l'ensemble des choses qui l'en­tourent comme elles se prŽsentent dans leur rŽalitŽ non recouvertes de prŽjugŽs, sans idŽe prŽconue, et cela spon­tanŽment, sur l'instant. Qu'il ne compte pas sur le temps pour clarifier son regard, car le temps entretient l'habitude et perpŽtue la fausse vision qu'il a des choses et de lui­mme. C'est directement et tout de suite qu'il doit voir toutes choses, sans faire intervenir une interprŽtation conventionnelle, car il n'y a pas de raison qu'il puisse les mieux voir le lendemain. Demain est toujours demain et non aujourd'hui ; c'est ˆ l'instant et ˆ l'instant seul que l'on voit, si l'on ne se met pas un bandeau sur les yeux. La tragŽdie cosmique de la conscience, p. 106

 

 

 

 

* * *

 

Éau dŽpart de toute culture

La connaissance de l'homme doit tre au dŽpart de toute culture. Car il n'y a pas de vŽritable culture si ˆ sa base l'homme ne conna”t pas son essence et toutes ses virtualitŽs. PrŽmices d'une civilisation nouvelle p. 43

 

 

l'esprit libre

" c'est l'esprit libre qui doit Žclairer le milieu et non le milieu influencer l'esprit. Premices d'une civilisation nouvelle PrŽmices d'une civilisation nouvelle p. 44

 

 

prise de conscience

La prise de conscience est efficace quand elle est rŽelle — parce qu'elle a une action sur les neurones, sur l'appareil cŽrŽbral entier et sur le centre cardiaque.

L'homme peut, par une pratique quotidienne dans l'existence, une attention de tous les instants, observer ses rŽactions et dŽcouvrir leur cause profonde. Il prend conscience ainsi de ses Žtats psycho‑somatiques, des habi­tudes contractŽes dans un milieu, des prŽjugŽs et des conditionnements divers. PrŽmices d'une civilisation nouvelle p. 44

 

 

souvenir et mŽmoire

Toute expŽrience totalement comprise, totalement vŽcue, ne laisse plus de trace importune. La conscience a fait son Ïuvre en temps voulu.

Il y a lieu de ne pas confondre dans ce cas souvenir et mŽmoire.

Si le souvenir est la reprŽsentation d'un fait passŽ, la mŽmoire est le magnŽtophone qui l'a enregistrŽ. PrŽmices d'une civilisation nouvelle p. 58

 

 

L'humanisme

L'humanisme estime l'homme avant tout, de l'es­clave au patricien ; quand celui‑ci prouve ses qualitŽs d'homme et se veut digne de l'humanisme avec tout ce que cela comporte d'harmonieux, de vrai, d'intelligent, de bon et de beau. PrŽmices d'une civilisation nouvelle p. 85

 

 

l'historien ignore les causes occultesÉ

         L'Histoire est un squelette habillŽ ˆ la mode du temps de l'historien, mais dŽpourvu de chair et de sang, et d'‰me vŽritable parce que l'historien ignore les causes occultes qui dŽterminent ainsi les hommes ˆ se conduire de mme faon depuis le dŽbut des temps dits historiques (personne ne prŽtendant conna”tre les temps qui les ont prŽcŽdŽs). PrŽmices d'une civilisation nouvelle p. 106

 

Le flambeau de la tradition

Le miracle grec !... L'Europe l'a prolongŽ. [É] EuropŽens, nous portons le flambeau de la tradition. Ne mŽconnaissons pas, par inconscience, de quoi cette tradition est faite, si nous voulons mener ˆ bien notre mission qui consiste ˆ transmettre ce que nous avons reu et que nous avons enrichi de notre expŽrience. PrŽmices d'une civilisation nouvelle p. 129

 

Au bord du lacÉ

Au bord du lac, je regarde le ciel que des nuages ensoleillŽs occupent partiellement ; je me sers de leurs volumes pour modeler, de faon imaginaire, la carte du monde, tel que ce monde m'appara”t aujourd'hui.

C'est curieux, je ne vois plus que trois continents ˆ ce monde. PrŽmices d'une civilisation nouvelle p. 131

 

 

[30 000 ans d'Histoire !]

Notre his­toire qu'il faut faire remonter assez loin dans le passŽ pour bien comprendre ce qu'elle signifie. Celle qu'il nous faut conna”tre pour discerner, sans erreur, ce que le destin attend de nous pour obŽir ˆ la loi qui est notre loi pour rŽpondre aux impŽratifs constants qui sont ceux de la Vie.

Il faut remonter assez loin dans le passŽ, dis‑je. Il faut prendre conscience que du fond de ce passŽ, trente mille ans se sont dŽversŽs sur le cours ondoyant du temps, formant un fleuve de tradition qui charriait les eaux renouvelŽes de l'existence. Le long du cours majes‑

tueux de ce fleuve, les esprits des peuples sŽmites Žtaient fŽcondŽs : Egyptiens, ChaldŽens, PhŽniciens, Juifs, Arabes... PrŽmices d'une civilisation nouvelle p. 133

 

 

civilisation est mise en Žchec

Une civilisation est mise en Žchec par ceux qui la dŽtournent de son courant ascen­sionnel en dŽveloppant les attraits qu'elle peut offrir ˆ leur aviditŽ, ˆ leur sensualitŽ. PrŽmices d'une civilisation nouvelle p. 145

 

 

Le sens de l'Histoire

Les empires disparaissent les uns aprs les autres. Mais leur t‰che est remplie lorsqu'ils lguent ce qui fait la seule richesse de l'humanitŽ.

C'est lˆ qu'il faut sans doute chercher le sens de l'Histoire. PrŽmices d'une civilisation nouvelle p. 163

 

 

La connaissance d'un monde disparu

La connaissance d'un monde disparu n'est valable­ment abordŽe qu'ˆ partir du moment o la loi dont dŽpend l'Žvolution des choses est reconnue, et que son action est dŽcouverte. Les choses alors ne sont plus simplement rŽfugiŽes inertes dans notre mŽmoire, mais apparaissent fluides et vivantes sous l'effet de notre apprŽhension continuellement active. Nous ne sommes plus alors ten­tŽs d'opposer l'Žcran d'une image conservŽe dans le bric­ˆ‑brac de la mŽmoire ˆ ce que nous abordons sur le che­min de l'existence qui est neuf, toujours neuf parce que toujours renouvelŽ. PrŽmices d'une civilisation nouvelle p. 166

 

Les mots

Il faut dire que les mots ont une mobilitŽ dŽconcer­tante. Ils se dŽplacent dans la pensŽe pour orienter ce qui en est l'objet selon une perspective particulire. Le mme mot a des couleurs variables, des nuances presque insaisissables. C'est pourquoi, il est nŽcessaire d'avoir l'esprit libre et une intelligence fluide pour percevoir le sens fugitif d'un mot qu'une pensŽe vous transmet. Eh bien, le mot Žvolution est vivant parce qu'il Žvoque jus­tement le mouvement que la vie emprunte pour multi­plier ses crŽationsÉ PrŽmices d'une civilisation nouvelle p. 180

 

la civilisation actuelle, en cours de dŽcomposition,É

         Une technicitŽ exagŽrŽment poussŽe favorise une production de plus en plus massive de cho­ses utiles et superflues indiffŽremment, et qu'il faut ˆ tout prix Žcouler ˆ peine de catastrophe. Il est question ici de catastrophe Žconomique, financire et sociale. Catastrophe qui peut avoir d'ailleurs de graves rŽpercus­sions politiques. Par consŽquent, catastrophe qui Žprou­verait l'humain, puisque la civilisation actuelle, en cours de dŽcomposition, a liŽ le sort de l'homme ˆ la compta­bilitŽ qui rgle les Žchanges Žconomiques et financiers et mŽconna”t la loi de la Vie qui inspire gŽnŽrositŽ, dons gracieux et manifestation de l'intelligence extra‑terrestre. La rgle comptable, ne l'oubliez pas, est observŽe ˆ l'Est comme ˆ l'Ouest. L'Est et l'Ouest, concurremment, peut­-on dire, revendiquent hautement le privilge d'amŽlio­rer cet Žtat de choses existant. Selon leurs prŽvisions, la machine sera de plus en plus puissante ; son mouve­ment, s'accŽlŽrant sans cesse, accŽlŽrera sa marche aveu­gle, somnambulique, entra”nant la sociŽtŽ humaine dans des excs d'aviditŽ incontr™lŽe. La crainte qu'une catas­trophe survienne plane sur le monde, comme si l'homme Žtait Žtranger ˆ toute participation de sa part ˆ l'Ïu­vre qui dŽtermine son destin. PrŽmices d'une civilisation nouvelle p. 188

 

 

 

* * *

L'Europe

L'Europe — regardons autour de nous — est encore, pour un temps, sans rivale. C'est pourquoi elle peut dire, sans craindre de se tromper : ma civilisation vaut encore pour ce monde qui rompt toutes les amarres et vogue sur un ocŽan qu'agite une tempte de passions.

         É Car ce qui fait la grace et le charme de l'esprit europŽen, ce qui fait de l'europŽen un homme de bonne compagnie, malgrŽ ses fautes rŽcentes, c'est qu'il s'est nourri, durant de nombreux sicles, de ce suc savoureux que reprŽsentent la culture grecque et la beautŽ attique.

islam et chrŽtientŽ p.10

 

L'Europe É"un temple o peuvent se recueillir les reprŽsentants lŽgitimes d'une vŽritable rŽpublique des peuples, d'une rŽpublique d'o les dŽmagogues (cette ivraie de la jungle politique) sont rejetŽs, parce que les menteurs en sont exclus."

         É Dire la vŽritŽ, c'est d'abord savoir la dŽgager de toute chose.

         La vŽritŽ, dŽgagŽe de toute chose, est la puissance qui installe la paix dans les cÏurs.

islam et chrŽtientŽ p.12

les formes transitoires

Je ne suis pas pessimiste parce que je ne suis pas attachŽ aux formes que je sais transitoires.

islam et chrŽtientŽ p.14

 

L'Europe et l'Afrique

L'Europe et l'Afrique ne sont pas sŽparŽes par la MŽditerranŽe comme on le croit. La MŽditerranŽe n'a pas de marŽe. C'est un lac, un grand lac mis au service d'une grande famille humaine.

islam et chrŽtientŽ p.14

 

 

Une civilisation

Une civilisation en plein Žclat est donc un foyer vif de lumire spirituelle.

islam et chrŽtientŽ p.19

 

Observons, en passant, qu'une civilisation qui dŽcline est une civilisation mise en Žchec par ceux qui la dŽtournent de son courant ascensionnel en dŽveloppant les attraits qu'elle peut offrir ˆ leur aviditŽ, ˆ leur sensualitŽ. Par cette mise en Žchec, la civilisation voit son moule se disloquer. La dislocation du moule crŽe le dŽsarroi dans les esprits, et ces esprits cherchent un refuge dans la religion. Cette religion peut offrir un nouveau moule ˆ l'aspiration spirituelle civilisatrice qui est de valeur mystique; et c'est ainsi qu'on peut constater ce retour constant aux grandes traditions religieuses chaque fois que l'ordre politique et social subit une crise de dŽgradation. Quand l'esprit dŽpasse le cadre temporellement donnŽ ˆ la religion, le triomphe sur l'Žchec lui assure la vue lucide de ce que la civilisation tente de reprŽsenter ici‑bas. Ce phŽnomne se manifeste rŽgulirement au cours de l'Histoire.

islam et chrŽtientŽ p.27

chrŽtien et musulman

         C'est donc un mme coeur — un mme esprit — qui chante la Seigneurie CŽleste de l'homme ; une mme voix qui est celle du chrŽtien et du musulman ; une mme source qui sourd de la grande tradition spirituelle de l'humanitŽ.

islam et chrŽtientŽ p.29

 

l'Intelligence pure

Quand l'intellect n'est pas assaini par le souffle de l'Intelligence pure qui a son sige dans le cÏur, le gožt de l'homme se corrompt et il a un penchant de plus en plus prononcŽ pour la pensŽe faisandŽe, comme certains amateurs de gibier prŽtendent qu'il n'est rien de meilleur ˆ consommer qu'une bŽcasse quand elle est en dŽcomposition.

islam et chrŽtientŽ p.32

 

Le paradoxe

Il ne faut pas ignorer que le paradoxe est semblable ˆ une camŽra qui
enregistrerait une scne non destinŽe ˆ tre connue. Quand elle est projetŽe
sur l'Žcran, cette scne, ˆ la lumire crue des faits, l'on est fortement surpris de dŽcouvrir ce qu'elle rŽvle.

islam et chrŽtientŽ p.55

 

L'Islam avait rŽveillŽ l'‰me endormie des EuropŽens

Une autre de ces consŽquences fut cette extraordinaire Renaissance qui fit Žclore l'esprit franais promis ˆ une floraison exubŽrante et qui amena la grossiretŽ barbare ˆ se transformer en subtilitŽ. Et cela, il faut s'en souvenir, parce que l'Arabe nomade avait vŽhiculŽ dans son esprit les divines rŽsonances de la culture orientale et grecque; parce que l'Islam dans son exaltation, avait rŽveillŽ l'‰me endormie des EuropŽens.

islam et chrŽtientŽ p.57

 

Le complexe de peur

         Autrefois, un psychologue franais, Georges Dumas, s'Žtait entretenu, par lettre, avec Freud, du complexe de peur. Georges Dumas prŽtendait que ce n'Žtait pas un complexe de sexualitŽ qui dŽcidait de la majeure partie des refoulements, mais que d'aprs ses observations, il s'agirait plut™t d'un complexe de peur.

islam et chrŽtientŽ p.69

Le monde crŽŽ, tel qu'il est conu dans les Upanishads, n'est pas seulement le monde que notre science moderne soumet ˆ l'investigation des savants et des chercheurs. Il y a, dans cette crŽation, un monde Žmotionnel et aussi un monde intellectuel, car les choses ont ŽtŽ dŽfinies avant d'tre crŽŽes, nommŽes subjectivement avant d'tre objectivŽes.

              Cette peur est consŽquence directe de l'aviditŽ, de la volontŽ de possŽder dans le domaine des idŽes, et la crŽature qui fait l'objet de cette peur, pour mieux retenir l'intellection, s'enferme dans son orgueil, se refuse ˆ rŽviser l'idŽe, et, par ce refus, devient sectaire, d'un sectarisme orgueilleux.

On voit gŽnŽralement l'orgueil, on voit gŽnŽralement le sectarisme, et l'on nŽglige, assez couramment, la peur intellectuelle qui est ˆ l'origine de cet orgueil.

islam et chrŽtientŽ p.70

 

Une nouvelle civilisation

Roger BaconÉ MŽditant, observant, expŽrimentant, il rve d'une grande rŽforme scientifique, il projette de bouleverser son Žpoque et d'ouvrir une large voie ˆ une nouvelle civilisation.

É Il ouvre une large voie ˆ la civilisation qui s'annoncera trois sicles plus tard, mais que pour l'instant, un monde entŽnŽbrŽ ne voit pas.

islam et chrŽtientŽ p.73-74

 

PacifiŽs !

Ah ! que les hommes sont proches les uns des autres et combien ils sont stupides de se croire sŽparŽs (voyez o aboutissent les croyances) parce qu'ils ne parlent pas la mme langue, ou parce qu'ils bavardent inconsidŽrŽment de ce qu'ils ignorent et de ce qu'ils ne pourraient se communiquer qu'en se montrant pacifiŽs les uns vis‑ˆ‑vis des autres. Ce qui serait la preuve que la dŽcouverte serait faite. Retenons la parole de saint Augustin : "la recherche de la vŽritŽ cožte plus de paroles que sa dŽcouverte".

islam et chrŽtientŽ p.97

 

Le sens fugitif d'un mot

Il faut dire que les mots ont une mobilitŽ dŽconcertante. Il se dŽplacent dans la pensŽe pour orienter ce qui en est l'objet selon une perspective particulire. Le mme mot a des couleurs variables, des nuances presque insaisissables. C'est pourquoi il est nŽcessaire d'avoir l'esprit libre et une intelligence trs fluide pour percevoir le sens fugitif d'un mot qu'une pensŽe vous transmet. Eh bien, le mot Žvolution est vivant parce qu'il Žvoque justement le mouvement que la vie emprunte pour multiplier ses crŽations. Il est riche d'un contenu en Žternelle transformation. Il est puissant parce qu'en lui l'Žnergie causale est prŽsente lorsqu'on le prononce

islam et chrŽtientŽ p.101

 

une civilisation mŽditerranŽenne

         Un appel ˆ la fraternitŽ doit s'accompagner d'un appel ˆ l'intelligence ; car pour tre fraternel, il faut disposer de la facultŽ de comprendre toutes choses ; il faut disposer d'un esprit libres. Nous ne pouvons pas considŽrer la mise en Ïuvre en commun de tous nos moyens pour donner naissance ˆ une civilisation nouvelle, une civilisation mŽditerranŽenne, sans prendre conscience qu'une civilisation ne reprŽsente pas exclusivement l'application d'un systme Žconomique, d'une organisation technique et scientifique et d'une doctrine sociale et politique ; mme si cette doctrine, chaudement couvŽe, promet de rendre les hommes heureux selon les principes conus par des doctrinaires passionnŽs et gŽnŽreux, mais prisonniers d'un intellect conditionnŽ.

islam et chrŽtientŽ p.104

 

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EXTRAITS DE COURRIERS

RŽalisŽs par l'auteur.

 

Quelques pensŽes extraites de la correspondance

d'AndrŽ Karquel entre 1950 et 1968

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(En gras les mots-clŽ : niveau, pardonner, silence intŽrieur, magicien, innover, ambition , marche vers l'Esprit , enthousiasme, sŽrŽnitŽ, ætre prŽsent, lire, relire, succs, habitude, La vigilance, MŽditer, Se libŽrer de soi , rigueur, Ne faiblissez jamais, tre prŽsent, jeu, meilleur, La prise de conscience, , plaindre , 2 voies, extirper les racines , InitiŽ, chakras, rŽincarne, souffrance, repos de l'esprit , sagesseÉ)

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       Il faut toujours tenter de se mettre au niveau de celui qui vous parle. Il faut prendre sa couleur comme dirait Bouddha.

