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CROIX BLANCHE

UNIVERSELLE

 

ÓLÕhomme

au service de

lÕhommeÓ

 

PRINCIPES SPIRITUELS

 

 

Tout croisŽ de la CROIX BLANCHE UNIVERSELLE s'engage envers lui-mme, dans le secret de sa plus haute conscience :

 

- ˆ respecter l'homme et ˆ le faire respecter, quelle que soit son origine.

- ˆ conserver, en toute circonstance, une attitude fraternelle toujours courtoise et charitable envers autrui.

 

L'ignorance Žtant la source de la plupart des conflits, le croisŽ s'efforcera de comprendre le prochain pour rŽsoudre par l'harmonie le problme des relations entre les hommes, mais il se rappellera aussi que :

 

"Science sans conscience n'est que ruine de l'‰me."

 

Pour que les frontires terrestres disparaissent, il faut que les frontires spirituelles qui cloisonnent l'esprit et le sŽparent du point universel de conjonction soient dissoutes. Les principes infŽrieurs dominent l'homme qui ne tend pas toute son Žnergie vers la perfection.

 

Le croisŽ tendra donc vers la perfection et s'efforcera de dissoudre les prŽjugŽs et les habitudes qui esclavagent l'homme.

Le croisŽ pratiquera le langage de 1'amour et de l'amitiŽ dans ses rapports avec autrui.

Il n'efforcera de promouvoir tout ce qui unit et d'Žliminer tout ce qui sŽpare et oppose.

Il ne cherchera pas tant :

- ˆ tre consolŽ qu'ˆ consoler ;

- ˆ tre compris, qu'ˆ comprendre ;

- ˆ tre aimŽ qu'ˆ aimer.

Le croisŽ rŽalisera la paix dans son coeur pour que la paix soit dans le monde.

 

 

 

QU'EST-CE QUE

LA CROIX BLANCHE UNIVERSELLE ?

 

 

La Croix Blanche est un ordre chevaleresque ouvert ˆ tous les tres libres qui reconnaissent ou qui font leurs, les principes universels publiŽs ci-contre, et cela, sans distinction de sexe, de race, de nation ou de religion.

 

Elle est une assemblŽe des esprits chevaleresques, tous Žgaux entre eux, conscients de la solidaritŽ humaine et universelle, conscients que la souffrance qui sŽvit en ce monde est un effet des erreurs humaines accumulŽes ; conscients qu'une civilisation est ˆ prŽserver des atteintes de la dŽgradation, en comprenant que cette civilisation est celle dans laquelle, ˆ force d'Žthique et de culture, on a amenŽ l'homme ˆ concevoir le mystre de l'individualitŽ, on a amenŽ l'homme ˆ respecter en tout homme un individu qui est ce qu'il y a de plus digne en soi.

 

Pourquoi ouvrir cet ordre ?

 

Le monde reprŽsente un vaste laboratoire o, au cours des sicles passŽs, une expŽrience de dŽveloppement de l'intellect (ou mental humain) a ŽtŽ tentŽe dans des domaines variŽs : politique, religieux, militaire, social, philosophique, scientifique, qui rŽpondait ˆ des aspirations humaines profondes et aux nŽcessitŽs d'Žvolution d'un cycle donnŽ. Le message chrŽtien devait tempŽrer les effets d'une expŽrience audacieuse dont l'homme ne pouvait mesurer la portŽe et les risques.

 

Au cours de cette expŽrience, cette terre laboratoire s'est pourvue de tous les organismes qui devaient servir aux dŽveloppements de l'expŽrience. Des structures particulires, dans chacun des domaines, o l'expŽrience Žtait tentŽe, se formrent. La politique s'emprisonna dans des organisations, tout comme l'esprit religieux, l'ordre social, etc...

 

La forme recouvrit l'esprit. L'organisation entrava la marche souveraine de l'Žvolution humaine.