 

       Il faut toujours pardonner du fond du coeur mais tre ferme. Un Chevalier sait tirer l'ŽpŽe quand cela est nŽcessaire. Il n'a point de haine pour l'adversaire avec lequel il se bat. S'il le blesse, il le soigne avec dŽvouement.

 

 

       L'essentiel est le silence intŽrieur. Si vous Žtiez silencieux intŽrieurement, vous n'auriez pas besoin de vous conna”tre car vous vous reconna”triez.

 

On est magicien quand on EST. Pratiquer la magie, sans æTRE c'est usurper des pouvoirs dont on se sert trs mal, mme en opŽrant d'apparentes guŽrisons.

       Gardez-vous de nourrir le sentiment que vous faites des progrs. Peu ˆ peu, le VRAI s'incorpore dans cette enveloppe de soi qui progresse et qui est satisfait de le constater. Il faut ETRE et non pas comparer ce que l'on Žtait ˆ ce que l'on croit tre devenu.

 

(Suite N¡ 2) entre 1950 et 1968

Dans l'existence, il faut toujours innover. Recueillez-vous au lieu de regarder votre situation; dŽtachez vous d'elle et faites comme si vous aviez ˆ conseiller quelqu'un qui soit dans votre "trs exacte" situation. Que lui diriez-vous ? Le serpent change de peau. La vieille peau reste lˆ. . . . et il s'en va pour une chasse nouvelle.

 

 

La fermetŽ n'exclut pas l'Amour. Il faut tuer l'ambition et vivre comme si l'on Žtait ambitieux, fortement ambitieux. Dans sa puretŽ, c'est difficile ˆ rŽaliser. Mais la vraie Joie, la vraie Vie .... tout est ˆ ce prix.

 

 

La marche vers l'Esprit exige de celui qui l'entreprend la reconnaissance prudente de la route, la mesure de ses forces et leur Žconomie; car la route est pleine de chausse-trappes et celle qu'il faut craindre en premier lieu est l'exaltation incontr™lŽe du marcheur qui veut toucher le but avant d'avoir ŽtudiŽ et compris les rgles de Vie que la marche impose.

 

 

L'enthousiasme est de la terre. La sŽrŽnitŽ est du Ciel. Entre les deux, il faut laisser agir l'humour.

 

 

ætre prŽsent, c'est "æTRE" toujours, mme dans les t‰ches ingrates de l'existence. Fuir la difficultŽ de la t‰che ˆ accomplir sous prŽtexte qu'elle n'est pas "spitituelle" est une Žvasion qui ne conduit pas ˆ la connaissance. Soyez prŽsent partout. Songez que l'on prŽtend DIEU omniprŽsent et omnipotent. Soyez ˆ son image.

 

 

Lire et relire, c'est continuellement dŽcouvrir; ce n'est pas rŽpŽter. RŽpŽter vous cristallise parce que l'on s'en satisfait. Vous ne cesserez pas de faire des dŽcouvertes si vous restez toujours ouvert: sans prŽjugŽ, sans opinion et sans jamais penser que vous tes arrivŽ.

 

 

Le succs le plus grand est celui qui ne se matŽrialise pas.

 

 

Il ne faut pas que les membres de la Croix Blanche s'enferment dans l'agrŽable habitude de se rŽunir en oubliant qu'il faut "essaimer".

 

 

(suite N¡ 3) entre 1950 et 1968

 

La vigilance

L'ascse n'a pas de fin. La vigilance est de plus en plus exigŽe. Il faut en prendre son parti ou pŽrir. "Quiconque met la main ˆ la charrue et regarde en "arrire n'est pas propre au Royaume de Dieu (St Luc IX 62)".

Cherchez sans cesse car la vision de la RŽalitŽ Žvolue suivant l'Žvolution de la conscience du chercheur. La rŽponse est en soi. On dŽcouvre 2 ‰mes en soi:

       1¡/ - l'‰me nŽe de la personnalitŽ terrestre,

       2¡/- l'‰me cŽleste.

La cŽlŽbration de l'hymen de ces deux ‰mes est attendue par le Fils crucifiŽ. Mais le pŽchŽ est dans l'amour et le service de cette ‰me (personnalitŽ pŽrissable si le dŽpassement      d'elle-mme ne se fait pas). La mort de cette ‰me-personnalitŽ est la sanction de l'erreur ou de l'Žchec. C'est pourquoi il faut tant cultiver l'Žpanouissement des facultŽs de dŽcouvrir hors de tout conditionnement. C'est pourquoi il faut tre vigilant (JŽsus: "ce "que je dis, je le dis ˆ tous: veillez."

Veillez, amis, ne vous laissez pas duper. Regardez vous aussi comme on peut vous regarder. Regardez autrui pour le comprendre.

 

 

MŽditer n'est pas vaguement rver. Rver est une hŽmorragie psychique. MŽditer est agir.

 

 

Se libŽrer de soi est beaucoup plus difficile que de s'Žvader d'une prison bien gardŽe s'il en existe.

 

 

La rigueur constante, parfaitement comprise et appliquŽe, ferait de l'ascte immŽdiatement un Saint.

 

 

Ne faiblissez jamais. On s'arrte toujours 5 minutes trop t™t. Beaucoup de batailles sont perdues ˆ cause de celˆ.

 

 

Le prŽsent porte en soi les causes des incidents passŽs, des rŽactions prŽsentes et des faits ˆ venir. C'est pourquoi, Žtant parfaitement conscient prŽsent qui est seul existant tout le passŽ et tout le devenir est lˆ. Selon la rŽalitŽ de la prise de conscience sur l'instant, la vision du chemin indique l'orientation. De l'orientation dŽpend l'tretŽ. Les incidents sont les indicateurs dressŽs sur la route. Ils ne sont que celˆ. On ne peut plus les lire quand ils sont derrire nous. On lit ceux que l'on rencontre et c'est tout. D'aprs eux, l'on doit savoir o l'on est et, d'aprs les dispositions de l'esprit ˆ ce moment lˆ, o l'on va.

 

 

 

(suite N¡ 3) entre 1950 et 1968

 

 

L'Existence est un jeu. Tout jeu doit tre jouŽ sŽrieusement, c'est-ˆ-dire dans le respect des rgles qui font que le jeu est ce qu'il est. Le joueur habile et vrai n'est pas celui qui triche mais celui qui se sert finement des rgles pour parvenir ˆ la finalitŽ qui tend vers la rŽussite et le meilleur emploi des rgles. Lˆ encore l'action est indissociable de la pensŽe intelligente. Menez le jeu comme il faut et triomphez.

 

 

Lorsque l'on cesse d'tre bon par faiblesse, on devient meilleur.

 

 

La prise de conscience

"Que chacun essaie de se conna”tre lui-mme en sa profondeur".

La profondeur de chacun, c'est l'Homme Vrai. Si on ne le conna”t pas, c'est d'abord qu'il n'est pas ˆ conna”tre mais ˆ rŽvŽler ou ˆ dŽmasquer.

Or, le fameux chacun est celui qui recouvre la profondeur (qui est l'Homme Vrai).... est celui qui ne se conna”t pas. S'il se connaissait, ce fameux chacun, toutes les stratifications qu'il reprŽsente et qui recouvrent la profondeur (ou l'Homme Vrai) s'Žvanouiraient, seraient dissoutes .... et l'Homme Vrai serait lˆ, dans toute sa clartŽ et comme l'Homme Vrai est connaissanceÉÉ?

La prise de conscience se fait donc ˆ partir de la surface, puis de stratification en stratification, les surfaces disparaissent. Mais l'Žchec est frŽquent et vient de ce que la surface prŽtend juger la profondeur ou prŽjuger, ce qui est plus exact. Quand quelques surfaces s'Žvanouissent dans le passŽ, il est recommandŽ de ne pas les rappeler puisque la RŽdemption est lˆ, toujours prŽsente.

 

 

Quand on a ˆ se plaindre de soi, le coeur devient trouble et l'on se plaint des autres. ætre rigoureux, c'est tre prŽsent partout dans ses paroles, dans ses actes, dans ses pensŽes.

 

 

Ne pensez pas qu'il y ait 2 voies: une spirituelle, une matŽrielle. Le sage est sage et sait qu'il ne peut pas vivre 2 personnages parce qu'il se promne sur deux plans diffŽrents. Tout doit se conduire selon les conditions de l'Žtat occupŽ mais toujours avec une vue large qui ne suggre pas de cloison de sŽparation. L'Existence est une manifestation de la Vie. Il y a entre elles fil de relation.

 

 

Le "Petit Prince" d'Antoine de St Exupery faisait chaque matin la toilette de sa plante afin d'extirper les racines de baobab qui risquaient d'envahir et de faire Žclater cette plante ou mini-plante. chaque matin nouveau, il Žtait lˆ, vigilant et prudent, les racines Žtant toujours prtes ˆ repousser et la plante toujours en pŽril.

 

 

 

 

( suite N¡ 4) entre 1950 et 1968

 

 

L'InitiŽ ne fait jamais Žtat de cette qualitŽ fragile sans risquer de se voir Žcarter du Sentier par la HiŽrarchie Blanche qui ne reconna”t que l'initiation "majeure". l'InitiŽ doit tre simple et discret avec les tres qu'il c™toie dans l'existence.

 

 

       Sur la mise en action des chakras, il n'y a pas de livre valable car la sensibilitŽ des tres n'est pas semblable et il y aurait danger de pratique. On peut tre aidŽ par un "ainŽ". Il faut tre attentif et vigilant sans tre obsŽdŽ par le dŽsir de parvenir ˆ un rŽsultat. Tout se fait dans la simplicitŽ. L'opportune prise de recul peut se faire, sans connaissance particulire des chakras.

 

 

RŽflŽchissez que c'est une conscience chargŽe de passŽ, d'expŽriences... etc.... qui se rŽincarne, qui est colorŽe par ce passŽ. En renaissant, il n'y a pas de rupture avec le passŽ ? Il y a donc nŽcessitŽ d'tre prŽsent, constamment prŽsent afin d'tre le passŽ, le fruit du passŽ et la semence de l'avenir . . . . . pour finalement ETRE.

 

 

La souffrance n'est que l'effet de nos erreurs. Secourir autrui, c'est lui faire voir ou comprendre l'erreur. Que votre affectivitŽ soit haute, forte et sereine. On aide plus quelqu'un en le rendant vrai et juste dans son apprŽciation des choses qu'en lui donnant de l'argent. Soyez ferme, plein de courage, sans perdre la vertu et la gŽnŽrositŽ du coeur.

 

 

Les problmes sont des cumulus sur le ciel de la sŽrŽnitŽ. Il faut toujours les dissoudre pour que le ciel soit toujours serein. Ne pas oublier que la manifestation de la Vie Žtant mouvante, l'esprit doit tre agile et en constant mouvement. Il n'y a pas de repos. Autrement dit, il ne faut pas confondre repos et inertie.

Le repos de l'esprit est dans ce qu'il se meut dans la paix sans trve.

 

 

La sagesse de "l'existant', est de reconna”tre son Žtat dans les limites en se liant ˆ la conscience du sans-limite. Autrement dit, en agissant dans ce monde dense, en s'exprimant comme il est bon de "s'y" exprimer tout en Žtant conscient du monde illimitŽ ou de l'espace infini. On entretient des rapports avec un petit animal, avec un homme sŽparŽ de la partie qui constitue un sommet et avec un frre ŽclairŽ? On change de langage suivant le niveau qui intŽresse le moment et l'interlocuteur. Cet Žtat d'tre, (toujours reliŽ bien que dans le jeu de l'existence) entretient la disponibilitŽ. Autrement dit encore, vous jouez avec vos enfants: vous parlez franais. Un homme passe et vous questionne en allemand et vous rŽpondez en allemand. Suit un anglais qui vous questionne en anglais et vous rŽpondez en anglais .... et vous reprenez votre jeu en franais.

É/É

 

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Poémes

 

                Mon coeur

         (Hymne ˆ l'amour)

S

i j'avais su ˆ ma naissance

Combien de battements aurait mon coeur

J'aurais comptŽ ces battements depuis ce jour

Et je saurais combien il m'en reste ˆ entendre

Et je saurais, sans angoisse et sans peur

Ce qu'aujourd'hui je sais, sans prŽtendre

Du mystre avoir mis tout au jour.

Je sais que je m'avance inexorablement

Vers le silence et le repos de ce coeur ŽprouvŽ

Il se videra du bruit des choses vaines

De l'agitation des dŽsirs passionnŽs.

 

Il se videra de son sang et de mes peines

Mais dans l'Eden se conservera plein d'amour.

 

C'est pourquoi, je sais aussi, depuis toujours

Qu'on ne meurt pas quand on aime.

 

                                             III

 

       J'AI PORTƒ MON COEUR

 

 

J

'ai portŽ mon coeur sur la terre froide,

Le regard fixŽ sur un long chemin.

CourbŽ sous le poids de ma tte roide,

J'ai portŽ mon coeur fermŽ dans ma main.

J'ai glissŽ mes pas dans le cimetire

Des efforts perdus pour un vain honneur.

Mon coeur ramassŽ sur une civire,

J'ai priŽ longtemps en portant mon coeur.

 

 

J'ai portŽ mon coeur au sein des orages

O la terre Žclate en sourds grondements ;

O l'homme se grise au sein des carnages

De chairs en lambeaux dans un bain de sang.

Puis je suis entrŽ dans la prison triste

D'une sociŽtŽ fermŽe au bonheur,

O l'on tourne en rond comme on tourne en piste ;

Et, tout en tournant, j'ai portŽ mon coeur.

 

J'ai portŽ mon coeur vers le bout du monde,

Cherchant la clartŽ d'un vaste horizon.

Il tombait du ciel que les vents Žmondent

Des rameaux de fleurs ˆ perdre raison.

L'horizon fuyait hors du champ sensible,

Je le poursuivais, tendant ma vigueur

Pour saisir sa trame ˆ peine visible ....

Et dans l'ombre, alors, j'ai portŽ mon coeur.

 

J'ai portŽ mon coeur dans la nuit profonde

ƒpuisant ma force en un gouffre noir.

J'avais poursuivi jusqu'au bout du monde

Ma qute d'amour, sans perdre l'espoir.

Alors j'ai portŽ mon coeur en prire,

Sans jeter un regard sur un lendemain.

Et mon coeur soudain s'emplit de lumire !...

J'appris que mon coeur Žtait mon chemin.

 

 

 

III

 

 

 

 

PRIERE

 

 

 

O

mon Pre, qui tes en chaque homme aux cieux immarcescibles de la conscience,

Que votre Nom soit sanctifiŽ dans l'ombre des consciences vŽgŽtatives humaines,

Que votre Rgne, qui est Lumire, arrive et pŽntre ces zones obscures.

Que votre VolontŽ, vivifiante parce qu'elle est la Vie, soit faite sur la

         terre comme au ciel de chacun ; afin

Que l'UnitŽ unisse toutes les consciences dans la Conscience –

Nuit, Jour et Aurore de l'EternitŽ,

Que chaque jour le pain de Vie (qui dŽpasse toute substance) nous soit

donnŽ dans l'existence ;

Que les offenses que nous faisons ˆ la Sublime RŽalitŽ par ignorance,

Nous soient pardonnŽes comme nous devons pardonner l'offense que nous

croyons faussement qu'autrui nous a faite -

 

Et dŽlivrez-nous des filets de l'illusion, ce qui fait notre mal et n™tre

errance dans les conflits du coeur et les dŽserts de l'‰me.

 

O mon Pre, dans les plus dures Žpreuves de l'existence

 

Que votre Paix nous soit toujours donnŽe

 

Afin que nous ne nous aigrissions pas et ne fassions pas supporter ˆ

autrui, les sottes rŽactions ˆ nos Žpreuves qui ne sont pas les siennes,

 

O mon Pre, donnez-nous Votre Paix

 

pour que soit encore plus sensible en nous votre adorable prŽsence

 

et qu'en notre coeur, rempli de Vous, Votre Rgne commence.

 

 

                                             III

 

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PAPIERS DES ENTRETIENS

Titres et intertitres par l'Žditeur.

 

Quelques textes dactylographiŽs servant dans les rŽunions, les entretiens, les causeries comme base de travail, de mŽditation et de discussion. Certains textes sont ensuite rŽintŽgrŽs dans les ouvrages.

  La longueur de certaines phrases peut surprendre le lecteur moderne, habituŽ au style journalistique. Mais ce style est familier au domaine scientifique, d'une part, et d'autre part il imprime un rythme ˆ la pensŽe propice ˆ la rŽflexion philosophique. Dit, il prend une dimension musicale supplŽmentaire. (Les trois extraits disponibles sur ce site, de textes dits par AndrŽ Karquel, en sont une illustration).

Son enseignement attire l'attention du lecteur sur l'harmonique des mots :

"Soulignons qu'il est bon de savourer l'Žmanation qu'un mot, qu'une expression spontanŽe, qu'un symbole de qualitŽ propage dans les espaces infinis de la conscience"É

É"Heureux, peuton dire, sont ceux qui peroivent les harmoniques, les sens ŽtagŽs le long d'une gamme ascen­dante de prises de conscience ou d'arpges successifs et de plus en plus subtils au fur et ˆ mesure qu'ils expriment l'Žpanouissement d'une conscience". (La tragŽdie cosmique de la conscience, p 72, p108)

 

I

 

 

 

 

 

Thmes de l'a ˆ l'w: CONNAISSANCE DU SOI, YOGA, SPIRITUALITƒ, Allemagne, CIVILISATIONÉ

 

 

 

"Ne pensez pas qu'il y ait deux voies: une spirituelle, une matŽrielle."

 

I

 

 

 

 

 

CONNAISSANCE DE SOI,DU SOI

Psychologie

Psychologie ŽsotŽrique

I

 

 

Moi, je

"Je"

pense...

 

Et parce que "Je" pense, un monde est crŽŽ.

 

Il est crŽŽ et il est projetŽ... o, comment, dans quel lieu ?

 

Dans un lieu o "Je" suis. Un lieu que "Je" dois dŽfinir, puisque "Je" a pensŽ, a crŽŽ et projetŽ. "Je" suppose dans une substance ambiante o se modle, se forme, ce qui a ŽtŽ pensŽ et projetŽ.

 

Mais qu'est-ce que la pensŽe qui crŽe et qui projette ?

 

"Je" suppose encore qu'elle est un phŽnomne d'Žnergie : Žnergie rŽvŽlŽe par un ŽlectroencŽphalogramme. Cette Žnergie doit impressionner une substance sensible, en sympathie avec elle. Par la pensŽe, c'est tout un monde de reprŽsentations, d'images, de fantasmes qui enveloppe l'humanitŽ, et qui teinte en coloris variŽs ˆ l'infini, ce qui est notre atmosphre psychique.

 

Parce que "Je" pense, la peur, l'aviditŽ, l'ambition, la volontŽ de puissance, le vice, la duplicitŽ, enfin mille complexitŽs existentielles sont crŽŽes.

 

Mais ce que "Je" pense, par rŽaction et en retour, est-il influencŽ par ce monde ou cette atmosphre psychique impressionnŽe ?

 

Il semble que oui.

 

Donc si "Je" ne pensais pas, ce monde ne serait pas crŽŽ.

 

Mais s'il ne pensait pas, "Je" existerait-il ?

 

S'il existe sans penser, par consŽquent sans crŽer un monde animŽ par sa projection, peut-il tre vivant ou bien est-il seulement vŽgŽtatif ?

 

Sans sa pensŽe, aucune chose n'est impressionnŽe dans son aura, ni dans l'aura du monde ou "souffle" qui se condense dans son atmosphre.

 

Mais, ˆ bien y rŽflŽchir, ce n'est peut-tre pas "Je" qui est influencŽ par la rŽaction de ce que la pensŽe a projetŽ, mais une coagulation provoquŽe par la rŽaction qui, en retour, rencontre le flux de projection et crŽe le "Moi". Le "Moi" serait une sorte de symbiose du "Je". En ce "Moi" qui masque le "Je" s'Žtablit par choc d'Žnergie ˆ double courant, un centre conscientiel qui devient actif dans une sorte de crŽateur nŽe de la rŽaction pensŽe.

 

Le "Moi", par cohŽrence et sous l'effet positif de la projection et nŽgatif sous l'effet de la rŽaction ou de la rŽflexion, dŽgage un Žtat Žmotionnel et mental. Et le "Moi" envahissant dit trs souvent : "Moi, je..."

 

Le "Moi", cette fistule parasitaire de l'esprit vivant, s'Žmeut, dŽsire, se f‰che, nourrit des rancunes par amour-propre, des haines envers d'autres moi, il Žchafaude des habitudes, des conventions, des rgles figŽes dans lesquelles il s'emprisonne en s'opposant au mouvement de la Vie, puis en se dŽbattant devant la vision de la mort.

 

Le "Je" se doit de conna”tre le "Moi" pour trouver sa lŽgitime libertŽ d'tre et d'agir dans la direction o est son origine.

 

Le "Je" alors exerce sa vigilance ˆ observer le "Moi" pour bien le conna”tre, mais comme on ne peut conna”tre qu'en s'identifiant, il faut donc que "Je" s'identifie au "Moi".

 

Ce n'est que par la connaissance provoquŽe par l'identification du "Je" au "Moi" que le moi se dissout. Cette dissolution fera un "Je" connaissant, et c'est par la connaissance que le "Je" conna”tra son origine, et seulement par la connaissance de plus en plus lucide qu'il trouvera le fil de relation qui lui permet de la rejoindre.

 

Ceci posŽ, examinons plus attentivement le "Moi", cette symbiose si complexe.

 

Il faut remarquer que cette complexitŽ est alimentŽe par de nombreux courants. Tout d'abord par le "Je" porteur d'hŽrŽditŽ, d'ancestralitŽ personnelle, de causalitŽ karmique, ensuite de rŽactions multiples : glandes endocrines, systme nerveux sensible ˆ toutes les influences extŽrieures et intŽrieures, familiales, sociales, astrales, telluriques, mŽtŽorologiques...

 

Le "Moi", ds sa naissance, est conditionnŽ par cet ensemble passablement dŽterminant qui colore son caractre. Le milieu familial et social dŽveloppera le mimŽtisme, le psittacisme, aussi bien que des rŽactions spontanŽes provoquant des conflits permanents dont le "Moi" s'entretient.

 

Le "Moi" sera ainsi une symbiose personnalisŽe, douŽe d'imagination de seconde main qui crŽera un dieu ou un dŽmon, tous deux ˆ son image, selon la variŽtŽ de ses humeurs.

 

"Il hait le mouvement qui dŽplace les lignes", mais prise l'agitation sur place qui lui donne l'illusion d'tre vivant.

 

Il est contradictoire, c'est pourquoi il est difficile ˆ conna”tre. S'il domine le "Je", il justifie tout ce qu'il prŽtend tre et brille dans la sociŽtŽ au dŽtriment du "Je", qui cependant lui survivra.

 

L'tre humain, ds son dŽbut dans l'existence et ds qu'il peut s'exprimer, affirme la dualitŽ. Le bŽbŽ dit "moi" a soif, (il a soif), "moi" a faim (il a faim) ; "moi" veut ceci, "moi" veut cela. (Il veut ceci, il veut cela).

 

"Moi", ou le petit personnage nommŽ, se dŽsigne ˆ la fois Žtranger et familier en employant la troisime personne du verbe. Et nous dŽcouvrons qu'il y a une premire personne ou "Je" pour le singulier, et "Nous" pour le pluriel. Alors, ds qu'il est fait usage d'une deuxime personne "tu" ou "vous" , nous pouvons devenir conscient de la notion de sŽparativitŽ ; il y a dualitŽ, il y a conflit.

 

Mais ceci posŽ, demandons-nous si la premire personne, "Je" reprŽsente l'UnitŽ : l'Un sans second.

 

Nous savons que "persona" veut dire masque.

 

"Je" porte en lui l'essence, son origine. Il, troisime personne, le masque. "Je" est l'Žgo que l'essence manifeste.

 

"Je" crŽateur du "Moi" en crŽant le "Moi" a dŽcouvert la puissance : structurative = de la pensŽe.

 

Si, en s'identifiant au "Moi", il a peru comment et pourquoi le "Moi" entre en existence, il en conna”t la rŽalitŽ causale et se conna”t selon qu'il le veut pensant ou non pensant.

 

Il peut tre non pensant en procŽdant au dŽpouillement absolu de tout ce qui a ŽtŽ accumulŽ : dans les paroles, les Žcrits, les sentiments, dans tout ce qui se traduit par un refus complet, total, de tout ce qui ne s'impose pas, de tout ce qui n'est pas existence foncire de l'individu.

 

Il faut constamment dŽtruire une limite et la dŽpasser. Cela Žlimine tout ce qui est superficiel et tout ce qui relve de l'inconscient.

 

"Je" - vivant, ainsi vivant - est alors (parce que vivant) identifiŽ ˆ l'Essence, ˆ l'ETRE.

 

 

 

COMPLEXE DE PEUR

 

LE COMPLEXE DE PEUR

1r texte

 

"Éce n'Žtait pas un complexe de sexualitŽ qui dŽcidait de la majeure partie des refoulements,

mais que plut™t d'aprs ses observations, il s'agirait d'un complexe de peurÉ"

 

 

U

n psychologue franais, il s'agissait en l'occurrence de Georges DUMAS s'Žtait mlŽ d'entretenir FREUD, par lettre, du complexe de la peur.

 

 

    Ce psychologue franais prŽtendait que ce n'Žtait pas un complexe de sexualitŽ qui dŽcidait de la majeure partie des refoulements, mais que plut™t d'aprs ses observations, il s'agirait d'un complexe de peur.

 

 

    Depuis FREUD, les psychanalystes ont tant soit peu variŽ leurs mŽthodes sinon dans le fond, du moins dans le dŽtail. On a traitŽ depuis d'un complexe d'agressivitŽ et d'un complexe de culpabilitŽ.

 

 

    Les psychologues qui se prŽtendent les plus modernes, mettent en avant le complexe d'agressivitŽ. Pourtant, s'il est permis ici de relater ce qui sera considŽrŽ par les uns comme une tradition, par les autres comme une simple lŽgende et comme une lŽgende que l'on peut inclure dans les lois d'un symbolisme universel, appartenant par consŽquent au patrimoine de tous on peut conter ici un Žpisode de la BHRAD UPANISHAD,

 

 

    Il est toujours, agrŽable de conter ce qui dŽpend d'UPANISHAD ˆ des allemands, puisque les UPANISHADS ont ŽtŽ traduits pour la premire fois en allemand et que l'Allemagne a donnŽ au dŽbut du sicle dernier, les premires traductions des UPANISHADS, se trouvant ainsi, avec quelques anglais et quelques franais ˆ l'avant-garde de l'orientalisme,

 

 

    La BHRAD UPANISHAD conte qu'au commencement du monde, il n'y avait comme crŽateur de ce monde que MRTU. MRTU signifie la mort originelle. Cette mort originelle sera Cependant la crŽatrice du monde pour tre aussi la faim originelle aussi avide de matire que d'esprit. Cette faim est dŽvoratrice ; et seulement au moment o elle n'a plus rien ˆ dŽvorer, elle peut prendre conscience qu'elle est la mort.

Comme elle est ˆ l'origine du monde, elle ne dŽvore, pratiquement      que ses propres crŽations, ses crŽations qu'elle a conues pour Žchapper ˆ sa solitude. La faim ayant prŽsidŽ ˆ la crŽation du monde, il est logique de dŽduire que cette faim s'est retrouvŽe dans toutes les crŽatures, dans tous les produits de la crŽation.

 

Cette faim est l'aviditŽ en soi - l'aviditŽ qui ne conna”t pas la satiŽtŽ et qui craint qu'en arrtant cette absorption, elle dŽcouvre le caractre de mort qui est celui de la matire et non de l'esprit, car l'esprit a prŽcŽdŽ la crŽation et succŽdŽ ˆ la crŽation pour tre, ˆ la fois : "Žternel, immanent et transcendant".

 

    L'aviditŽ Žtant, et l'aviditŽ Žtant ˆ l'origine de chaque crŽature, cette aviditŽ appelle de la matire ˆ absorber, disons des ŽlŽments de possession afin que constamment il soit possible de satisfaire ˆ une faim originelle qui est une faim insatiable. Et avec ce besoin, ce besoin relatif ˆ la satisfaction de la faim, na”t comme consŽquence directe de cette faims originelle, la crainte du manque de continuitŽ dans la production des ŽlŽments susceptibles de satisfaire ˆ cette faim originelle.

 

    Le monde crŽŽ, tel qu'il est conu dans les UPANISHADS, n'est pas seulement le monde que notre science moderne soumet ˆ l'investigation des savants et des chercheurs.

 

    Il y a dans cette crŽation un monde Žmotionnel, et aussi un monde intellectuel, car les choses ont ŽtŽ dŽfinies avant d'tre crŽŽes, nommŽes subjectivement avant d'tre objectivŽes.

 

    Ainsi, la possession qui seule peut satisfaire aux besoins rŽvŽlŽs par cette aviditŽ originelle qui prŽside ˆ l'existence de chaque crŽature est en mme temps qu'une possession Žmotionnelle, une possession intellectuelle.

 

    Chaque crŽature est dŽvoratrice dans un certain domaine ; en mme temps qu'elle reste dŽvoratrice dans ce qui est appelŽ "les trois mondes" dans certaines traditions, notamment dans la BAGHAVAT GëTA - qui est le premier message offert aux hommes de cet ‰ge troublŽ qui est l'‰ge que nous vivons et qui dure depuis 5 000 ans et qui doit s'Žtendre, d'aprs la tradition orientale, sur un cycle de 432 000 ans, pŽriode o les valeurs sont mŽlangŽes et difficiles ˆ reconna”tre - ‰ge noir par excellence.

 

Il en est, parmi les crŽatures, qui offrent comme combustible au feu de leur aviditŽ, des idŽes, des intellections, et qui ont peur de perdre la possession de ces intellections. Cette peur est consŽquence directe de l'aviditŽ, de la volontŽ de possŽder dans le domaine des idŽes, et la crŽature qui fait l'objet de cette peur, pour mieux retenir l'intellection, s'enferme dans son orgueil, refuse de rŽviser l'idŽe et par ce refus, devient sectaire, d'un sectarisme orgueilleux.

    On voit gŽnŽralement l'orgueil, on voit gŽnŽralement le sectarisme, et l'on nŽglige assez couramment la peur intellectuelle qui est ˆ l'origine de cet orgueil. Pourtant la crŽature qui fait preuve de ce sectarisme, et de cet orgueil, ne le fait que pour affirmer sa puissance, et cette puissance, elle la dŽfinit selon un champ de possession qui est lˆ, un champ intellectuel.

    Et s'il est traitŽ ici de crŽature, c'est que, par cette volontŽ d'affirmation de puissance par un champ possŽdŽ qui est un champ intellectuel, il y a foi en ce qui est transitoire, en ce qui est crŽation, en ce qui est ŽphŽmre et nŽgligence et nŽgation de l'esprit qui fait l'individu par son expression.         

 

Ce qui joue pour un homme, joue pour une foule, joue collectivement et joue pour un peuple.

 

Le peuple qui s'enferme dans le sectarisme d'une idŽologie dont il tire son orgueil sans passer au crible de la raison, la valeur de cette idŽologie, de peur de perdre sa foi en cette idŽologie et en craignant de croire en son anŽantissement, s'avre un peuple faible au nom d'un complexe de peur relevant d'un doute quant ˆ sa valeur et ˆ ses possibilitŽs une fois l'idŽe non retenue, une fois qu'il y a en plus possession d'un terrain idŽologique surfait et artificiel.

 

Le complexe de ce peuple prouve le manque de foi en lui, c'est-ˆ-dire son manque de foi en l'esprit de ce peuple qui prŽcde et qui succde ˆ toute idŽologie factice.

 

Ce peuple ne croyant plus en lui, au nom de ce complexe de peur, tend ˆ dŽfendre son terrain idŽologique, et, pour le dŽfendre ˆ prouver, en dŽpit des faits, la valeur de l'idŽologie dans ce sectarisme orgueilleux, ce peuple s'oppose aux autres peuples afin de survivre par une crŽation artificielle, en nŽgligeant l'esprit de ce peuple qui reconna”t par affinitŽ et par identitŽ, l'esprit de n'importe quel autre peuple.

 

 

Ainsi le conflit surgit alors que la foi en la pŽrennitŽ de ce peuple, par l'esprit aurait, en Žliminant le complexe de peur, dissout toutes les causes de conflit, toutes les causes de heurt et de sŽparation entre ce peuple et les autres peuples.

 

Dans un plan Žmotionnel, la crŽature qui offre au feu dŽvorateur de son aviditŽ, des Žmotions - St. THOMAS dirait des passions - veut retenir et possŽder l'aliment nŽcessaire ˆ l'entretien de ce feu: sous forme d'Žmotions.

 

Mais ces Žmotions entreront dans un champ de possessions prŽcises et cette crŽature dŽcidera, par projection des Žmotions, que certaines crŽatures sont siennes et doivent rŽpondre aux rapports dŽcidŽs par cette projection, aux sentiments qui dŽcoulent. Il y aura exclusivisme familial et racial, suivant qu'il s'agissent d'un peuple ou d'un homme. Et pour dŽfendre des rapports, toujours en nŽgligeant l'esprit par complexe de peur, un homme entrera en conflit avec les autres hommes, un peuple s'opposera aux autres peuples.

 

Lorsque l'aviditŽ sera purement physique, la peur se rapportera au manque possible, ˆ la nŽcessitŽ, et l'homme cultivera l'avarice et le gožt du lucre il sera conservateur par complexe de peur, alors que le peuple prendra des mesures draconiennes pour dŽfendre ses richesses et son territoire, et s'opposera aux autres peuples afin d'Žtendre ce territoire. Dans tous les cas, la foi dans les forces vives d'un homme et dans les forces vives d'un peuple, dans ce qui demeure chez l'homme et dans ce qui demeure chez le peuple, dŽtruit le complexe de peur, qui n'est que la nŽgation de l'homme et la nŽgation du peuple.

 

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Connaissance du complexe de Peur

confrontŽ avec la prise de conscience

faite en Žtudiant le Moi... Je.,..

2e texte

 

"Le texte que je vous ai soumis tient compte

d'un "Moi" (le corps), d'un "je" (‰me), de l'essence (esprit).É"

 

 

 

O

n s'intŽresse, aujourd'hui, ˆ la mŽdecine psychosomatique, ˆ la psychanalyse ou ‚iva et Vishnou s'Žbattent, sans souci des dommages qui sont parfois causŽs. La psychologie a pris son droit de citŽ avec assurance, bien que pŽnŽtrant dans un domaine encore plein d'inconnu. Ce domaine est ombragŽ par la pluralitŽ des "complexes" qu'on y fait na”tre. Ne soyez donc pas ŽtonnŽ si je vous ai rappelŽ une trs ancienne tradition qui vous conte qu'au commencement du monde, il n'y avait comme crŽateur de ce monde que MRTU [morrtu].