 

La forme imposa ses conditions limitatives ˆ l'humanitŽ et cette forme adoptŽe Žtait fille de l'intellect humain. La forme devait fatalement, par ses conditionnements imposŽs, paralyser le libre exercice de facultŽs plus subtiles que l'intellect. Autrement dit, l'intellect s'arrogeait un pouvoir d'organisation de la vie qui ne pouvait lui tre tolŽrŽ que sous la souveraine autoritŽ de l'Esprit.

 

L'homme s'est trouvŽ mis ainsi dans un cadre o son Žpanouissement Žtait conditionnŽ par ce cadre ˆ divers aspects : national, social, racial, familial, religieux, politique et culturel.

 

L'homme doit donc dissoudre la pŽtrification des cadres dans lesquels il se trouve emprisonnŽ ; la pŽtrification des formes qui annihilent l'esprit ; et il doit penser de nouveau et librement l'ordre du monde afin d'amener les peuples, les races ˆ un degrŽ de comprŽhension qui leur fasse apprŽcier la libertŽ, la libertŽ "essence de l'esprit".

 

Quel est le sens de son action ?

 

La Croix Blanche Universelle doit exalter la facultŽ de choisir une voie ˆ la fois nouvelle et indŽpendante des voies prŽcŽdentes. Cette Žpigense illumine le gŽnie, l'esprit crŽateur, le caractre divin de l'homme.

 

La Croix Blanche doit tre une expression aussi pure que possible de la vie inconditionnŽe. Elle ne prŽtend pas tre une nouvelle religion, car il est impossible de crŽer une religion. S'il y a de nombreuses Žglises, il n'y a qu'une religion qui, depuis que les hommes existent, a toujours ŽtŽ et sera toujours. La religion est ce qui relie les hommes entre eux et au Sommet de l'Esprit.

 

C'est cette permanence de l'Esprit que la Croix Blanche reconna”t comme sa Loi. Et c'est pour l'accomplissement de cette Loi que la Croix Blanche se veut action.

 

Quelle est l'ascse du chevalier ?

 

L'homme est plus grand que n'importe laquelle des mŽthodes qu'il emploie pour s'assurer de sa grandeur et de ses possibilitŽs, et il commence ˆ peine ˆ s'Žveiller ˆ sa gloire et ˆ sa divinitŽ.

 

C'est pour faciliter l'Žveil de cette divinitŽ dans l'homme que les membres de la Croix Blanche consacrent leur activitŽ.

 

Mais le membre de la Croix Blanche qui veut Žveiller ses frres humains ˆ leur divinitŽ doit tre lui-mme conscient de cette divinitŽ et s'astreindre ˆ vivre sous le souffle de son universalitŽ, ce qui est, en somme, son ascse.

 

Il se donne donc la mission d'exprimer ce qui est du domaine de la Connaissance - ce qui impose la parfaite connaissance de soi-mme - (dans son ch‰teau intŽrieur, Sainte ThŽrse d'Avila Žcrivait : "Ce serait donc folie de s'imaginer qu'on eut entrer au ciel sans entrer auparavant en soi-mme pour se conna”tre."

 

Or, pour exprimer ce qui est du domaine de la Connaissance, il ne faut pas gner la projection de ce qui est du domaine de cette Connaissance. Pour ne pas gner la projection des ŽlŽments actifs de cette Connaissance, il faut que le mental soit d'une fluiditŽ parfaite afin de conserver ˆ la pensŽe toute la valeur de ce qui est projetŽ en elle, sans que rien n'intervienne pour fausser ce phŽnomne. Il est bien entendu que nous parlons de la Connaissance Universelle, par consŽquent, il ne s'agit pas - puisque nous avons reconnu que cette connaissance est intŽrieure ˆ soi - de la chercher hors de soi. Si cette Connaissance est intŽrieure et si ce que nous exprimons peut tre ou ne pas tre la projection de cette Connaissance, c'est que l'intervention d'ŽlŽments extŽrieurs ˆ soi est possible. Or, tout ce qui n'est pas Žternel, illimitŽ et indŽfini, se trouve tre extŽrieur ˆ l'tre. Tout ce qui appartient au domaine du limitŽ constitue autant d'Žcueils pour favoriser la libertŽ de l'expression. Seule la libertŽ acquise permet ˆ l'individu d'exprimer sa REALITE.

 

Quand un individu, quel qu'il soit, s'exprime suivant sa vraie nature, il agit spontanŽment dans le sens de sa rŽalitŽ, et sa rŽalitŽ, pour s'exprimer, n'a pas besoin de l'intervention de qualitŽs dŽveloppŽes par des efforts. C'est pourquoi l'on pourrait rŽsumer l'attitude d'un membre de la Croix Blanche dans cette phrase : Toute l'ascse se rŽsume dans le fait d'tre et de servir.

 

"Etre et servir" rŽsout tous les problmes lorsque tous les ŽlŽments extŽrieurs ne viennent pas apporter une sŽrie d'obstacles que le courant naturel des choses ne demandait pas. On sert, ce qui ne veut jamais dire autre chose qu'exprimer sa rŽalitŽ en la mettant ˆ la disposition des autres dans une manifestation quelle qu'elle soit.

 

La rŽalitŽ ne peut tre divisŽe, car elle est absolument indestructible et chaque division reconstitue l'ensemble. Elle est le point et elle est le tout. Si bien que mettre l'expression de sa rŽalitŽ ˆ la disposition des autres, ne permet pas de mesurer quoique ce soit dans le service ; car mesurer le service reviendrait ˆ dire que l'on ne croit pas ˆ l'universalitŽ de son tre et qu'on ne croit pas que cet tre puisse perdurer puisqu'il peut tre entamŽ d'une partie de lui-mme.

 

Si on pose ainsi le problme, il est impossible de comparer, de mesurer, de possŽder, de donner ou de reprendre, car du mme coup on nie la rŽalitŽ, et c'est une manire trs courante de manquer de foi. Mais on touche lˆ ˆ un point d'application et non ˆ l'essence ; on n'associe pas la rŽalitŽ ˆ ce qui n'en est, en fait, que la forme exprimŽe par le fait mme de la manifestation, et l'on ne croit pas manquer de foi.

 

Le service qui appara”t comme pŽnible indique par lˆ mme qu'il n'est pas considŽrŽ comme le service car si l'on sert ce qui est universel, on ne fait que s'exprimer et l'on trouve lˆ la libertŽ totale. Ceci pour situer la manire d'envisager le service.

 

Mais pour exprimer sa rŽalitŽ, il faut encore que l'individu se trouve ˆ mme de s'identifier ˆ sa rŽalitŽ et qu'il ne se trouve pas aliŽnŽ de cette rŽalitŽ. Il y a d'abord un problme de limites superposŽes auxquelles il faut renoncer, car tenir ˆ ses limites constitue l'aliŽnation en elle-mme entre la rŽalitŽ de l'tre et ce qu'il croit tre lui-mme.

 

Ce qui peut dŽfinir la situation des limites et donner la frontire entre l'IrrŽel et le RŽel - pour reprendre une locution classique mais incomprise - c'est que, tant qu'il y a une possibilitŽ de limites, soit dans le temps, soit dans l'espace, soit dans le mouvement, il ne s'agit pas de la RŽalitŽ de l'Etre.

 

La mise en ordre de la Croix Blanche, avant toute chose, exige donc du participant, une prise de conscience de sa rŽalitŽ et une parfaite clartŽ de sa notion d'tre et de servir.

 

Pour parvenir ˆ cette clartŽ, le croisŽ mŽditera rŽgulirement. Mais...

 

Qu'est-ce que la mŽditation ?

 

MŽditer c'est parvenir ˆ tre le mŽdiateur entre le rŽel et l'irrŽel, le rŽel n'Žtant que la connaissance et la conscience la plus subtile, cette conscience Žtant toujours capable de s'identifier ˆ l'universel, ˆ l'infini et ˆ l'Žternel, l'irrŽel Žtant le monde des formes qui est Žtranger ˆ la rŽalitŽ, sans tre absolument de nature diffŽrente et de possibilitŽs diffŽrentes, puisqu'il ne permet pas d'apercevoir, au premier contact et ˆ premire vue, ce qui est vŽritŽ et ce qui est erreur.