 

 

Mrtu signifie la mort originelle. Et cette mort sera crŽatrice, parce qu'elle est crŽatrice et destructrice de matire. Elle dŽvore ce qu'elle crŽe (digestion, digestion...). Tout tre existant est avant tout un tube digestif. Il broie la matire pour effectuer une transformation de matire. La matire - dans son activitŽ ŽnergŽtique - rŽvle une Žchelle crŽatrice de substance soumise ˆ une Žnergie qui crŽe un monde ; diversement sensible, Žmotionnel, mental et intellectuel, une sorte de fŽdŽration psychique. Si, aprs avoir bien ŽtudiŽ le complexe de la peur (1er texte que je vous ai envoyŽ), vous reprenez l'Žtude du Moi, je... que dŽcouvrirez-vous ? Vous dŽcouvrirez, sans doute, que le "Moi" est une concentration sensible de matire transformable, et vous pourrez Žvoquer la scholastique : St Thomas d'Aquin disant que l'homme est corps, ‰me, esprit.

 

Le texte que je vous ai soumis tient compte d'un "Moi" (le corps), d'un "je" (‰me), de l'essence (esprit).

 

 

Le "Moi" est matire ou expression sensible de la matire ; il redoute Mrtu, la mort originelle. Le Moi est soumis ˆ la faim, ˆ la nŽcessitŽ de dŽvorer. Faim insatiable. Il se dŽtruit, il se transforme en produits chimiques et en Žvaporation ŽnergŽtiques conscientielles. Mais ce n'est pas ˆ celui qui tient pour l'instant la plume ˆ faire le travail de recherche,de prise de conscience, de rŽvŽlateur du Je mŽdiateur entre le Moi et l'Essence.

 

 

Le Moi, le Je et l'Essence formant - existentiellement - un tout ; il faut mŽditer profondŽment sur l'Žvolution ou le dŽplacement subtil du centre de conscience qui se situe peu ˆ peu au plus haut niveau de l'ensemble, quelle que soit l'activitŽ quotidienne ˆ laquelle on doive se prter. Ne pas se fournir une justification de difficultŽ ou d'impossibilitŽ parce qu'on fait la vaisselle. Quoi qu'on fasse, on doit Etre.

 

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COMPLEXE DE PEUR

 

3e texte

 

"Éceux qui n'atteignent pas encore l'esprit scientifiqueÉ"

 

 

Q

ue l'on s'attache actuellement ˆ une Žtude de l'Est EuropŽen ou que l'on se rende au cours d'une mme enqute outre-Atlantique, on se trouve en prŽsence d'une formule scientifique qui a trouvŽ ses applications pratiques et qui est une formule de planification.

 

Les plans traitant aussi bien de la production que de la mŽdecine ou de l'Žducation. On trouve dans cette tendance ˆ planifier, 1'aboutissement normal d'une mŽthode d'investissement qui exige, quant ˆ ses rŽsultats, les classements et les catŽgories chers ˆ Bacon, comme la mŽthode en soi chre ˆ Descartes qui, en somme, n'est que l'heureux continuateur de l'illustre anglais.

 

Toute question se trouve cernŽe, et ainsi, se trouve ŽtudiŽe dans le milieu et dans le temps, selon un principe qui mne du particulier au gŽnŽral en retenant dans des catŽgories ce qui est gŽnŽral pour en faire l'objet d'applications purement pratiques

 

On limite ainsi les chances d'erreur et en mme temps on standardise comme diraient nos amis d'outre-Atlantique.

 

On se trouve lˆ dans une application qui rŽpond pleinement ˆ une formule d'un rationalisme intŽgral et, naturellement, cette mŽthode poussŽe ˆ l'extrme, devient, alors qu'elle est thŽoriquement logique et raisonnable, pratiquement irrationnelle pour ne pas admettre l'imprŽvisible, l'impondŽrable, ou n'admettre seulement, ce qui est frŽquent, cet imprŽvisible ou cet impondŽrable que dans le cadre du prŽvisible, et le classer dŽjˆ, -alors qu'il n'est mme pas ŽbauchŽ dans sa forme et dans son fond- dans l'une des catŽgories existantes, dans l'une des sŽries existantes.

 

Il y a lˆ, sous le signe de cette planification, un appareil ˆ l'usage de tous, mis ˆ l'usage de tous et devant, pratiquement, permettre ˆ chacun d'atteindre au mme rŽsultat que tous les autres.

 

Mais cet appareil, en lui-mme si rigoureux, ne peut justement pas tre mis ˆ la disposition de tous parce qu'il comporte des sous-entendus qui ne seront compris - et par lˆ utilisŽs - que par la partie intelligente d'une population ; Bacon disait : "les ttes pensantes".

 

D'avoir mis cet appareil entre les mains de ceux qui n'atteignent pas encore l'esprit scientifique par l'habiletŽ ˆ utiliser la mŽthode, par la curiositŽ appliquŽe ˆ la recherche par tous ceux qui n'atteignent pas ˆ l'esprit philosophique, lequel commence ˆ se traduire par la recherche de solutions ˆ des problmes qui touchent ˆ la connaissance humaine, il y a de quoi, dans cette mŽthode, dans cette formule de planification, dŽvelopper le complexe de peur, accentuer sa portŽe, qu'il soit sensible ˆ celui qui en fait l'objet ou, au contraire, extrmement refoulŽ.

 

La formule de planification, mme lorsqu'elle parle de valeurs relatives, mme lorsqu'elle prŽtend faire sa part ˆ un certain jeu de probabilitŽ, reste par sa nature mme, d'un dŽterminisme foncier. C'est ce dŽterminisme qui fait que, dans un plan donnŽ, de l'hypothse ˆ la conclusion, tout l'encha”nement demeure logique, et que se succdent des catŽgories qui sont sensŽes tout prŽvoir et tout rŽsoudre, du moins pour un certain temps, dans certaines conditions, puisque, ne l'oublions pas, on s'appuie sur de solides donnŽes scientifiques, et l'on use de ces donnŽes en fonction d'une mŽthode correspondante.

 

 

C'est ainsi que tout ce qui a ŽtŽ imaginŽ et tout ce qui n'est pas encore imaginŽ est sensŽ devoir entrer dans une classification qui est comprise dans le plan.

 

Quand on met l'appareil relatif ˆ ce plan dans les mains d'un certain individu habituŽ ˆ admettre les exigences d'un plan, il se trouve assurŽ comme s'il s'agissait lˆ d'une rŽaction physique ou d'une rŽaction chimique, que son expŽrience menŽe dans certaines conditions, doit le conduire, s'il est nanti des moyens suffisants, ˆ la solution prŽvue par ce plan.

 

Il entre dans ce plan une valeur d'organisation qui peut se substituer en se basant sur des Žpreuves rŽpŽtŽes, sur des statistiques ŽprouvŽes, ˆ l'indigence de certaines pensŽes humaines, aux nŽgligences de l'esprit humain se jouant pour cette substitution sur les observations d'Žquipes de gens qualifiŽs et compŽtents qui, eux, n'ont pas rŽvŽlŽ cette indigence et n'ont pas fait Žtat de ces nŽgligences.

 

Si l'on analyse un peu mieux cette formule de planification, on s'aperoit que l'on charge du soin de penser, du soin d'observer, des gens intelligents versŽs dans une certaine science ou dans un certain art, et qu'on met ˆ la disposition de tous, pour le bien et l'avantage de tous, le rŽsultat du travail de ces gens intelligents et spŽcialisŽs avec, en mme temps et en plus, un instrument dont chacun peut disposer pour rŽaliser, dans la mme spŽcialitŽ, certaines expŽriences sans pour cela dŽpenser ˆ des observations particulires et ˆ des expŽriences analogues, la mme somme d'Žnergie en faisant preuve d'un mme efforts.

 

Il y a dans la planification poussŽe ˆ l'extrme, une rationalisation qui se veut scientifique et pratique et qui devient intellectuelle sans manquer de comporter, comme contrepartie, certaines tares dont certaines rŽpondent ˆ une facilitŽ de pensŽe gŽnŽralisŽe et ˆ un moindre effort qui est, non point un moindre effort physique, cela ne manquerait pas d'intŽrt, mais un moindre effort d'imagination, un moindre effort d'invention ce qui, somme toute, rŽpond ˆ une moindre facilitŽ de crŽation.

 

Il entre dans la planification poussŽe ˆ l'extrme, une manire d'amenuisement de la valeur crŽatrice et une tendance dans cette forme de vulgarisation de l'intelligence, un art de scinder toute sociŽtŽ en deux tronons, un tronon mineur qui est numŽriquement le plus important, qui comprend la masse de la population et qui s'en rŽfre constamment ˆ une autoritŽ qui lui permet, on lui octroyant constamment les schŽmas et les plans, d'user d'un instrument qui Žvitera, dans certains cas, l'effort de pensŽe, l'effort d'imagination, et un tronon majeur, qui reprŽsente cette autoritŽ et qui est fait des favorisŽs de l'intelligence, de ces chercheurs, de ces savants, de ces spŽcialistes qui faonnent pour d'autres, les schŽmas, les plans, les instruments capables de concurrencer certaines facultŽs de l'intelligence, et certaines facultŽs de l'intellect.

 

Le tronon mineur accapare les schŽmas et les instruments qui lui sont nŽcessaires, et les individus qui composent ce tronon prennent l'habitude de se trouver en sŽcuritŽ ˆ l'abri de ces schŽmas qui doivent tout rŽsoudre. Il suffit que dans un cas non prŽvu et en raison d'un impondŽrable, la mŽthode se rŽvle inefficace pour que ces individus se trouvent compltement dŽsemparŽs et que surnage alors la peur demeurŽe chez chacun de ces individus sous forme de complexe de peur.

 

 

Les individus qui composent le tronon majeur utilisent Žgalement leurs schŽmas, leurs plans, parce qu'il y a lˆ un moyen de simplifier la partie matŽrielle du travail et de ne pas remettre constamment ˆ l'ordre du jour les mmes questions ; mais ils en usent avec ce fond de doute systŽmatique cher aux logiciens, possŽdant en mme temps, outre le plan et le schŽma, son explication et sa clŽ philosophique ; ce qui ne veut pas dire, qu'ils ne croient pas ˆ son efficacitŽ, mais ce qui signifie qu'ils ne croient pas ˆ sa toute puissance.

 

Le tronon majeur d'une sociŽtŽ a tendance ˆ devenir de plus en plus rŽduit par rapport au tronon mineur du fait que les mŽthodes ˆ penser qui dŽpendent d'un plan, dispensent la plupart des gens de se livrer ˆ un approfondissement personnel, de se soumettre, ˆ des disciplines intellectuelles autres que celles qui permettent d'employer le schŽma mis en honneur sur un plan.

 

Il y a ainsi une manire de transfert de responsabilitŽ qui relve d'un besoin de sŽcuritŽ ; ce besoin de sŽcuritŽ Žtant assurŽ par une planification simplificatrice.

 

Ce transfert des responsabilitŽs n'intervient que parce que chacun, dans un soubassement d'inquiŽtudes, a peur d'une autonomie qui l'obligerait ˆ assumer lui-mme ses responsabilitŽs ; non seulement pratiques, mais encore intellectuelles et morales.

 

Cette peur des responsabilitŽs entra”ne ˆ une peur de la libertŽ qui n'est pas, en fait, qu'une peur de soi-mme.

 

 

Pour pailler cette peur de soi-mme, le monde moderne Žchafaude un mur de conventions qui se rapportent ˆ des plans et qui permettent de ne point analyser, de ne point tenter de comprendre autrement que d'aprs les Žchelles de valeur vulgarisŽes au nom d'un plan et fournies par des hommes qui ont, eux, tentŽ une expŽrience, menŽ ˆ bien une certaine investigation, et rŽuni leurs observations.

 

Par cette peur de soi-mme, les individus acceptent aisŽment de renoncer ˆ leurs libertŽs, de se soumettre ˆ des contraintes qui les distraient par l'inconvŽnient qu'elles prŽsentent, du souci de leur rŽalitŽ qui, sans ces contraintes, se ramnerait ˆ une prŽoccupation plus urgente en les obligeant ˆ poser leur propre problme.

 

On peut se demander pourquoi, de mme me actuellement des plans servent aux hommes se masquer l'existence de ce complexe de peur. A toute Žpoque, il y a eu de ces murs de sŽcuritŽ qui Žtaient tant™t un sectarisme religieux, tant™t l'appartenance ˆ un credo philosophique.

 

Il serait difficile d'analyser, dans sa substance et dans ses ŽlŽments, la peur en elle-mme ; par contre, il est assez aisŽ de prendre le problme et le phŽnomne ˆ rebours et de rejoindre, ˆ partir des effets, les causes, et ˆ partir de ces causes la Cause. On peut dire que cette peur est complŽmentaire, chez l'homme, du besoin. Ce besoin existant, l'homme est avide de le satisfaire et la mŽmoire de l'expŽrience lui ayant dŽmontrŽ que ce besoin peut, dans certains cas, ne pas tre satisfait, il aime ˆ se prŽmunir contre le manque Žventuel, la notion relative ˆ ce manque possible gŽnre un gožt de sŽcuritŽ qui se transforme trs vite en obsession et en prŽoccupation de l'ŽventualitŽ du manque ; ceci se joignant pour composer le complexe, ˆ une rŽticence devant l'effort, effort d'une part nŽcessaire ˆ l'Žlimination de l'obsession et d'autre part, nŽcessaire, soit ˆ parer le manque soit moralement ˆ l'atteinte d'une indiffŽrence morale et d'un dŽtachement du besoin et surtout du besoin surajoutŽ.

 

Un chapitre prŽalable concernant l'effort est une autre Žtape qui, en se joignant ˆ la prŽoccupation inquite du besoin, vient gŽnŽrer le complexe. Pour Žviter l'accentuation de cette fatigue, il y a transfert des responsabilitŽs ; ce qui ne fait qu'accentuer la difficultŽ puisque le phŽnomne complexe, au lieu d'tre conscient devient trs vite aussi subconscient et demeure au deuxime plan, prt ˆ proposer au mental conscient des justifications faisant admettre cet Žtat de choses.

 

Il est impossible de rŽsoudre le complexe de peur s'il y a, au dŽpart acceptation de ces justifications.

 

 

Or, accepter intŽgralement une planification, c'est accepter une sollicitation de justification et c'est souscrire d'abord ˆ son esclavage individuel, puis ensuite ˆ l'esclavage collectif. C'est l'acceptation de telles justifications qui ont fait la fortune, au dŽpart, de certains partis lŽnino-marxistes qui en usent et qui en abusent, du fait que le parti prend la responsabilitŽ de penser et de prŽvoir pour l'individu qui est absorbŽ dans une collectivitŽ et niŽ, par cela mme, en tant qu'individu il y a transfert de responsabilitŽs sur les responsables du parti qui n'ont plus qu'ˆ se soumettre, sans discussion, aux ordres, ce qui peut se justifier au dŽpart comme l'acquiescement ˆ une doctrine, mais ce qui entra”ne pour l'homme et pour la collectivitŽ qui, ne l'oublions pas, est composŽe d'hommes, un esclavage progressif avec, en mme temps, du fait qu'ˆ chaque instant, sur ordre des dirigeants, les moyens d'assouvir certains besoins peuvent tre supprimŽs, une accentuation du complexe de peur, sans qu'il y ait recherche d'une solution ˆ ce problme, solution qui intŽresse tous les individus d'une collectivitŽ.

 

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LA PATIENCE

 

D

ans les ÒAventures de TŽlŽmaque" , FŽnelon Žcrivait: ÒCÓest pour vous apprendre ˆ tre patient, mon cher TŽlŽmaque, que les dieux exercent tant votre patience, et semblent se jouer de vous dans la vie errante o ils vous tiennent toujours incertain.Ó

Il est vrai que rien ne peut tre rŽalisŽ dans le monde le mieux choisi de nous-mmes et dans le moment le plus opportun, sans quÕune longue suite de mutations antŽrieures ne nous ait prŽparŽ dŽjˆ au niveau o la conscience participe ˆ une transformation de faon ŽveillŽe. Et cÕest la conscience qui est amenŽe ˆ accepter lÕinstallation de la patience dans le processus dÕŽvolution.

La patience pourrait tre un mot qui se rŽfre ˆ deux sortes dÕŽtymologie: au latin patientia et au grec pathos, ce dernier ayant trait ˆ la maladie que lÕ‰me doit supporter patiemment.

LÕhomme doit prter une oreille vigilante aux harmoniques que le mot patience dŽgage. Soulignons quÕil est bon de savourer lÕŽmanation quÕun mot, quÕune expression spontanŽe, quÕun symbole de qualitŽ propage dans les espaces infinis de la conscience. Ainsi la patience est le crŽdit accordŽ ˆ tout ce qui est, mais non compris par lÕenveloppe psychique de lÕhomme (affective et mentale). Elle est la vertu latente aurŽolŽe de foi ; cÕest la promesse constamment et Žternellement donatrice de la Vie dans la forme et hors la forme. CÕest une porte ouverte sur lÕespŽrance Žternellement renouvelŽe.Ó  

Ds que la foi se manifeste dans la conscience ŽveillŽe, bien que prisonnire du milieu o elle s'Žveille, la foi est alors un commencement et aussi une fin reliŽe par un fil de relation o elle se situe lˆ o la conscience dans l'homme se trouve sur la trajectoire de l'Žvolution. Lˆ, la foi est un foyer o la conscience se considre - quel que soit le point de la trajectoire ou du fil de relation o elle est - le commencement et la fin, le Tout qu'elle peut embrasser. La foi est une certitude que la conscience porte et qui est une connaissance du Tout dans son partage, clans sa multiplicitŽ et dans son unitŽ.

La foi ne peut pas tre et vivre dans son immutabilitŽ sans tre accompagnŽe de la patience cette attente de ce qui est, sera et a toujours ŽtŽ dans le choeur du temple sacrŽ de tous les temps o la rosace de la Vie rŽpand sa lumire aux multiples couleurs.

La foi, dans le ciment de la patience s'est fortifiŽe ds que la vigilance et l'attention ont ŽtŽ mises en fonction par l'homme conscient dans l'exercice quotidien de son existence.