 

Le mŽditant est donc un mŽdiateur, mais un mŽdiateur qui se veut le point de rencontre entre ce rŽel et cet irrŽel, afin que cet irrŽel se perde dans le rŽel.

 

Ce qu'il faut Žviter

 

La Croix Blanche veut faire oeuvre libŽratrice. Elle Žvite pour elle-mme les structures matŽrialisantes. Elle rompt, en cela, avec les habitudes. Elle n'a point de doctrine Žtroite et un programme prŽconu qui la rendraient statique. Elle est vivante. Parce qu'elle est vivante, elle opre la rŽvolution psychologique attendue, la rŽvolution annonciatrice d'un monde nouveau.

 

L'oeuvre entreprise facilitera le dŽveloppement des facultŽs d'adaptation des humains. Ainsi, le croisŽ s'engagera parfaitement armŽ, dans des actions concrtes qui auront pour dessein d'amŽliorer les relations humaines et de tenter de faire triompher l'intelligence de tout conditionnement de quelque ordre qu'il soit.

 

Ce qu'il faut entretenir

 

Les foyers de comprŽhension provoqueront des rŽunions d'entretiens.

 

Au cours de ces rŽunions, les croisŽs feront part de leurs expŽriences dans l'approfondissement de la Connaissance d'eux-mmes, et dans l'action entreprise auprs des humains qu'ils tentent d'Žclairer, afin que ces tŽmoignages permettent de comprendre dans le prŽsent, le sens de l'action entreprise en rŽvŽlant ˆ la fois sa valeur et ses manques. Pour cela les croisŽs ne devront pas oublier que l'arme du chevalier est le discernement.

 

Pour pouvoir user de l'arme, il faut tre soi-mme l'arme et n'tre que cela.

 

L'arme gainŽe par l'Esprit qu l'a visitŽe, est la VŽritŽ, celle qui rŽpond au gŽnie du chevalier et transforme la petite reprŽsentation qui est le monde dans lequel il Žvolue.

 

Si tous les chevaliers transforment un petit monde, les petites reprŽsentations variŽes seront la marque mme d une multiplicitŽ de gŽnies qui se rŽvleront crŽateurs.

 

Ainsi de proche en proche, sans tourment, sans violence, le monde se transformera.

 

La SpiritualitŽ est Connaissance.

 

La Connaissance s'appuie sur l'Intelligence.

 

L'Intelligence, pour s'exprimer, reconna”t toutes les vŽritŽs et se sent reliŽe ˆ toutes les vŽritŽs. Et comme chaque tre recle sa vŽritŽ qui peut se confondre avec la VŽritŽ Universelle, l'action est le gage de l'Amour, et le don de l'Amour dans la SociŽtŽ.

 

Il faut peut-tre souligner que la hauteur et la grandeur de l'inspiration dŽcident de la foi d'une sociŽtŽ en elle-mme.

 

Que le croisŽ rŽalise la paix dans son coeur pour que la paix soit dans le monde.

 

 

CONSTITUTION INTERIEURE

DE LA CROIX BLANCHE UNIVERSELLE

 

 

S'il ne faut pas oublier que la spiritualitŽ est la tension vers l'Esprit par le dŽgagement des contingences matŽrielles et l'acquisition d'une luciditŽ qui est la mesure de la Connaissance ˆ exprimer dans l'action s'il y a action. il faut admettre qu'ici-bas un minimum de matŽrialitŽ s'impose et que ce minimum de matŽrialitŽ commande dans la Croix Blanche une mise en ordre particulire.

 

C'est pourquoi la Croix Blanche s est constituŽe en foyers de comprŽhension o les membres se rŽunissent fraternellement entre pairs, c'est-ˆ-dire entre Žgaux.

 

Il n'y a de prŽrogative d'aucune sorte pour personne, et point d'ambition vaine a satisfaire, c'est-ˆ-dire, point de titres honorifiques qui font l'objet de compŽtition.

 

Les principes seuls reprŽsentent l'autoritŽ reconnue qui agit sur la conscience chacun.

 

Les foyers de la Croix Blanche peuvent se constituer ˆ l'infini au grŽ des affinitŽs humaines et des initiatives personnelles.

 

 

 

Que doivent tre ces foyers ?

 

Une rŽunion d'hommes doit, avant tout, reprŽsenter un acte de fraternitŽ. - On ne domine pas son frre - on est ˆ ŽgalitŽ avec son frre. - La rŽunion implique le partage. - Le partage n'est pas la dispense d'un enseignement qui se proposerait d'inculquer une opinion.

 

Nulle dŽcouverte ne na”t de la confrontation des opinions - la dŽcouverte dŽpend du processus de recherche intŽrieure. - Chacun dŽcouvre pour lui-mme, et ce qu'il a dŽcouvert ne vaut, en rŽalitŽ, que pour lui-mme et que dans les conditions qui ont entra”nŽ la dŽcouverte. Chaque homme, cependant, peut exprimer le fruit de sa recherche, l'expression de sa dŽcouverte, parce que toute dŽcouverte, toute recherche impliquent une conscience de soi, une part de dŽpouillement, une dŽmarche de purification aussi imperceptible soit-elle ; et de cela dŽcoule un rayonnement susceptible de provoquer chez d'autres tres sensibles, une intention de recherche, de dŽcouverte, une volontŽ de prise de conscience de soi.

 

L'expŽrience d'un homme n'est pas communicable dans son ensemble, ni transmissible ; et le rŽsultat de cette expŽrience sur un homme peut amener d'autres hommes ˆ se poser une question, ˆ manifester cette sorte d'insatisfaction qui entra”ne le refus de l'ignorance au profit de la connaissance.

 

Il ne faut jamais supposer qu'une formule puisse constituer une recette ˆ appliquer dans le but d'atteindre ˆ la connaissance.

 

Il ne faut jamais, en tant que participant ˆ une rŽunion d'hommes, tre ce quŽmandeur qui attend un bŽnŽfice moral ou spirituel de cette rŽunion. L'homme qui rejoint d'autres hommes ˆ une rŽunion doit savoir que son premier devoir est un devoir de conscience, et que tant qu'il ne sera pas conscient de lui et des autres, il ne pourra aider personne. L'ignorance ne peut pas Žclairer l'ignorance, ni diminuer la somme de souffrances qui est le produit de l'ignorance. Les devoirs d'un homme ˆ l'Žgard des autres hommes sont les mmes que ses devoirs ˆ l'Žgard de lui-mme. Le devoir majeur d'un homme consiste en une prise de conscience de lui-mme, en un dŽgagement de cette conscience.

 

Le dŽsir d'aider, de guider, d'amŽliorer le sort des hommes, d'accomplir une oeuvre qui soit bonne et bienfaisante est naturellement louable ˆ premire vue mais ce dŽsir dŽcoule dans la plupart des cas, tant qu'il n'y a pas prise de conscience de soi, tant n'il n'y a pas connaissance d'un soi, d'un besoin de distraction, d'un besoin d'agitation, du besoin de se prouver ˆ soi-mme son utilitŽ et quelquefois mme sa puissance. Certains hommes proposent leur aide, proposent leur service afin de pouvoir rŽsoudre, au moins pour un temps, leur problme d'insatisfaction, leur complexe d'infŽrioritŽ.

 

Une rŽunion d'hommes qui ne comporte que des pairs ne doit comprendre que des hommes qui procdent ˆ une dŽmarche intŽrieure et qui respectent la dŽmarche semblable chez le voisin, que des hommes qui s'acceptent tels qu'ils sont, avec leurs dŽfauts et leurs qualitŽs, sans mettre en lumire leurs qualitŽs, sans se masquer leurs dŽfauts, que des hommes qui ne se condamnent pas plus qu'ils ne condamnent les autres, mais qui prennent conscience du mŽcanisme de leurs Žmotions, de leurs sensations, de leurs intellections.