Cependant, une autre exigence se prŽsente, c'est la puretŽ, la puretŽ de la pensŽe silencieuse et active, ce miroir qui reflte la rŽalitŽ et dont toute poussire qui pourrait le ternir doit tre ŽcartŽe. Pour que la pensŽe soit pure, elle doit Žliminer tout vagabondage du quelque nature il soit dans les sentiers de la distraction sensorielle. La folle du logis trouble et dŽtourne la vigilance et l'attention de leurs fonctions, car auprs de ces dernires, il n'y a pas de place pour elle. Ces dernires sont les Žtraves du navire de l'existence qui vogue vers la Vie. (la tragŽdie cosmique de la conscience)

 

 

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ma”trise de soi

On imagineÉque l'on s'Žloigne en partant en arrire, ˆ reculonsÉ

 

 

 

    Il est nŽcessaire de poursuivre une ma”trise de soi qui rŽpond en elle mme ˆ une ascse. Cette ma”trise doit tre celle de la pensŽe aussi bien que celle de la parole. Il est nŽcessaire de procŽder ˆ une conscience du milieu avant tout entretien, toute prise de contact humain. Il faut procŽder ˆ une sorte de retraite qui rŽpond ˆ un silence intŽrieur, ˆ un rejet de personnalitŽ et ˆ une autorisation d'envahissement pour des fins de connaissance avec ceux avec qui on veut s'entretenir. Pour procŽder ˆ cette retraite certains systmes mŽcaniques peuvent tre utilises et ces systmes mŽcaniques se rapprochent de systmes qui usent de l'imagination. Il s'agit, au dŽpart, d'Žloigner toute pensŽe parlŽe et formulŽe et de se concentrer sur le sentiment propre au moment, sans dŽfinir ce sentiment, sans apporter de formules qui expliquent ce sentiment.

 

 

    Ceci Žtabli et poursuivi, il s'agit d'imaginer une sorte de dŽdoublement qui opre de la faon suivante. On imagine, bien que l'on soit dans me position immobile, que l'on s'Žloigne en partant en arrire, ˆ reculons. Et l'on procde ˆ cette opŽration tout en demeurant attentif ˆ l'interlocuteur qui peut tre un individu ou une foule, ou mme ˆ l'objet auquel on appliquerait son intŽrt. Cela a pour effet de ne laisser subsister que cet interlocuteur ou cet objet, et cela permet la prise de conscience de cet interlocuteur ou de cet objet. Cette technique n'est pas ˆ utiliser occasionnellement mais constamment, puisqu'il y a constamment quelque chose qui sollicite l'attention et qui appelle l'intŽrt. L'avantage de cette technique est de permettre d'Žviter une dispersion qui peut tre nŽfaste comme funeste dans une action, car cette dispersion empche toute conscience, toute connaissance rŽelle.

 

 

    Sans que cette technique soit dŽlaissŽe, des moments de dŽtente sont nŽcessaires. Dans ces moments de dŽtente, on reste conscient des sentiments aprs Žlimination des mots. On procde ˆ ce mme recul mŽcanique, nais on applique son attention ˆ aucun tre, ˆ aucun objet.

 

 

    La journŽe doit tre entrecoupŽe de courts moments de cette sorte qui doivent tre des moments de solitude complte et qui peuvent, de temps en temps, tre des moments o l'on s'adonne au sommeil sans autre prŽoccupation.

 

    Ne pas procŽder ˆ ces moments de dŽtente peut tre nuisible ˆ l'efficacitŽ de l'action qui sera, de par le manque de dŽtente et de reprise de soi, embrouillŽe et confuse.

L'excuse du manque de temps n'est pas acceptable, car ce qui est accompli en moment de surexcitation sensible ou non, est mal accompli sans portŽe ou ˆ portŽe nuisible. Moins de dispersion est ˆ rechercher, car ce qui est ˆ viser et ˆ rŽaliser ne relve pas d'une fonction quantitative mais d'une valeur qualitative.

 

 

 

 

 

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Le mental, dur obstacle Ë franchir

(1969)

 

 

Q

uand le grand appel d'en haut retentit dans le secret de l'tre, le Son vibrant qui Žmeut l'‰me vivante, l'‰me encore enrobŽe par les couches denses de la terre, cette ‰me, teintŽe d'Žpaisseurs affectives et mentales, subit l'influence des crŽations troublantes de la chair 1.

 

Le contact et la coopŽration avec l'esprit vivifiant n'est pas rŽalisŽ. Mais dans sa qute, l'homme de la Terre ŽvoluŽ rencontre les limites de sa claustration, les couches difficiles ˆ percer de son mental rŽactif, attractif, dominateur, chargŽ de crŽations artificielles. Dans le cercle de la Terre, le mouvement Žvolutif dŽveloppe l'emprise du mental, et augmente ses moyens effectifs de perversion sur la pensŽe et l'imagination.

L'homme chŽrit l'illusion qui voile la rŽalitŽ, car l'illusion pare son moi. Cependant, son ascension ne peut se poursuivre que s'il parvient ˆ briser la coque mentale qui l'enferme et ˆ favoriser ˆ la conscience son passage au-delˆ de ces limites terrestres et des nuages trompeurs.

Mais que constatons-nous aujourd'hui ?

Le climat dans lequel l'homme existe actuellement est un climat d'inquiŽtude et de dŽsarroi.

Que peut tre son attitude dans ce climat ?

S'il a approchŽ quelque vŽritŽ, a-t-il le droit d'tre inquiet et dŽsemparŽ, de quter ˆ droite et ˆ gauche un semblant de solution, d'attendre de livres ou de personnes l'indication d'une opinion, d'une voie ˆ adopter ?

Dans la confusion, que peut-tre l'attitude de l'homme qui se veut libre ?

S'il est lui-mme confus, il ne fait qu'ajouter ˆ cette confusion. Et s'il accepte sa propre confusion, il renonce ˆ cette vocation qui l'a conduit lˆ o il cherche, qui l'a amenŽ ˆ se poser certaines questions.

L'inquiŽtude, ne nous mŽprenons pas, est une forme de peur.

Le dŽsarroi, ne nous y mŽprenons pas non plus, est l'expression de l'ignorance. L'homme, en qute de vŽritŽ et de libertŽ peut-il tre peureux et ignorant ? Non ! Naturellement. Mais il ne peut pas non plus refuser ou renier cette peur et cette ignorance si elles le possdent.

Qu'importe-t-il de faire ?

D'abord savoir que l'on est la proie de la peur et de I'ignorance lorsqu'on est en proie ˆ l'inquiŽtude et au dŽsarroi. Sachant cela, il importe de comprendre le moteur de cette peur et de cette ignorance, et aucun livre ne nous amnera ˆ comprendre cela. Aucun homme ne vous fournira une solution dŽfinitive. On pourra vous donner une explication qui sera satisfaisante parce qu'elle rŽpondra ˆ votre systme logique, mais cela ne rŽsoudra rien.

Pour comprendre cette inquiŽtude et ce dŽsarroi, il faut que vous soyez dŽpourvu de prŽjugŽs, que vous chassiez toutes les explications sans pour cela guetter la peur et le dŽsarroi. Mais en vous Žcoutant, en chassant les mots et les phrases qui viennent dŽfinir vos manires d'tre et vos sentiments ; il faut que vous sachiez que ce que vous tes ˆ un certain moment vous reprŽsente compltement ˆ ce moment lˆ. Or ce que vous tes ˆ ce moment lˆ est illusoire, et si vous n'tes que cette illusion, et que cette illusion n'est rien, vous en venez ˆ tout effacer et ˆ dŽcouvrir ce qui seul importe.

Vous direz qu'avec quelques difficultŽs et beaucoup d'attention, vous pouvez peut-tre rŽaliser cela, mais que vous ne voyez pas le rapport entre cette dŽcouverte et la rŽsolution de la peur et de l'ignorance. Or cette dŽcouverte que vous faites ˆ chaque instant en vous identifiant ˆ l'illusion exprime justement cette connaissance qui efface l'ignorance. Et cette reconnaissance de l'illusion ˆ un degrŽ tel qu'on en vient ˆ l'effacer, Žlimine la peur parce qu'elle Žlimine la dualitŽ ou plus exactement la division.

Si ˆ un moment donnŽ vous tes votre interlocuteur parce que vous conversez avec quelqu'un et tes en mme temps cette relation entre l'interlocuteur et vous, il ne peut y avoir peur de l'autre puisque vous tes l'autre. Si en mme temps vous effacez tout ce qu'il y a d'illusoire dans ce rapport, seule demeure la connaissance du fait.

La mme chose joue dans la relation avec la chose lue. Dans l'apprŽhension d'un fait, d'une action, etc...

Ne dites pas que la peur et l'ignorance ne constituent pas un ŽlŽment de notre nature. Vous reconnaissez que vous ne comprenez pas un certain nombre de choses, qu'un mur s'Žlve ˆ l'intŽrieur de vous-mme. Vous vous sentez sŽparŽ des tres, par consŽquent, il y a ignorance ; et cette ignorance dŽtermine la peur. La peur na”t de la division, de la dualitŽ. Quand elle s'accentue, c'est que le sentiment de la dualitŽ s'accentue. Et quand ce sentiment s'accentue, que ce soit en mode interne ou en mode externe, dans l'homme ou dans le milieu social qui n'est que sa projection, il n'y a que possibilitŽ et naissance de conflit ; et cela peut conduire aux pires oppositions, aux drames, aux guerres.

Pour ce qui touche ˆ la situation quotidienne, naturellement, vous avez besoin de vous documenter. Or cette documentation ne vaut que dans la mesure o elle n'alimente ni votre peur, ni votre ignorance.

Vous pouvez la juger en dehors de tout prŽjugŽ, de toute illusion morale, affective, nationale, que dans la mesure o vous pouvez vous identifier ˆ elle et l'effacer comme illusoire pour en trouver la racine et en dŽcouvrir le sens.

Sans doute, vous rendez-vous compte que vous tes distrait, pris, captivŽ par les Žvnements qui se dŽroulent dans les limites des effets des activitŽs systŽmatiques humaines lesquelles vous invitent ˆ vous engager dans un des aspects (toujours illusoires) ou dans un des camps de la dualitŽ dont "vous ne vous affranchissez pas". Vous dŽmontrez ainsi que vous n'tes pas encore sensible ˆ la vie, donc ˆ la libertŽ. La libertŽ que vous voulez conquŽrir est illusoire et vous vous complaisez ˆ tre toujours le prisonnier de l'illusion. Que vous vous dŽclariez matŽrialiste ou spiritualiste, puisque vous vous limitez ˆ une opinion, la RŽalitŽ vous Žchappe.

Vous vous faites des dŽmonstrations qui vous prouvent que vous avez raison, car chacun de vous part d'un postulat diffŽrent, mais que chacun de vous dŽveloppe au mme niveau mental ˆ l'aide d'un mme systme logique existentiel.

Le spiritualiste et le matŽrialiste sont des hommes de la Terre possŽdant une ‰me vivante susceptible de s'enfermer en elle-mme sans parvenir ˆ s'Žlever au niveau mŽdian qui permet l'union avec l'esprit vivifiant.

Beaucoup d'hommes ont la prŽtention d'avoir compris ce que la tendance vers la spiritualitŽ leur apprend parce qu'ils ont lu beaucoup de livres et, parfois, connu, sans bien le reconna”tre dans sa simplicitŽ existentielle, un homme animŽ par un esprit vivifiant.

Ils sont victimes de l'illusion qu'ils pratiquent sans tre parvenus ˆ briser leur mental. Ils auront grande difficultŽ ˆ le briser parce qu'il est pour eux un utile et merveilleux instrument qui se prte ˆ leur donner grande satisfaction dans l'existence, mais qui les empche de voir que la porte est Žtroite et qu'il leur faut beaucoup d'humilitŽ pour l'approcher.

Il leur faut - mme quand ils pensent avoir raison - poser des "pourquoi" plut™t que des "parce que".

Un pourquoi, qui marque une perplexitŽ prudente, efface toute rŽponse h‰tive ˆ ce qui se prŽsente et favorise la dŽcouverte de la racine et du sens vrai qui Žtait cachŽ et se rŽvle Žtranger ˆ ce qu'on estimait logique de penser.

 

Le premier homme a une ‰me vivante, le second homme aura un esprit vivifiant.

(la tragŽdie cosmique de la conscience)

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1 dÕaprs Saint-Paul les Ïuvres de la chair et de lÕ‰me sont liŽes.

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INDIVI – DUALITƒ

 

P

eut-tre vous souvenez-vous de la confŽrence que j'avais faite rue Las-Cases, il y a environ dix ans, sinon plus. Elle avait pour sujet la dualitŽ et son dŽpassement par la Connaissance. Je parlais de la re-connaissance en chacun de nous de deux aspects apparemment en opposition comme les deux p™les Žlectriques dont le contact fait surgir la lumire ou, par ailleurs, des cellules vivantes acides qui dŽterminent l'existence. L'un des aspects semble tre provoquŽ par les forces telluriques, les forces primitives vitales et animales, forces qu'on dŽclara sombres ; l'autre se rŽvle plus ou moins ouvert aux Žnergies de l'esprit, Žnergies dŽclarŽes claires. Je disais alors : "par une prise de conscience profonde et une acceptation inconditionnŽe, (tu ne jugeras pas, disait Saint Paul) cette re-connaissance conduit ˆ la dŽcouverte de ce que nous pouvons reprŽsenter par un triangle qui a pour base les deux aspects de la dualitŽ au centre de laquelle s'Žlve une verticale (triangle du haut) qui porte ˆ son extrŽmitŽ l'indivi (triangle du bas) et ˆ sa base, comme nous l'avons dit, la dualitŽ. "Indivi-dualitŽ". La base reprŽsente la personne, le triangle lui-mme l'individualitŽ. C'est la mise en ordre d'un premier Žtat o la conscience s'Žveille ˆ l'observation et ˆ la connaissance de la nature premire de l'tre, car ds cet Žveil il y a recherche instinctive d'harmonie, re-connaissance de l'Žternelle trinitŽ.

 

Ds cet instant, le processus d'ascension Žvolutive psycho-somatique et spirituelle est en marche ; la pointe du triangle (indivi accordŽ ˆ la dualitŽ) rŽvle la nature duelle et ce nouvel Žtat se doit de rŽaliser une harmonie que nous pouvons reprŽsenter par un triangle ŽlevŽ sur le sommet de l'ancien, (I) Partant de lˆ, nous observons comment la conscience peut poursuivre son Žpanouissement d'Žtape en Žtape (disons de triangle en triangle pour conserver la mme reprŽsentation) en allant d'une rŽalisation triangulaire plus subtile ˆ une rŽsolution harmonieuse, ou d'une personne ˆ une individualitŽ qui de nouveau se personnalise par la re-connaissance d'une dualitŽ plus subtile, puis d'une harmonie, qui concilie les oppositions, dŽcouvertes au degrŽ auquel la conscience est parvenue. Il y a Žvolution de la conscience qui engage ˆ observer une stricte vigilance afin de s'Žlever sur des plans de plus on plus subtils et ˆ Žviter le phŽnomne de stagnation contraire au mouvement de la Vie.

 

La Conscience ds lors manifeste la qualitŽ Žblouissante de la Vie qui d'Žnergie involutive crŽatrice appara”t maintenant comme l'expression spirituelle de la Vie, son rayonnement divin (Žvoquez le caducŽe).

 

La conscience est active, elle rŽsout par - l'harmonie - hypostase de l'Amour - les conflits de la dualitŽ, autrement dit, elle libre l'homme de l'emprise qu'exerce le jeu des opposŽs sur le mental.

 

Il est important d'observer cette emprise ˆ la fois destructrice et constructrice des formes qu'emprunte la nature, - du minŽral jusqu'ˆ l'humain- et de comprendre que les deux aspects opposŽs de la dualitŽ sont du mme ordre ou de la mme essence. Le physicien dŽmontre que la matire est susceptible de s'Žvaporer en lumire et la lumire susceptible de se condenser en matire. Lumire et matire sont de mme essence et de mme origine, mais de structure ou de cristallisation (soit en cube, soit en octadre...) diffŽrente selon les plans o on les observe. C'est par la cristallisation du minŽral que ce dernier rŽvle sa double polaritŽ : positive et nŽgative, ou, par analogie, masculine et fŽminine. Nous trouvons cette dualitŽ dans le rgne vŽgŽtal et le rgne animal, et c'est ˆ travers ces rgnes que l'humain Žmergea rŽvŽlant une activitŽ inhŽrente ˆ la Vie : la conscience ou qualitŽ essentielle de la Vie.

C'est ˆ la collaboration de ces trois premiers rgnes que l'homme doit son existence soumise aux Žvolutions passŽes de la crŽation du monde.

L'homme est donc le fruit du passŽ, fruit qui mžrit au soleil de la Vie-Conscience.

 

Nous pouvons alors parler d'une dualitŽ dont la conscience discerne l'origine divine en reconnaissant l'aspect divin de l'immanence et celui de la transcendance, dualitŽ que le symbole de la croix + peut Žclaircir.

 

A tous les niveaux de la marche ascensionnelle, le chemin de la Vie que nous parcourons est bordŽ par ces deux aspects d'une dualitŽ originelle qui sollicitent notre attention, et notre conscience s'identifie ˆ la Vie-Conscience dont elle est l'expression de l'instant prŽsent, Žternellement prŽsent, puisqu'ˆ l'instant succde l'instant.

 

Ainsi en observant la figure suivante, vous verrez qu'au cours du dŽveloppement de la conscience nous retrouvons la loi des nombres.

    Six triangles ou treize pointes 7 + 6 = 13 nombres Žvoquant la grande hiŽrarchie. Pensez aux douze signes du zodiaque + le Soleil. Les douze ap™tres et jŽsusÉSept tierces ; do, mi, sol, si, rŽ, fa, la et treize notes de la gamme diatonique.

 

 

Ce texte est fait pour vous inviter ˆ profondŽment mŽditer et ˆ solliciter des explications qui motiveront d'autres recherches.