 

Ce qui est communicable dans une rŽunion d'hommes est ce qui est ˆ la fois identifiable et inaltŽrable chez chacun, c'est-ˆ-dire ce qui est vivant en chacun. Aussi, est-ce cette vie qui doit transpara”tre, et cela ne peut tre sans conscience de soi.

 

Tous les croisŽs sont donc Žgaux. Tous les croisŽs sont libres et seuls ma”tres de leur action dans l'accomplissement des principes de la Croix Blanche et de sa Loi. Ils ne sont soumis ˆ l'adoption d'aucune croyance.

 

La croyance emprisonne, seule la foi libre. Les croisŽs doivent tre sages, intelligents et crŽateurs et, par consŽquent, les garants des principes et de la Loi. La Loi est le sens de la LibertŽ.

 

 

 

MISE EN GARDE

OU CONDITIONS PREALABLES A LA PRATIQUE

DE L'OCCULTISME

 

 

Un certain nombre d'tres demeurent insatisfaits, en qute de quelque chose d'indŽfinissable, en proie ˆ une inquiŽtude, ˆ un dŽsir de recherche. Certains comblent cette inquiŽtude en trouvant refuge dans la religion. D'autres se distraient de cette inquiŽtude, essaient de l'oublier. D'autres encore sont attirŽs par l'occultisme. Occultisme signifie "ce qui est cachŽ". Un attrait vers l'occultisme devrait normalement conduire vers la dŽcouverte de ce qui est inconscient, de ce qui est encore masquŽ par un voile en raison d'une ignorance de l'tre. GŽnŽralement cet attrait vers l'occultisme ne reprŽsente pas toujours un pur dŽsir de conna”tre. Il s'y mle de la curiositŽ et mme une curiositŽ assez trouble. Il y entre une bonne part d'imagination, de rverie vague, de gožt d'acquŽrir certains pouvoirs sans se soucier de l'Žthique nŽcessaire ˆ l'acquisition de tels pouvoirs, ni de la puretŽ de coeur sans laquelle toute tentative de ce genre est vouŽe, dans le meilleur des cas, ˆ un Žchec, et dans tous les autres cas ˆ une catastrophe.

 

Celui qui se sent attirŽ vers l'occultisme, et qui ne dŽmle pas suffisamment les raisons qui le poussent ˆ dŽcouvrir ce qu'est l'occultisme et ˆ s'y adonner, cherche d'abord un livre susceptible de le mieux renseigner, puis, insatisfait de la brivetŽ du livre, cherche l'homme capable de lui rŽvŽler ce que les textes ne divulguent pas, soit que l'auteur garde sa science pour lui, soit qu'il ne connaisse que l'aspect thŽorique de la question.

 

Ds qu'un tre se met en qute d'un homme susceptible de - le guider et de le conseiller dans sa recherche, il est en passe de devenir disciple.

 

Si a beaucoup d'excuses pour choisir cette attitude, car pour peu qu'il ait lu quelque texte oriental, il saura que certaines pratiques sont dangereuses pour celui qui n'est pas guidŽ par un ma”tre compŽtent. Encore faut-il que ce ma”tre soit compŽtent.

 

Un adage oriental que l'on cite peu souvent, et qui pourtant vaudrait d'tre mŽditŽ, dit que tout disciple a l'instructeur qu'il mŽrite.

 

Ceci dit, si l'instructeur abuse de la bonne foi du disciple, le disciple n'a qu'ˆ s'en prendre ˆ sa propre crŽdulitŽ ; ˆ sa facultŽ de se soumettre sans discernement ˆ une fausse valeur.

 

Si l'instructeur est autoritaire et orgueilleux, c'est que le disciple qui a choisi un tel instructeur rŽvle un esprit de dŽpendance et toujours un manque de discernement.

 

Naturellement l'individu en passe de devenir le disciple de quelqu'un pour avoir une certaine propension ˆ rŽaliser cet Žtat, demandera comment choisir cet instructeur, ce guide ?

 

Disons tout de suite que tout Žtudiant en matire d'occultisme devrait s'opposer rŽsolument ˆ une attitude de disciple. La premire des conditions ˆ rŽaliser dans la voie de l'occultisme qui co•ncide avec la voie de la connaissance, est la connaissance de soi. Il faut prendre conscience de soi, se conna”tre, et pour cela il faut s'Žtudier - en toute circonstance - sans prŽjuger, sans se dire que ceci est bien, que ceci est mal ; sans rien se cacher a soi-mme.

 

Cette connaissance de soi est une condition prŽalable en matire d'occultisme. Et pour faire cela, il est nŽcessaire de se dŽpouiller d'un mental inutile en Žliminant toutes les phases qui viennent expliquer un acte, rattacher une manire de penser a un souvenir, ˆ une lecture, ˆ un conseil reu. Pour se conna”tre, il faut accepter, pendant un certain temps, de ne pas passer pour brillant, pour intelligent, mme vis-ˆ-vis de soi-mme. Il faut tre indiffŽrent ˆ l'impression qu'on produit, ne plus formuler en mots les actes que l'on commet, sentir sans ajouter ˆ ce que l'on sent l'explication correspondante. Il faut chasser les mots qui sont l'expression du mental lorsque ces mots viennent pour expliquer un acte antŽrieur.

 

Cet abandon des mots oblige ˆ renoncer au souvenir, et par lˆ au passŽ, par lˆ ˆ la mŽmoire. De ce fait, il y a existence dans le prŽsent et conscience qui s'ouvre et qui permet de dŽcouvrir quelque chose.

 

On ne s'ouvre pas ˆ la connaissance comme on apprend une leon. Ce n'est pas la conclusion d'un Žtat, ni le trait ˆ la fin d'une page. C'est un constant devenir. Aussi faut-il, pour tre dans cet Žtat qui permet d'tre conscient, s'appliquer longtemps ˆ chasser tous les mots, toutes les considŽrations quand on agit, ˆ Žliminer toutes les explications du mental, ˆ s'identifier avec le prŽsent. C'est lˆ une t‰che difficile Žtant donnŽ la vigilance qu'elle requiert, mais cette t‰che ne doit pas reprŽsenter un choix pŽnible. Si l'on sent qu'on n'a pas ŽtŽ vigilant un moment, on ne se condamne pas, puisqu'on doit chasser les mots, on est vigilant l'instant suivant.

 

Disons tout de suite que malgrŽ les efforts de vigilance, il faut ˆ un tre trs attirŽ par la connaissance, de trs bonne foi et de trs bonne intention, de six mois ˆ un an pour arriver ˆ ne pas commettre de nŽgligence. Ensuite, il y a prise de conscience en raison de cette Žlimination du mental. Cette prise de conscience donne le discernement. Une fois qu'on est susceptible de discerner, on fait naturellement ce qu'on veut. Mais si on devient un disciple de quelqu'un sans discernement, on est deux fois coupable : on l'est envers soi-mme pour avoir cultivŽ l'illusion et par lˆ avoir aggravŽ un Žtat d'ignorance, on l'est vis-ˆ-vis des autres pour crŽer cette sorte d'instructeur qui tant™t abuse de la crŽdulitŽ des tres, tant™t rejette sa mythomanie ou son gožt d'influence.

 

Etre responsable de la crŽation de pareils instructeurs, c'est tre responsable d'une source d'ignorance, d'un facteur d'erreur, d'un ŽlŽment qui peut tre, assez souvent, une chose dangereuse.

 

Nous allons examiner les dangers que reprŽsentent ces faux instructeurs. Ces dangers sont d'ailleurs souvent inconnus de ceux qui sont consciemment ou non, de faux instructeurs.

 

Le danger est de deux ordres. Il est d'ordre moral, il est d'ordre occulte.

 

Le danger d'ordre occulte n'est pas sans lien avec le danger d'ordre moral. Les forces occultes existent ; c'est-ˆ-dire qu'il y a, dans le monde, des formes d'Žnergie qui, pour ne pas tre captŽes et dŽcelŽes comme l'ŽlectricitŽ ou certaines ondes, n'en existent pas moins. Ces forces sont maniŽes par des intelligences qui appartiennent soit ˆ des tres humains, soit ˆ des entitŽs non incarnŽes, mais puissantes.