 

(la tragŽdie cosmique de la conscience)

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La mƒmoire psychologique

 

L

a mŽmoire technique touche ˆ l'usage. Il est nŽcessaire d'avoir les rŽflexes de son mŽtier, les rudiments de culture reus, le sens de l'orientation dans la ville ; il faut savoir son ‰ge, (certains prŽfrent l'oublier) conna”tre son adresse, les particularitŽs de son Žtat civil.

 

Quant ˆ la mŽmoire psychologique elle touche aux sentiments, au jugement et aux prŽjugŽs. Face ˆ un tre, on peut Žprouver un sentiment de malaise ou un sentiment de bonheur parce qu'il ressemble ˆ un tre qui a fait Žprouver de la peine ou de la joie. Ce sentiment qui s'applique ˆ un fait passŽ, qui s'appuie sur une ressemblance et qui relie ˆ ce fait passŽ appartient ˆ la mŽmoire psychologique. Autre exemple : on sera agrŽable ˆ quelqu'un qui appartient ˆ un pays ou l'on ŽtŽ heureux, ou dŽsagrŽable si l'on y a ŽtŽ malheureux. CÕest un fait de mŽmoire psychologique.

    Si l'on efface le facteur de mŽmoire psychologique, on apprŽhende un tre "au moment o on le rencontreÓ et l'on apprŽhende l'tre nouveau qu'il reprŽsente ˆ ce moment-lˆ. Pour effacer cette mŽmoire psychologique il faut commencer par s'identifier avec lÕimpression quÕelle dŽtermine, nÕtre que cette impression pour dŽcouvrir ce qu'elle est rŽellement, et l'effacer par la connaissance.

Croix blanche universelle, avril 1960

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SPIRITUALITƒ

I

 

 

La spiritualitŽ

ÉI

l n'y a pas de moyen pour atteindre la spiritualitŽ. Il n'y a pas de mŽthode, de systmes, qui peu vent prŽvaloir dans ce domaine. Des qualitŽs telles que la volontŽ, l'unitŽ de direction vers le but, le pouvoir de concentration peuvent permettre de dŽvelopper des pouvoirs.

 

Ces pouvoirs peuvent tre plus subtils que les possibilitŽs physiques grossires, mais ne reprŽsentent jamais que des valeurs supra-sensorielles, c'est ˆ dire d'autres sens plus complexes, plus fins, capables d'investiguer un domaine qui, pour n'tre pas sensible avec les sens habituels, n'en est pas moins un domaine purement matŽriel.

Ce dŽveloppement de pouvoirs s'adresse ˆ une qualitŽ de matire plus ŽlaborŽe, mais qui demeure matire. Le problme du pouvoir touche ˆ un art, mais cet art est, non seulement ˆ la portŽe de l'homme douŽ, mais ˆ la portŽe de l'homme obstinŽ. Cela n'a rien ˆ voir avec quoi que ce soit de spirituel, cela appartient au monde des phŽnomnes.

 

Et que signifie, pour vous, aspirer ˆ une vie spirituelle ? La Vie en soi est spirituelle en son essence et matŽrielle dans ses manifestations. Aspirer ˆ un monde spirituel peut quelquefois signifier et traduire un mŽcontentement, et non la vraie comprŽhension de ce qui est spirituel.

 

Ce mŽcontentement peut tre intŽressant. Il peut amener l'tre ˆ chercher les raisons de ce mŽcontentement, ˆ comprendre ces raisons, ˆ s'identifier avec ce mŽcontentement au point d'atteindre une connaissance intime de cet Žtat de fait.

 

Il y a lˆ une possibilitŽ d'expŽrience et d'expŽrience valable parce que connaissance. Quand ce mŽcontentement intervient et qu'on en rejette les termes sans essayer de comprendre ces termes et qu'on dŽcide ˆ priori de s'adonner ˆ une recherche spirituelle, il y a lˆ culture d'illusion, refus d'examiner les rŽalitŽs, refus de comprendre et culture de valeurs vaniteuses et compensatrices. On se dit alors que l'on a soit du mŽrite, soit de la valeur parce qu'on se livre ˆ une vie spirituelle, cela permet de masquer le mŽcontentement et d'entretenir une illusion.

 

Il faut bien se dire que celui qui mne une vŽritable existence spirituelle, que celui qui a de vraies aspirations spirituelles ne parle pas de spiritualitŽ, ne cherche pas ˆ savoir s'il mne une vie spirituelle ou non, mais cherche spontanŽment et constamment ˆ se dŽbarrasser de tous les prŽjugŽs et ˆ comprendre toute chose sans avoir dŽcidŽ ˆ priori de ce qui Žtait mal.

Il n'y a pas d'installation dans un domaine spirituel sans connaissance prŽalable.

Et il n'y a pas de connaissance sans identitŽ avec les tres et avec les choses.

Pour s'identifier avec les tres et avec les choses, il faut savoir tre rien pour pouvoir devenir l'autre, que ce soit un tre ou une chose.

Pour tre rien, il faut, bien sžr, chasser tout facteur de mŽmoire, toute opinion, tout prŽjugŽ et toute personnalitŽ ; et cela il faut tre capable de le faire constamment et apprŽhender ainsi toute chose dans l'Univers.

 

Il n'y a qu'une seule clŽ au monde spirituel, c'est la connaissance et pour conna”tre, il faut s'identifier. Ce n'est pas un moyen, c'est une manire de vivre.

 

 

 

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YOGA

I

 

 

COURTE COMMUNICATION SUR

LE SILENCE

et la CONCENTRATION ou la MƒDITATION

I

l est beaucoup parlŽ de silence, de concentration, de mŽditation et mme de provocations de phŽnomnes, qui sont toujours des effets de la sensation et formŽs de matire ˆ des degrŽs plus ou moins subtils, sans pour cela parvenir ˆ pŽnŽtrer dans cet Žtat inconnu qu'est le SILENCE, la CONCENTRATION ou la MEDITATION.

 

Un simple ensemble de mots. C'est tout.

 

Nous voulons avec opini‰tretŽ que l'esprit soit silencieux, concentrŽ. Mais que faut-il faire pour que cela soit ? Examinons le problme.

 

 

L'esprit est avant tout "ESPRIT" et l'ESPRIT" s'individualise "Esprit". Cet esprit individualisŽ, dans l'existence, est enfermŽ dans la structure physique et psychique qui constitue l'individu, puis dans l'univers constituŽ par l'ensemble des sensations qu'Žprouve cet individu. Les sensations donnent naissance ˆ despensŽes, ˆ des idŽes, des thŽories. L'esprit est enfermŽ dans tout ce que cela limite. Il voltige alors dans l'espace qu'offre l'entre-limites. Il voltige et veut se concentrer sur un point situŽ dans cet "entre-limitesÓ o sont denombreux points semblables surgis dans l'espace crŽŽ par cet esprit individuel limitŽ.

 

 

Ce point peut tre un objet, un tre, une idŽe reprŽsentative d'objets ou d'tres, une thŽorie, une abstraction reprŽsentative d'idŽes, mais le tout toujours enfermŽ dans l'universde cet esprit individuel. Ce n'est que lorsque l'esprit cesse de vouloir fixer les choses de cet espace quelui-mme limite, qu'il peut tre vivant dans l'ESPRIT sans limite qu'il cesse d'tre cet esprit individuel (soumis ˆ un nombre grandissant de conditions, d'accumulations de sensations,d'impressions, de savoir ou choses connues) qu'il est "ESPRITAMOUR, ESPRIT-SAGESSE, ESPRIT-INTELLIGENCE).

 

 

Mais qui peut le plus, peut le moins, et qui EST sans limite peut accepter existentiellement la limite, sans se heurter ˆ la limite qu'il conna”t puisqu'elle est ce qu'il est ˆ ce moment. Il est alors SILENCIEUX dans l'ESPACE SILENCE tout en participant ˆ un entretien dans un espace limitŽ.

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Cette communication est faite pour tre fouillŽe, puis pour susciter des questions.

 

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raja-yoga

 

ENTRETIEN DU 22 MARS 1957

xx

 

L

e raja-yoga est la relation entre la semence qui est l'unique et le mŽditant selon le raja-yoga qui est Žgalement cet unique, mais cet unique capable de s'exprimer comme tel. Cette relation ne se contente pas de demeurer une tension vers l'unique, mais elle intgre dans l'unique le mŽditant qui tente de demeurer cet unique ainsi rŽintŽgrŽ, ou simplement intŽgrŽ lorsqu'il y a chez le mŽditant un dŽveloppement encore insuffisant pour n'tre pas encore parvenu ˆ son terme, que cela soit faute de temps ou par excs de lenteur.

    Cette semence qui est l'un, l'unique et le principal, qui permet au fils de roi de se savoir le roi et de conna”tre son origine qui est sa tradition, aussi bien que d'en offrir 1' expression, doit normalement se situer sur une voie qui doit, aussi Žtonnant que cela puisse appara”tre, contenir cette semence, lˆ et ailleurs; car, pour que le mŽditant puisse Žtablir la relation et rŽunir cette semence au mŽdiateur qu'il est, il faut ˆ la fois la place de cette semence dans le mŽdiateur et hors le mŽdiateur.

 

 

    En Orient, on interprte la mŽditation (qu'il s'agisse de raja-yoga ou d'autres yogas selon d'autres mŽthodes atteignant d'autres buts qui sont d'autres origines) comme une soustraction des lieux les plus lourds afin d' Žchapper, par allgement, ˆ la souffrance et aux contingences qui font du mŽditant un relatif ignorant en dehors de sa mŽditation, afin de traverser le produit et les traces de sa tradition pour en atteindre l'origine, se reconna”tre en celle-ci et Žclairer, dans sa redescente vers les lieux o la matire est plus lourde, ces traces, ces produits et ces reliquats de sa tradition, afin, d'en conna”tre aussi bien les raisons, les causes et les effets que de demeurer indiffŽrent ˆ ce produit pour se ressouvenir de son origine et l'avoir ŽclairŽe ˆ cette lumire. C'est pour tre absorbŽ dans son origine et la connaissance de celle-ci que le mŽditant est illuminŽ parce que concentrŽ dans cette origine.

 

 

 

    La raison aurait pu admettre - mme en Occident - que si cette illumination peut se poursuivre et demeurer de plus en plus longtemps quand le mŽditant est revenu de sa mŽditation, c'est que le point atteint au cours de cette mŽditation est prŽsent dans le mŽditant.

 

 

    Sauf quelques exceptions, preuves d'intelligence et de comprŽhension, les interprŽtations se sont rŽvŽlŽes mauvaises et le procŽdŽ employŽ dans la pratique de ce yoga a ŽtŽ un procŽdŽ installŽ selon des mŽthodes de dialogue o le mŽditant s'en allait colloquer aprs s'tre livrŽ ˆ de nombreux efforts riches en difficultŽs quant ˆ la mise en pratique, avec un autre mŽditant, celui-ci reconnu comme parfait, que l'on pouvait, soit avec une certaine logique, soit avec une certaine imagination, soit la plupart du temps, par la foi dans les textes, par la foi dans le Ma”tre ou le Gourou, admettre comme soi-mme, l'archŽtype du mŽditant que l'on Žtait, imparfait au dŽpart, parfait ˆ l'arrivŽe.

 

Cela ressemblait en somme ˆ une manire de voyage qui tenait du plerinage avec un point de dŽpart, un point d'arrivŽe. Et ˆ chaque Žtape de ce pŽriple, depuis le point de dŽpart jusqu'au point d'arrivŽe, il s'agissait de dŽlaisser un vtement, puis une fois parvenu ˆ l'arrivŽe, un vtement Žtait repris ˆ chaque Žtape du retour; mais ce vtement, s'il ressemblait dans la contexture de ses fils et dans sa matire ˆ celui qui avait ŽtŽ abandonnŽ ˆ la mme Žtape, avait une nettetŽ et une blancheur que l'autre ne possŽdait pas; et c'Žtait une manire de remplacer l'Žtoffe brut par le lin blanc.

 

 

Revenu au point de dŽpart, l'expŽrience du voyage mettait un discernement plus Žtendu, gr‰ce aux souvenirs et ˆ ce qui avait ŽtŽ retenu de ce voyage.

 

 

Si cela n'est pas incompatible avec le bon sens et la raison; si cela n'appara”t pas ˆ premire vue dŽnuŽ de spiritualitŽ, cela demeure pas moins une interprŽtation lŽgrement dŽformŽe de ce que se propose tout yoga; car le yoga dans sa relation veut obtenir une identitŽ entre le mŽditant et son origine, ce qui n'est jamais que considŽrer l'origine dans le mŽditant, de mme que la semence du lotus est dans le lotus.

 

 

    Cette semence permet d'tre ˆ soi-mme sa tradition et de s'exprimer selon une tradition que l'on est, que l'on poursuit, que l'on dŽveloppe et que l'on continue.

 

 

    Cette semence qui est l'unique dans le mŽditant, comme la semence dans le lotus est le lotus latent dans le lotus Žpanoui, le devenir de ce mŽditant en mme temps que sa tradition, ne peut s'exprimer que si cette origine est connue en conscience.

 

 

    Pour qu'elle soit connue en conscience, il faut que le mŽditant - qui a rejoint cette origine pour l'avoir dŽgagŽe - soit devenu conscience de cette origine, qu'il soit devenu l'unique et la conscience de l'unique; la conscience de l'unique n'est rien d'autre que l'observation de l'unique par l'unique, ce qui veut dire la connaissance de l'unique connaissance en soi, aussi bien que pour l'unique et par l'unique. Cette connaissance est l'unique, s'appuie sur l'unique et s'identifie au mŽditant selon le raja-yoga.

 

 

    Le mŽditant est l'unique, peut discerner ce qui rŽpond ˆ cet unique et correspond ˆ sa tradition; et la connaissance de lui-mme autorise sa comprŽhension et son discernement.

 

 

    Ayant intŽgrŽ l'unique, principal et indivisible, contenant ce qu'il a intŽgrŽ, il choisit selon cette connaissance, et ce choix permet le discernement. Il choisit gr‰ce ˆ la connaissance de l'unique par l'expŽrience que reprŽsente sa mŽditation; cette connaissance se traduit en pensŽes lucides selon l'idŽe ou selon l'image, et c'est une pensŽe juste Žmanant d'une connaissance pour tre conscient de cette connaissance qui permettra le choix juste, fruit de l'illumination obtenue par la pratique de la mŽditation selon le raja-yoga.

 

    S'il y a traduction selon la pensŽe - que la pensŽe se dŽfinisse, par l'image ou par l'idŽe, il y a pour le mŽditant mise en jeu de ce qui permet la pensŽe chez ce mŽditant, l'image ayant ŽtŽ perue gr‰ce ˆ la vue sera retenue par un souvenir capable de reconstituer l'image, comme si la vue Žtait ˆ nouveau employŽe et l'idŽe se traduira en phrases parlŽes ou pensŽes; ces phrases surgiront comme provenant du souvenir ˆ nouveau entendu, ˆ nouveau lu et ˆ nouveau parlŽ dans le souvenir.

    Et tout cela dŽpend de la vue, de 1'ou”e, de la parole, pour tre recueilli dans une pensŽe qui retient tout ce produit ˆ traduire et ˆ exprimer afin de dŽcider entre vŽritŽ et erreur dans la tte du mŽditant, laquelle, semblable au lotus Žpanouit contient la semence qui contient tous les lotus futurs, et contient toutes les connaissances futures et tous les dŽveloppements futurs du mŽditant.

 

    Ce mŽditant, qui est un mŽdiateur, en mme temps que l'objet de sa mŽditation, doit rejoindre la semence pour la faire germer en lui. Car sa mŽditation selon le raja-yoga lui apprend ˆ percevoir cette semence partout et sur chacun de ces plans. Si cette semence est sur chacun des plans, elle est aussi prŽsente dans ce mŽdiateur, lˆ o il s'exprime o il est conscient, o il se pose des questions, revenu do sa mŽditation.

    Puisque c'est en mode de pensŽes que les questions surgiront, puisque sa vue, son ou•e, sa parole susciteront les questions, c'est que la semence doit tre installŽe pour s'Žpanouir comme le lotus et s'Žpanouit sur les eaux, au sige mme de cette pensŽe qui s'exprime ici et tout de suite; et c'est dans la tte de ce mŽditant que sera installŽe, pour se dŽvelopper et illuminer son action, cette semence qui se retrouve sur un mme cordon, sur chaque plan et sur chaque degrŽ de chaque plan, jusqu'ˆ la semence origine qui ne peut et ne doit tre diffŽrenciŽe de la semence qui est ici, dans la tte du mŽditant, et qui est non seulement la mme, mais qui constitue avec la semence origine, une seule et mme semence.

 

    C'est lˆ la mŽditation selon le raja-yoga au cours de laquelle le mŽditant devient la relation, dŽveloppant ainsi l'unique, le principal et l'indivisible, ici, dans sa tte, dans le prŽsent.

 

 

    Le mŽditant, selon le raja-yoga, dŽveloppera cette origine pour avoir reliŽ, gr‰ce au cordon, cette origine au prŽsent dans le mŽdiateur qui est la mŽdiation. Le mŽdiateur n'est que le mŽditant, et la mŽdiation l'est aussi. Le mŽditant est donc ce cordon qui est entirement contenu dans l'origine. Le mŽditant atteint ˆ l'illumination et s'exprime selon la connaissance, en cultivant la semence dans le prŽsent et dans sa tte; et cette culture fait tout l'objet de sa mŽditation selon le raja-yoga. Le mŽditant ainsi illuminŽ peut comparer l'illusion ˆ sa tradition contenue dans la semence et dŽveloppŽe gr‰ce ˆ la culture de cette semence et agir ainsi avec discernement. Cultiver la semence dans le prŽsent et dans sa tte est aussi, pour le mŽditant, la culture du discernement.