 

Les forces sont ce qu'elles sont : des Žnergies qu'il est dangereux d'utiliser si l'on n'en conna”t pas le maniement ni les effets.

 

Les intelligences qui savent manier ces forces ont tentŽ de choisir tant™t le sentier de droite, tant™t le sentier de gauche, c'est-ˆ-dire que lorsqu'elles ont choisi le sentier de droite, elles agissent avec dŽsintŽressement et amour, ne visant que la connaissance et la diffusion de cette connaissance ; alors que lorsqu'elles ont choisi le sentier de gauche, elles utilisent ces forces dans un but Žgo•ste, pour des fins personnelles, avec une volontŽ de s'accro”tre et de s'enrichir sur tous les plans, en vampirisant tout ce qui peut tomber sous leur influence et se prter ˆ leur domination.

 

Les intelligences qui suivent le sentier de droite ne posent pas de problmes. Elles constituent des forces protectrices Žtant donnŽ leur qualitŽ d'amour ; et s'identifier ˆ elles signifie que l'on a rŽpondu ˆ la condition prŽalable en faisant preuve de discernement.

 

Si on n'a pas de discernement, et si on n'a pas des intentions pures, il est impossible de rejoindre ces forces. Quand on est animŽ par un sentiment de curiositŽ, par un dŽsir de pouvoir, on peut rencontrer un instructeur qui est, soit le reprŽsentant direct d'une de ces intelligences ayant optŽ pour le sentier de gauche, soit un serviteur inconscient de cette intelligence, devenu le mŽdium de cette intelligence. La simple relation avec cet instructeur crŽe le lien avec cette intelligence du sentier de gauche, et c'est lˆ qu'on voit le rapprochement entre le danger Žthique et le danger occulte. Car si celui qui cherchait un instructeur n'avait pas manifestŽ ce dŽsir de pouvoir, ce gožt de dŽpendance, cette capacitŽ de transfŽrer les responsabilitŽs sur un autre ; s'il avait, par consŽquent, montrŽ une suffisante moralitŽ, il aurait ŽchappŽ au danger occulte.

 

La relation une fois Žtablie avec l'intelligence ayant choisi le sentier de gauche, pour peu que ce disciple ou ce pseudo-disciple pratique des mŽditations ou des exercices dont il ne conna”t pas les effets, et les pratique rŽgulirement, le disciple crŽera lui-mme l'instrument nŽcessaire ˆ une meilleure utilisation de lui par les dŽfenseurs du sentier de gauche. Il pourra manifester certains pouvoirs qui ne seront que la marque de sa rŽceptivitŽ ˆ la force qui le vampirise. Il deviendra le mŽdium de quelqu'un ou de quelque chose qu'il ne conna”t pas directement, dont son instructeur n'est pas directement conscient. Il perdra tout libre arbitre, il deviendra un instrument en s'illusionnant, en certains cas, au point de croire qu'il dŽtient une certaine puissance.

 

Le seul conseil que l'on puisse donner au nŽophyte, c'est de ne pas se livrer ˆ l'occultisme sans prise prŽalable de conscience de SOI.

 

Cette condition rŽalisŽe, l'tre est ˆ mme de choisir et d'agir.

 

Cette condition non-rŽalisŽe, l'tre risque l'assujettissement ˆ des forces qu'il ignore, le dŽrglement de ses Žmotions, le dŽsŽquilibre nerveux et la maladie qui est l'effet physique de ce dŽrglement et de ce dŽsŽquilibre.

 

 

 

 

 

Il y a dans le monde des chevaliers en puissance qui aspirent ˆ conna”tre, qui aspirent ˆ servir. Qu'ils rejoignent la Croix Blanche Universelle.

 

Ils trouveront lˆ un foyer d'action, un foyer de comprŽhension, un foyer fraternel qui les aidera ˆ prendre conscience d'eux-mmes et du monde.

 

 

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