 

    Le mŽditant cultivera cette semence dans sa tte ici, tout de suite, et tout le temps, qu'il soit debout, assis ou couchŽ, errant ou dans sa demeure. Le mŽditant ne confondra pas l'Žpanouissement de cette semence, qui doit faire de lui l'illuminŽ ˆ tout moment, avec le lotus qui est au-dessus de la tte et qui permet aussi la relation, mais qui n'est pas le sige de la conjonction de l'origine et du mŽdiateur, mais simplement le point de dŽpart qui permet de dŽpasser le prŽsent pour gagner, degrŽ par degrŽ, l'origine de la relation qui est cette semence, point de dŽpart du cordon qui aboutit au prŽsent et qui peut tre dŽveloppŽ ici et tout de suite, si la mŽditation selon le raja-yoga a appris au mŽditant que, tout comme Krishna, il peut demeurer l'origine et crŽer avec une part de cette origine dans le prŽsent.

 

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JNANA-yoga

 

ENTRETIEN DU 16 MAI 1957

XXII

 

 

L

e Jnana-yoga est la relation du mŽditant avec Jnana, la sagesse en soi, la connaissance, la conscience de l'unique, de l'indivisible, de la semence indivisible, de la vie en soi.

 

 

La relation avec la sagesse est la relation avec la comprŽhension qui est la comprŽhension de l'unique; et le mŽditant selon le Jnana-yoga doit se savoir la relation et la jnana. Le raja-yoga l'a intŽgrŽ dans l'unique et a fait de lui la relation qui est le cordon ˆ chacun de ses noeuds, avec tous ses noeuds, chaque nÏud demeurant toujours l'Žgal du prŽcŽdent dans sa puissance, dans sa conscience dans son rayonnement, chaque noeud contenant, latentes, la puissance, la conscience, et permettant le rayonnement. Le mŽditant selon le raja yoga est la relation qui considre la relation et en mme temps que le rŽel qui se considre.

 

 

Le mŽditant, ce mŽdiateur qui est aussi la mŽdiation, est la semence installŽe dans la semence et se sait la semence, comme il se sait l'illumination par le dŽveloppement de la semence ˆ chaque degrŽ, ˆ chacun des plans o l'unique est toujours l'unique, quelle que soit la qualitŽ, quelle que soit la subtilitŽ.

 

 

Le Jnana est la conscience dans la relation ˆ l'origine et ˆ l'aboutissement, ˆ chaque bout du cordon. Et l'extrŽmitŽ qui est origine est en tous points pareille ˆ l'autre extrŽmitŽ, comme elle est pareille sur tout le cordon de plan en plan, de degrŽ en degrŽ.

 

 

Le Jnana n'est que la conscience lucide de l'unique et de la relation qui est l'unique et le mŽditant. Pratiquer la mŽditation selon le Jnana-yoga, c'est prendre conscience de soi en tant qu'unique, en tant qu'unique et relation

 

 

La mŽditation selon le Jnana-yoga est introspection ˆ chaque degrŽ sur tous les plans. La mŽditation selon le Jnana-yoga est intuition puisque relation qui est l'unique ˆ chaque degrŽ et sur tous les plans. Le mŽditant selon le Jnana-yoga se livre ˆ l'introspection en toute luciditŽ. Il possde l'intuition de l'unique pour s'tre installŽ dans l'unique : semence, origine et indivisible

    Le Jnana-yoga est le reflet qui est la conscience claire o s' observe le rŽel qui est indivisible. Le mŽditant selon le Jnana-yoga ne peut tre ce mŽditant que s'il s'est livrŽ auparavant au raja-yoga au point d'tre devenu la relation, pour tre la conscience claire qui se sait l'unique; ˆ chaque noeud du cordon il doit pratiquer la mŽditation selon le Jnana-yoga. Le Jnana-yoga n'est que conscience, que luciditŽ, que lumire, qui sait le rythme de la semence et l'Žtendue du rayonnement lorsqu'il y a illumination.

 

 

L'illumination fait du mŽditant l'illuminŽ; l'illuminŽ propage la lumire, la connaissance de la lumire, la connaissance du rayonnement, de ce qui l'Žclaire et comment il Žclaire; c'est l'intuition qui est la conscience, la Jnana qui est la connaissance.

 

 

    Le mŽditant selon le Jnana-yoga est le mŽditant selon la connaissance. Le Jnana-yoga est le mariage de l'unique et du mŽditant, parce que le mŽditant se sait l'unique ˆ chaque degrŽ et sur tous les plans. Le mariage de celui qui se sait l'unique avec l'unique engendre la conscience de l'unique qui est la conscience de soi. Pour accomplir ce mariage, le mŽditant dŽgage l'unique, se relie ˆ l'unique et l'observe pour le savoir lui mme. C'est lˆ le Jnana-yoga, toute la conscience de soi, toute la connaissance de soi.

               

La connaissance de soi en tant qu'unique est aussi la connaissance de l'unique en soi, ˆ chaque point d'origine qui est aussi l'unique. La connaissance de l'unique en soi, la conscience de l'unique en soi est la connaissance de l'universel, la connaissance de l'universel - ˆ partie de l'unique - dŽpend du rythme latent et prŽsent dans l'unique, de l'illumination qui propage ce rythme; c'est une connaissance lucide, parce que sans voiles, ˆ la lumire du rayon, selon la nuance du rayon, selon la tendance du rayon.

 

 

Le mŽditant, selon le Jnana-yoga, conna”t l'unique et est conscient, ˆ la lumire de l'unique, de chacun des plans, de chacun des degrŽs de ces plans. Il est conscient de chaque qualitŽ et du jeu des rayons dans chacune des qualitŽs.

 

 

Chacun des plans ŽclairŽs par l'unique, chacune des qualitŽs, et le jeu des rayons dans la qualitŽ, est la conscience de l'unique; et c'est cette conscience qui est atteinte par le mŽditant, selon le Jnana-yoga. C'est la qualitŽ ŽclairŽe par l'unique, gr‰ce ˆ l'illumination, qui peroit l'unique au coeur de la qualitŽ.

 

 

Le mŽditant — selon le Jnana-yoga — est la conscience qui est la qualitŽ, la conscience illuminŽe qui sait la qualitŽ, peroit la qualitŽ, et l'unique derrire la qualitŽ.

 

 

Le mŽditant selon le Jnana-yoga s'est installŽ dans la semence qui est au coeur du bourgeon, qui est au centre de la tte, et est devenu l'illuminŽ, et le Jnana-yoga a commencŽ non parce que le mŽditant a ŽtŽ la semence installŽe dans la semence, mais pour avoir peru la semence gr‰ce ˆ l'illumination. L'illumination a ŽclairŽ la qualitŽ; c'est la qualitŽ ŽclairŽe qui a ŽtŽ conscience, connaissance, jnana; la qualitŽ a ŽtŽ le reflet de l'unique, a peru l'unique et n'est que l'unique.

 

 

La qualitŽ a ŽtŽ le lac aux eaux tranquilles qui reoit le reflet en sachant d'o vient le reflet. C'est cette conscience de l'unique, ˆ chacun des plans, ˆ chacun des degrŽs, chacun des plans et chacun de degrŽs devenant conscience de l'unique et de ce qui est ŽclairŽ par l'unique, que recherche le mŽditant selon le Jnana-yoga.

 

 

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CIVILISATION

I

 

 

 

Allemagne

I

AndrŽ KARQUEL entreprend "une sŽrie de confŽrences outre-Rhin, pour redonner confiance en la valeur humaine ˆ ce peuple complexŽ par sa dŽfaite. Cette dŽmarche humaniste lui fut d'ailleurs souvent reprochŽe par des rŽsistants plus ou moins valables qui n'avaient pas compris le but de sa mission,." (Jacques DUCHAUSSOY, Mystre et mission des rose+croix, Ed du Rocher, Collection Gnose, 1981)

 

Voici deux textes en franais illustrant brivement cet aspect de son travail.

 

 

RŽflexions sur l'Allemagne en 1952

(Cahier de notes)

 

    Trois points doivent servir de base ˆ tout dŽveloppement d'action en Allemagne:

a) La crŽation, la mise sur pied d'une doctrine purement europŽenne, sans arrire-pensŽe d'hŽgŽmonie ni d'utilisation de l'Europe par l'Allemagne qui exprimerait ainsi une volontŽ de puissance.

b) Le sens que l'action et que la mission de l'Allemagne est tournŽe non pas vers l'Ouest, mais vers l'Est et que son influence ne peut tre bŽnŽfique que vers l'Est.

c) La renonciation ˆ ses luttes partisanes qui morcellent effectivement l'entitŽ morale allemande, qui l'Žpuisent, qui diminuent sa facultŽ de rayonnement.

 

 

Si l'on prend ces trois points, on s'aperoit que l'Allemagne est favorable ˆ la crŽation de l'Europe, mais encore faut-il que cette Europe soit une Europe viable ; que l'Allemagne tienne sa place exacte dans l'ensemble europŽen, qu'elle comprenne son r™le et qu'elle connaisse ses limites.

    L'expansion vers l'Est pose le problme de l'Allemagne unie ou plut™t de l'Allemagne fŽdŽrŽe. La premire forme d'influence vers l'Est doit s'exprimer dans le sens de l'unification en tenant compte de la nŽcessitŽ de fŽdŽrer des Žtats qui possdent chacun leur originalitŽ. Cette influence doit s'exprimer ˆ travers les faits qui sont nŽcessairement en rŽsonnance sociale et humaine.

    On ne peut pas empcher en Allemagne ni nulle part ailleurs, la floraison d'une multitude d'opinions qui entra”ne la multitude d'organisations qui chacune entra”ne la dŽfense d'une idŽologie.

    Il n'y a pas de dŽlit d'opinion, mais il peut y avoir la co-existence des organisations qui collaboreraient pour conserver des diffŽrents projets idŽologiques que ceux qui conviendraient exactement aux besoins du pays, en sacrifiant momentanŽment ceux qui dans le plan conu par les diffŽrentes organisations, reprŽsentent un caractre dont l'utilitŽ Žchappe aux membres des autres organisations. Ce sacrifice volontaire acceptŽ par chaque organisation reprŽsenterait un respect de la pensŽe adverse et une volontŽ de collaboration pour l'utilisation de toutes les forces vives du pays dans un but de reconstruction morale et sociale. 

 

    Ces trois points peuvent tre ŽvoquŽs et signalŽs ˆ des Allemands de valeur et ˆ des Allemands qualifiŽs qui eux-mmes se chargeraient de la dŽvelopper, de comprendre leur utilitŽ.

    Mais il faut comprendre qu'aucun Žtranger - sauf Karma tout ˆ fait particulier - n'est missionnŽ pour donner ˆ un pays dont il n'est ni originaire, ni citoyen, des rgles de vie et des rgles de pensŽe. Il y a toujours chez l'Žtranger certains points de psychologie subtils qui ne sont pas entrevus ni compris. Par contre un Žtranger peut apporter une idŽe gŽnŽrale qui vaudrait aussi bien pour un autre pays que pour le pays o il apporte l'idŽe. Pour que cette idŽe gŽnŽrale ait quelque intŽrt, il faut qu'elle soit diffusŽe dans un lieu o certains individus en comprennent la portŽe, en voie l'utilisation et l'inscription dans l'Žvolution naturelle, politique et sociale du pays.

    Il faut naturellement que cette idŽe gŽnŽrale sŽduise les nationaux et soit propagŽe en raison de cette sŽduction.

 

    Il faut tenir compte d'une idŽe qui a ŽtŽ gŽnŽralement admise par tous les Allemands bien que beaucoup d'entre eux s'en dŽfendent. Cette idŽe porte sur l'appartenance ˆ une race hŽro•que. Ce thme demande ˆ tre repris, mais non pas en exaltant l'orgueil allemand et son c™tŽ tellurique, mails en donnant ˆ l'Žlite allemande une pleine conscience de ses devoirs. Il importe que l'Žlite allemande se sache en tant que reprŽsentante de la race aryenne, tenue ˆ un certain genre de vie, ˆ un certain caractre chevaleresque, ˆ un devoir de protection des faibles. Il ne s'agit pas d'opposer l'aryenne ˆ tout autre reprŽsentant d'une race actuelle ou disparue. Il ne s'agit pas de dŽvelopper un racisme, bien au contraire, mais l'aryen doit obŽir ˆ des lois bien particulires, se soumettre ˆ un certain genre de vie, adopter un rŽgime et une hygine digne de lui, appliquer une Žthique et une mŽtaphysique qui lui convienne.

    Il importe de montrer aux Allemands que l'intŽrt portŽ par certains des leurs aux Žtudes sanscrites, naissait de ce que les textes examinŽs n'Žtaient que des messages destinŽs aux aryens et que des indications concernant l'existence d'un aryen.

    Il importe aussi d'user ˆ titre symbolique et ˆ titre d'exemple d'arguments puisŽs dans l'histoire d'Egypte et dans la mythologie Žgyptienne, en tenant compte de l'origine collective des Allemands actuels qui "dans l'ensemble" Žpuisent un Karma qui remonte ˆ la pŽriode du Bas-Empire Žgyptien.

    Les ramener ˆ cette histoire et ˆ cette symbolique, c'est leur offrir la clŽ de leur existence actuelle, existence collective, cela s'entend.

    Il importe aussi d'Žtablir un parallŽlisme en prenant le temps de ce qui a jouŽ dans l'espace et de tenir compte du fait que la Grce a puisŽ son enseignement initiatique en Egypte; cela dans l'espace. Comme actuellement l'Allemagne trouve ses causes dans l'Egypte, cela entra”ne pour l'Allemand la nŽcessitŽ de s'imprŽgner de culture grecque et de forme pensŽe grecque.

    Naturellement, Žtant donnŽ la mission actuelle de dŽveloppement de l'Allemagne, les tres les mieux qualifiŽs en Allemagne pour remplir cette mission et pour influencer leurs contemporains, ne sont pas comme on pourrait le croire, les techniciens et les politiciens, mais les hellŽnistes, les Žgyptologues, les philosophes, les archŽologues et les gens de lettres, journalistes en particulier qui s'attachent, Žtant donnŽ leur culture et leurs prŽoccupations ˆ contacter les gens de cette nature.

    Il importe de savoir qu'en Allemagne l'homme d'Žlite trouve son moule dans l'UniversitŽ, c'est lˆ qu'il esquisse la figure qui sera la sienne demain, qu'il choisit le parti ou l'association qui lui convient. C'est le point de dŽpart de sa vŽritable existence. Cela fait que l'Universitaire en Allemagne tient une place influente et prŽpondŽrante ; que l'Universitaire Allemand est gŽnŽralement trs qualifiŽ pour l'accomplissement de sa t‰che. Le corps Universitaire Allemand est gŽnŽralement trs qualifiŽ pour l'accomplissement de sa t‰che. Le corps Universitaire d'autre part comprend suffisamment d'initiŽs pour qu'il y ait une mission bien dŽfinie de l'Universitaire Allemand et une influence marquante de l'UniversitŽ Allemande.

Nota

    Qu'il s'agisse des VŽdas ou des Upanishads qui ne sont que le c™tŽ secret voilŽ de ces VŽdas, il y a un enseignement rŽservŽ ˆ l'Aryen, mais l'enseignement type, l'enseignement le plus prŽcis, le plus proche, est contenu dans la Bhagavad-G”t‰ qui a ŽtŽ donnŽ il y a 5000 ans, ˆ l'avnement du K‰l” Yuga afin que l'aryen sorti des tŽnbres de l'age noir, retrouve la loi et sa vŽritŽ, et vive avec noblesse. Les lois de Brahm‰, elles aussi, ont ŽtŽ donnŽes ˆ l'homme de race aryenne.

 

 

   

CAUSERIE Ë DES ALLEMANDS

 

La plupart des Allemands prŽtendent rŽfuter le nazisme, l'avoir refusŽ, n'avoir rien acceptŽ de son idŽal et de sa structure ; pourtant, aux grandes heures du nazisme, l'Allemagne offrait le spectacle d'une nation enrŽgimentŽe certes, mais travailleuse, et surtout exaltŽe. Tous les jeunes Allemands Žtaient fiers d'tre allemand, Žtaient sžrs d'appartenir ˆ la race des seigneurs, surs d'avoir pour mission de rŽgner sur le monde afin de le dominer et de le transformer.

 

    Ë un certain type physique devait rejoindre un certain type moral ; on se trouvait devant un phŽnomne de groupe ; or, le groupe implique toujours l'Žlimination de certaines notions d'indŽpendance. Ce phŽnomne de groupe voulait faire du peuple allemand un peuple Žlu. Il faut se mŽfier des peuples Žlus car le caractre Žlectif s'applique ˆ une mission particulire, et cette mission est limitŽe sinon dans l'espace, du moins dans le temps. Un peuple Ž1u est un peuple amenŽ par une sŽrie de circonstances, ˆ accomplir une mission prŽcise. Cette mission accomplie, il faut que le peuple Žlu soit suffisamment digne de sa mission pour tre capable d'effacement. C'est la mission qui importe et non le peuple; le peuple doit donc s'effacer devant celle-ci et dispara”tre en perdant le c™tŽ grŽgaire nŽcessaire ˆ la mission, afin de ne plus comporter que des individus isolŽs ayant acquis, dans l'action relative ˆ la mission, une conscience Žlargie et une expŽrience intŽrieure et humaine d'une valeur particulire.

 

    Si le peuple Žlu n'accepte pas cet effacement au profit de la mission, il perd tout simplement son caractre d'Žlection pour la raison bien simple que l'orgueil du groupe l'emporte sur l'intelligence et le sens de la mission, le dŽvouement et l'abandon ˆ la mission.

 

    En gŽnŽral les peuples Žlus le sont pour recevoir une vŽritŽ, laquelle vŽritŽ est dispensŽe par un homme nŽ et ŽlevŽ parmi les Žlus. Ces Žlus ont pour devoir de reconna”tre le messager et de s'Žparpiller ensuite pour dispenser le message. Le message, encore une fois, n'est bien dispensŽ que si le porteur s'efface et dispara”t au profit de ce qu'il propage.

    En gŽnŽral un caractre spirituel s'attache ˆ la notion de peuple Žlu. Une petite minoritŽ qui constitue ce peuple obŽit ˆ des rgles particulires de vie pour tre ˆ mme de reconna”tre parmi les siens le messager capable de rŽvŽler quelques vŽritŽs au monde. Le peuple juif a ŽtŽ un peuple Žlu tant qu'il a constituŽ le berceau de JŽsus et il a perdu son caractre d'Žlection quand, en partie, il a discutŽ le caractre messianique de JŽsus. Son caractre d'Žlection a ŽtŽ alors remplacŽ par un phŽnomne de dualitŽ accentuŽe, dualitŽ venue de la croyance en un caractre d'Žlection, d'une part, et du refus de reconnaissance de la raison rŽvŽlŽe de ce caractre Žlectif pour conserver une personnalitŽ accentuŽe et renforcŽe au dŽtriment de l'effacement devant le service. Ce phŽnomne de dualitŽ et intŽressant car, dans l'humanitŽ actuelle, la dualitŽ est le propre de tout tre pensant, et une dualitŽ accentuŽe entra”ne des tensions internes d'une telle violence qu'elles signalent et affirment, par l'excs, toute la gamme des problmes que peut se poser un cerveau humain, organe du mental et souvent incapable de dŽpasser ces donnŽes mentales bien qu'aspirant ˆ le faire.

 

 

    Le problme d'Žlection que se posait 1'Allemagne, en le croyant rŽsolu, Žtait un problme matŽriel qui se voulait matŽriel par certains cotŽs ; il avait trait ˆ la race et il dŽcoulait des faits: dans un certain secteur gŽographique, dans certaines conditions et pour certaines raisons, du fait d'une Žvolution scientifique et inhumaine, une race supŽrieure se dŽveloppait. Il semblait logique ˆ cette race supŽrieure de guider, de dominer les races infŽrieures qui peuplaient le reste de l'Univers. Cela pouvait tre matŽriellement concevable, et l'on pouvait admettre logiquement et matŽriellement une race possŽdant des caractŽristiques physiques donnŽes et des caractŽristiques morales et intellectuelles correspondantes.

 

    C'Žtait possible, ce n'Žtait pas certain. Pour que ce soit certain, il eut fallu pouvoir renier et Žliminer des notions que la science pure peut, ˆ la rigueur, Žliminer et renier, mais que l'angoisse humaine, inconsciemment reliŽe ˆ certaines rŽalitŽs, ne peut pas nŽgliger. Je ne vous dirai pas que les tres ont une ‰me, pour la bonne raison que cela ne veut rien dire et que cette ‰me, psychŽ, qui peut tre saisie et apprŽhendŽe par la science, relve du domaine psychologique et appartient encore pleinement au domaine matŽriel. Disons tout de suite qu'il y a des donnŽes matŽrielles, d'autres qui le sont moins, pour relever du mariage des donnŽes matŽrielles et spirituelles, et d'autres purement spirituelles. Ces valeurs ne sont jamais pures parce qu'il n'y a pas de dissociation, possible entre matŽriel et spirituel, mais une tournure du mental humain qui reconna”t ou ne reconna”t pas les valeurs spirituelles ou qui refuse, tant™t les valeurs matŽrielles, tant™t les valeurs spirituelles.

 

Ds qu'on admet l'existence de valeurs spirituelles sans dissocier celles-ci des valeurs matŽrielles, on doit tenir compte de la qualitŽ de l'individu qui habite un corps, cet individu ne pourra tre conscient que de son corps, c'est-ˆ-dire que de ce qui peut tre enregistrŽ et traduit par ce corps, mais cet enregistrement et cette traduction entra”neront des dŽductions propres ˆ la nature de l'individu. Il n'y a pas dans le monde des millions d'individus supŽrieurs. Une race Žlue n'est pas une race supŽrieure, elle peut tre tout au plus une race pure qui comporte, ˆ chaque gŽnŽration, un certain nombre d'individus de valeur, de trs grande valeur mme, capables d'orienter vers son destin cette race pure et rŽceptive. Elle peut se signaler par son mode de vie ; elle ne peut pas essaimer pour la bonne raison que par l'essaimage, elle perd son caractre de puretŽ et de rŽceptivitŽ. ƒtant donnŽ les mŽlanges qui ont existŽ depuis le dŽpart de la race aryenne, il ne peut y avoir que des rameaux isolŽs de cette race pure proto-aryenne partie ˆ l'origine du Cachemire d'une part, et des bords du Gange d'autre part. Il peut y avoir des ”lots tŽmoins, il ne peut pas y avoir de race entire. Il est certain qu'un peuple riche d'un certain passŽ, fier d'une certaine Žvolution, peut possŽder une majoritŽ d'individus de valeur qui ont choisi de venir s'incarner lˆ. Mais ce qui met en Žchec les conceptions sociales allemandes, c'est que      ce pourcentage (et cela relve de simples statistiques) d'hommes de gŽnie (savants, peintres, musiciens, littŽrateurs, etc.) dans la race juive est supŽrieur au pourcentage de gŽnies Žquivalents en France, en Allemagne, en Angleterre. Ë moins d'admettre que le gŽnie reprŽsente une dŽcadence, et aucun de vous ne pense cela ici, il faut admettre que, quel que soit le caractre de malŽdiction qui s'attache ˆ une race, cela n'empche pas la qualitŽ d'une partie des individus qui la composent. Or, c'est cette part qui fait la grandeur d'un pays, qui en affirme la vitalitŽ et qui en provoque l'Žvolution. Mais ce qui fait gŽnŽralement l'infŽrioritŽ d'un pays est la mme chose qui fait l'infŽrioritŽ d'un homme, c'est son caractre de dŽpendance. Or, il se trouve que celui qui Žprouve le besoin de dominer n'est pas libre, soit-il peuple ou individu, car ce besoin de domination signifie un besoin d'affirmer sa puissance et de dŽcouvrir les preuves effectives de cette puissance pour effacer un manque d'assurance, une incomprŽhension ou pour obtenir une revanche, un sentiment de compensation. Celui qui tend ˆ dominer - il importe peu qu'il s'agisse simplement du monde ou de son voisin - est dŽjˆ l'esclave de son sentiment de domination. Et esclave de ce sentiment, il l'est de ce qu'il domine et opprime. Ainsi le raciste oppresseur est esclave de l'opprimŽ, car il a besoin de cet opprimŽ pour tre l'oppresseur, et comme il est l'oppresseur parce qu'il n'est pas sžr de lui, il a peur de celui qu'il opprime et, sans le savoir, il essaie de transformer en complexe de supŽrioritŽ ce qui est, en fait, un complexe d'infŽrioritŽ. Un tre vraiment humain, et un peuple constituŽ et menŽ par des tres vraiment humains, indŽpendamment de tout souci de race, de tout souci de croyance, de tout souci d'origine, ne voit jamais qu'un problme humain qui se pose partout, tente de rŽsoudre ce problme individuellement ou socialement, mais n'envisage jamais des problmes arbitraires qui sont trs Žtrangers ˆ ce que l'tre est en rŽalitŽ, qui sont trs superficiels et ne touchent jamais le problme fondamental de l'homme, ni ses besoins, ni son Žvolution. Le sectarisme est une marque de ces problmes arbitraires rŽsolus arbitrairement. Le fait d'admettre comme vrai ou valable une seule race ou une seule religion, ou un seul type d'existence, conduit les hommes ou les peuples ˆ oublier le problme humain, ˆ limiter leur horizon, ˆ s'enfermer dans une thŽorie fausse et ˆ devenir prisonniers de cette thŽorie. Cela entra”ne la fermeture de l'intelligence et du cÏur, et cela a souvent une influence f‰cheuse pour la suite de l'Žvolution des peuples.

 

 

    On a pu voir, pendant la guerre, que parmi les meilleurs officiers allemands au caractre le plus chevaleresque, se trouvaient les ŽmigrŽs franais devenus allemands depuis la rŽvocation de l'Edit de Nantes. Une part de la force allemande est donc venue de la rŽaction au sectarisme franais. Si les persŽcutŽs ne se retournent pas toujours contre les persŽcuteurs, il est certain que les persŽcutŽs de valeur peuvent aller exercer leur valeur ailleurs et favoriser l'Žvolution d'autres lieux que ceux qui les ont rejetŽs. Tous les problmes de sectarisme, qu'ils soient raciaux, religieux ou nationaux peuvent se rŽsoudre en un seul problme, un problme de libertŽ. Si les hommes sont libres, ils ne sont pas conditionnŽs par des haines mesquines, ils n'ont pas besoin non plus de dŽpendre d'un mythe racial ou religieux ou national, et d'opŽrer sur ce mythe un transfert de responsabilitŽ pour tre sžrs de leur valeur. Ils n'ont pas besoin de preuves et ne cherchent pas de preuves dans des facteurs de limitation. Mais le problme de la libertŽ, pour s'Žtendre ˆ un peuple, doit commencer chez ces individus, et pour ceux qui comprennent et le sens et la nŽcessitŽ de cette libertŽ, il n'y a pas un instant ˆ perdre, il faut tout rejeter, se savoir rien, et identifier ˆ tout moment ce rien ˆ toutes choses prŽsentes pour comprendre toute chose et conna”tre sans prŽjuger.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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ConfŽrences & Articles de Presse

A simple titre d'illustration.

 

ROYAUME DE L'HOMME DANS L'EMPIRE COSMIQUE

Simple exemple d'une annonce d'une de ses confŽrences publiques, En 1959 ˆ Nancy.

 

 

É/É

 

Simples exemples de titres parus dans des revues de 1946 :

L'INTELLIGENCE SAUVEGARDE DE LA PAIX - A. KARQUEL

- FRANCE/ LA REVUE DE L'UNION FRANCAISE No 1 - 01/03/1946

 

MISSION DE LA FRANCE PAR ANDRE KARQUEL Cf. ci-dessous

- FRANCE/ LA REVUE DE L'UNION FRANCAISE No 2 01/04/1946

 

 

É/É

 

 

 

MISSION DE LA FRANCE

 

 

 

S

OYEZ DEVANT UN PLANISPHéRE; votre regard sera attire par un petit hexa­gone incrustŽ dans la physionomie de notre globe; un petit hexagone harmonieusement ŽquilibrŽ dans lequel se jouent des lignes souples et ŽlŽgantes: une figure qui n'a point sa pareille de l'Occident ˆ l'Extrme‑Orient, du Septentrion au Midi; une figure que des dieux telluriques ont dž dessiner amoureusement. Elle semble un p™le d'attraction, cette figure placŽe sur la ligne mŽdiane du monde. Un centre gŽographique qui capte les ondes universelles pour nourrir son rayonnement. Cette figure, c'est la France au front de laquelle brille un oeil cyclopŽen: Paris.

  Un p™le d'attraction disons‑nous! Romains, Scythes, Germains, Vikings, Anglo‑Saxons, Sarrasins, vinrent abreuver de leur sang cette terre privilŽgiŽe. Et, de cette communion de chair, l'esprit universel se transfigura. Le XllIe sicle devait le magnifier en dotant Paris d'une UniversitŽ, incontestablement

la premire universitŽ d'un monde qui recherchait son unitŽ par la coopŽration intellectuelle. Des hommes d'Žlite, de Belgique, d'Allemagne, d'Italie, d'Angle­terre, vinrent y professer leurs sciences, y dŽvelopper leur Žloquence. Par l'Occitanie, la culture grecque et la culture arabe pŽnŽtrrent le pays.

  La France allumait son flambeau aux feux universels de l'esprit et son flam­beau devait rŽpandre sa lumire sur le monde. Ainsi la France Žtait spontanŽment chargŽe de guider les peuples vers des voies civilisatrices et sa mission s'incarna dans un amour profond de l'humanitŽ. La France dŽcouvrit le Dieu vivant en aimant l'homme, l'homme rŽel, avide de conna”tre, de mesurer, d'ordonner; l'homme constructeur d'Ždifices impŽrissables, ambitieux de crŽer un monde ˆ son image, l'homme libre enfin dans la vie inconditionnŽe. Elle voulait que, par la raison, l'homme embrass‰t toutes les donnŽes de l'expŽrience, de l'intuition et du sentiment.

  DŽjˆ Abelard, dans un de ses ouvrages, le Ç Sic et non È conseillait le doute mŽthodique pour dŽcouvrir avec sŽcuritŽ le chemin de la vŽritŽ. Par ailleurs il disait: ÇLe pouvoir de lier et de dŽlier n'appartient qu'aux dignes : le pŽnitent peut quitter son supŽrieur indigne pour chercher un meilleur mŽdecin de l'‰meÈ. Ce qui confŽ­rait ˆ l'homme une indŽpendance qu'on tendrait, de nos jours, ˆ lui ravir.

Plus tard, sur la colline de Montmartre, naissait une notion nouvelle, rŽvolu­tionnaire; une notion qui voulait que l'homme fžt jugŽ sur ses intentions et non point sur les faits. Puis au xvIIe sicle, Descartes donnait au monde la rigueur de sa mŽthode, A sa suite, Montesquieu, raisonnable et passionnŽ, inspirait l'esprit rŽvolutionnaire fleurissant parmi les philosophes du xvIIIe sicle, et la grande rŽvolution Žclata : la grande rŽvolution qui portait dans son sein le foyer resplendissant des valeurs Žter­nelles, Žternelles parce qu'elles consacraient la grandeur de l'homme, de l'homme, mesure de toute chose. Le mot Ç Grandeur È ne doit pas Žvoquer des idŽes de puissance, d'apparat, mais l'idŽe d'un Žpanouissement spirituel.

  Le 26 aožt 1789, l'AssemblŽe Nationale votait la Ç DŽclaration des Droits de l'homme et du citoyen È. DŽclaration que le monde devait accueillir avec enthou­siasme et ferveur; dŽclaration qu'il serait sage aujourd'hui de mŽditer pour, s'Žvadant de la confusion gŽnŽrale et du tourbillon des passions, retrouver le sens mme de la mission de la France.

  ÇLes reprŽsentants du peuple franais, constituŽs en AssemblŽe Nationale, considŽrant que l'ignorance, l'oubli ou le mŽpris des droits de l'homme sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des gouvernements, ont rŽsolu d'exposer, dans une dŽclaration solennelle, les droits naturels, inaliŽnables et sacrŽs de l'homme; afin que cette dŽclaration constamment prŽsente ˆ tous les membres du corps social, leur rappelle sans cesse leurs droits et leurs devoirs; afin que les actes du pouvoir exŽcutif pouvant tre ˆ chaque instant comparŽs avec le but de toute institution politique, en soient plus respectŽs; afin que les rŽclamations des

citoyens, fondŽes dŽsormais sur des principes simples et incontestables, tournent toujours au maintien de la constitution et du bonheur de tous È.

  Quel sens admirable de l'Universel! Comment le monde aurait‑il pu ne pas s'Žmouvoir! Enfin, l'on proclamait que la contrainte, l'oppression, Žtaient bannies des sociŽtŽs humaines. On proclamait que les hommes naissaient libres et Žgaux en droit! Que nul homme ne devait tre inquiŽtŽ pour ses opinions, mme religieuses. Que la libre communication des pensŽes et des opinions Žtait un des droits les plus prŽcieux de l'homme... que si la garantie des droits de l'homme et du citoyen nŽcessitait une force publique, cette force Žtait donc instituŽe pour l'avantage de tous et non pour l'utilitŽ de ceux ˆ qui elle Žtait confiŽe.

  La France installait l'homme enfin dans le royaume de sa libertŽ essentielle. La libertŽ qui consistait ˆ pouvoir faire Çtout ce qui ne nuit pas ˆ autrui È. La libertŽ qui donnait l'essor au gŽnie. La fructification des initiatives individuelles devait donner ˆ l'humanitŽ les instruments de sa prospŽritŽ et un nouvel Žpanouissement des sciences, des lettres et des arts. Les Žtrangers, dans un Žlan irrŽfutable d'amour, disaient : la France est notre seconde patrie.

La France gŽnŽreuse, belle par son harmonie, ma”tresse pleine de cour et d'au­dace dans la pensŽe, ma”tresse ˆ laquelle on s'unissait sans jamais se ligoter, s'aveu­gler; sans jamais perdre le self‑contr™le de sa personnalitŽ; ma”tresse aux dons multiples que Minerve couronnait; ma”tresse accueillante et bonne, joyeuse et distin­guŽe, que les hommes sensibles ˆ son charme, ˆ sa culture exceptionnelle, visitaient avec tendresse et respect. Ses adversaires mmes, qui la combattaient par intŽrt, l'admiraient. Ils l'admiraient, malgrŽ leurs tentations Žgo•stes, parce que la France gŽnŽrait des idŽes d'ordre, de justice et de grandeur morale.

  En 1790, aux ftes du Champs de Mars, des pancartes Žtaient dressŽes. L'une d'elles disait notamment: Ç Vous chŽrissez la libertŽ, vous lapossŽde maintenant; montrez‑vous digne de la possŽder. È Cela, non‑seulement s'adressait au peuple franais, mais ˆ tous les peuples.

Si le monde avait rŽalisŽ l'homme de la dŽclaration des droits, l'homme que la France honorait, nous pourrions croire la mission de la France terminŽe. Mais le monde, durant ces dernires annŽes, a reforgŽ, dans un aveuglement obstinŽ, l'arme du despotisme, sans qu'aucun peuple ‑ pendant que la France se repliait sur sa douleur ‑ ne repr”t le flambeau pour le rallumer aux feux universels de l'esprit.

  La France doit donc s'en saisir de nouveau pour le dresser, rayonnant au‑dessus des souverainetŽs nationales et partisanes, afin que les hommes de toute la terre, conscients de leur commune origine, recommencent ˆ espŽrer.

  Non, la mission de la France n'est pas terminŽe; elle se poursuit et doit favoriser la naissance d'une sociŽtŽ universelle dont l'homme sera la pierre angulaire.

 

ANDRE KARQUEL.

 

 

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